Le pays vit un calme serein du côté de la masse dite silencieuse qui regarde se défaire sa classe politique, le premier parti en tête. Les discussions de salons ont quoi mettre sous la dent et s'occuper à « tuer » le temps. Certains s'emportent, d'autres prennent la défense d'un Hafedh Caïd Essebsi qui ne donnerait pas l'air de vouloir hériter quelque chose du père. L'homme ne serait intéressé que par l'intérêt supérieur du pays, lui à qui on ne connait aucune action militante, même, pas la signature d'une seule pétition sous la dictature. L'homme qui avait accompagné son père qui montait pour la première fois les marches de la villa dédiée par Elloumi pour le nouveau parti Nida Tounès, a pris du poids, entre temps. IL dirige une frange de Nida appelée celle de Djerba. Sans oublier les Ligue de Protection de Nida qui ont par la force ridicule, pu empêcher la réunion du bureau exécutif de ce parti. Bien démocrates ces messieurs ??? Bien heureux ce fils qui rappelle un peu le jeune gendre de Ben Ali qui voulait hériter son beau père. Le bourguibiste Béji Caïd Essebsi, semble avoir oublié que Habib Bourguiba père a même dépossédé Habib Bourguiba jr. de sa villa vendue à une ambassade étrangère, pour éviter tout soupçon de népotisme. C'était une autre école et une autre classe. Le feu vert dont bénéficierait Hafedh fils, montre qu'il ne suffit pas de porter les lunettes de Bourguiba à Ksar Hellal, ou par la suite à Monastir, pour devenir un authentique bourguibiste. Après toutes ces piteuses scènes, peut-on demeurer optimiste ? Même le Front populaire, s'est inquiété pour le pays et a trouvé malsains ces tiraillements au sein du parti Nida Tounès. Pour sa part Zied Lakhdar, dirigeant du front Populaire et secrétaire général du parti des patriotes démocrates a relevé que la Tunisie n'a aucun intérêt à s'enliser de nouveau dans la spirale de la violence» expliquant que les derniers incidents au sein de Nidaa Tounes auront un impact dangereux sur l'ensemble du peuple tunisien à la lumière notamment «de la situation régionale délicate», a-t-il estimé. Il est certain que les partis modernistes ne veulent pas la dislocation de Nida Tounès. On peut donc être raisonnablement optimiste, pour l'avenir du pays. On saura trouver la bonne solution pour éviter de tomber dans le ravin. Dans le même ordre d'idée, les derniers propos venant des Berges du Lac, incitent à l'optimisme. Le porte-parole de Nidaa Tounes, Boujemaa Remili, a déclaré, hier, que les prémices d'une fin de crise au sein de Nidaa Tounes apparaissent, même si elles sont infimes et fragiles. Dans une déclaration à l'Agence TAP, il a souligné l'importance du dialogue, du consensus et la conviction que le parti appartient à tous, sans exclusion ou mainmise d'aucune partie que ce soit. Aller vers un congrès de compromis pour permettre au parti de retrouver son leadership politique, a-t-il dit, exige un engagement moral des membres du bureau exécutif afin d'éviter le recours à la violence et aux méthodes agressives. Il a ajouté que le premier congrès de Nidaa Tounes ne peut être qu'unificateur, sur la base d'une plateforme idéologique et d'un plan politique fidèle aux engagements du mouvement vis-à-vis de ses électeurs. Il a également insisté sur la nécessité, lors du prochain congrès, de se mettre d'accord sur une équipe dirigeante unifiée qui aura la charge de réorganiser les structures régionales et locales ainsi que les commissions permanentes, sur la base de la compétence politique et de l'action sur terrain. Boujemaa Remili a précisé que l'opération électorale au sein du parti doit répondre à la logique de compromis afin de parvenir à une solution sur la distribution des rôles et des missions des dirigeants élus, soulignant la nécessité d'associer les militants et les cadres dans la prise de décision. On peut respirer. Toutefois beaucoup de « mauvaises langues », affirment que le locataire du palais de Carthage a montré lors de cette crise qu'il maîtrise mal son fils et sa famille. Pourra-t-il bien maîtriser un parti et la situation dans le pays ? Les bruits et chuchotements ne s'arrêtent pas. Toutefois, le Tunisien, avec sa grande confiance en soi, saura attendre, le jour du vote et sanctionner tous ceux qui l'ont déçu. Globalement, si au niveau de la classe politique peut être pessimiste pour sa piètre prestation, le peuple demeure optimiste comme le disent tous les sondages. Sa confiance est ailleurs. La classe politique est la dernière de la classe, en termes de popularité.