Le FMI a présenté lundi à Tunis son rapport sur les perspectives économiques régionales de la région Moyen Orient et Afrique du Nord. Selon le rapport, les perspectives de a faute des risques qui planent sur le marché chinois et les pays émergents en général. Pour ce qui est de la région MENA, la chute des prix de pétrole et les tensions politiques affectent les perspectives de croissance aussi bien pour les pays importateurs qu'exportateurs de pétrole. Les conflits ont engendré l'effondrement de plusieurs économies de la région dont l'Irak, la Libye et le Yemen. Le FMI prévoit une croissance affaiblie en 2015 et des perspectives plus prometteuses de croissance pour l'année 2016. Ainsi la croissance dans la région MONAP (Moyen Orient Afrique du Nord Afghanistan et Pakistan) devra s'établir à 2,5% en 2015 pour remonter à 3,9% en 2016. Pour les pays importateurs de pétrole la croissance atteindrait 3,9% en 2015 avant de se situer aux alentours de 4% en 2016. Le fonds impute le raffermissement du taux de croissance pour les pays importateurs de pétrole à la chute des cours du baril mais qui reste lié à la reprise de la demande européenne, à la stabilité politique et à l'avancement des réformes économiques. Pour ce qui est de la Tunisie, le rapport souligne que la croissance enregistrée par le pays est en deçà des attentes et ce en raison des chocs sécuritaires et tensions sociales qui sévissent dans le pays. « Après une reprise modérée en 2013-14, la croissance s'est affaiblie d'avantage pour un taux de 0,7 % aux trois premiers trimestres 2015 », note le rapport. La consommation privée et la consommation publique étant les principales sources de la croissance enregistrée par la Tunisie en 2015. Et d'ajouter : « Le déficit du compte courant s'est fortement détérioré suite à l'accroissement des importations, la baisse des exportations de phosphates et pétrole et des recettes touristiques faibles ». Par ailleurs et grâce au financement extérieur autrement dit l'arsenal d'emprunts contractés, les réserves en devises sont à un niveau réconfortant. Côté changes, le marché de changes tunisien (selon les indices du taux de change effectif réel) est le plus bas de la région. Autres indicateurs : l'institution de Bretton woods note une amélioration de la position budgétaire contre une détérioration des dépenses. L'accroissement de la masse salariale et la baisse des dépenses en capital font maintenir le déficit structurel à 3,4% du PIB. La dette publique atteindra le seuil de 68% en 2015. « Les répercussions des accidents sécuritaires et tensions sociales contraignent la croissance à court terme mais les perspectives de croissance de la Tunisie sont favorables à moyen terme grâce à la mise en œuvre des réformes, la reprise de la confiance des investisseurs et du tourisme et un environnent international plus favorable », souligne le rapport. Une croissance de 0.5% en 2015 Selon les prévisions du FMI, la croissance devra se situer à 0,5% cette année pour atteindre 2,5% en 2016 et 4% en 2017. Des estimations qui restent subordonnés à un certain nombre de préalables notamment la fin des tensions sociales, la lutte anti-terroriste et la poursuite des réformes économiques. D'ailleurs, Chedly Ayari Gouverneur de la BCT n'a pas caché lundi ses méfiances quant à la situation d'endettement du pays. Il a reconnu que les difficultés financières se poursuivront en 2017, deadline pour le remboursement de certaines lignes de crédits. Anticiper une reprise effective en 2017 en tablant sur 4% de croissance reste à prouver. De toutes les manières, le Fonds monétaire avance un certain nombre de recommandations à mêmes de réaliser les objectifs escomptés dont la préservation de la stabilité macroéconomique, l'amélioration du climat des affaires et la poursuite des réformes dont la réforme bancaire, la réforme fiscale et la réforme des subventions énergétiques. Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) est attendue, aujourd'hui à Tunis pour entamer les négociations avec le gouvernement Tunisien concernant un nouveau programme de coopération entre les deux parties.