On les appelle communément " lampes économiques ", mais les opérateurs dans le secteur disent que cette appellation comporte des connotations péjoratives. L'appellation adéquate, selon eux, est " lampes à basse consommation " ou " lampes à économie d'énergie ". Pour les professionnels, cette cohérence sémantique est importante. Sur le fond, ces lampes posent problème. En cette période où l'énergie coûte cher, et pas uniquement à cause du pétrole, c'est tout un processus qui tarde à s'installer et qui devrait, sur trois, quatre ans, au plus, aboutir à la généralisation de ces lampes. En Tunisie, il y a presque dix grands importateurs auprès de firmes de renommée comme Philips, Mazda, Général Electric, Luce. Dans ces usines, le processus de fabrication est robotisé et ces lampes sont individuellement testées par ordinateur, de sorte que leur durée de vie est de 6 mille heures, alors que celle des lampes à incandescence (les lampes classiques) est de mille heures. Au niveau de la consommation des lampes et grâce à l'électrification de tout le territoire, la Tunisie est dans les normes internationales : deux lampes par an (à incandescence) par tête d'habitant. Cela fait que nous consommons près de 20 millions de lampes par an. Nous parlons des lampes classiques. En revanche, si les lampes à basse consommation - celles authentiques - sont généralisées et au rapport à leur durée de vie les besoins de la Tunisie tourneront autour des 500 mille par an. Une sacrée différence donc ! Mais il y a un petit problème et un gros problème. Le premier concerne l'aspect presque " semi- artisanal " de la fabrication locale, puisqu'il s'agit surtout d'un montage de pièces éparses : tubes recourbés ; base dans laquelle loge le transformateur ; le produit qu'on injecte dans les tubes. Ces éléments sont différemment importés. Et c'est pour cela que les défauts de fabrication sont fréquents. Le deuxième- et c'est le gros problème - c'est que le marché parallèle qui vend des lampes venues de Chine ou d'ailleurs à 1 dinar (alors que celles légalement importées se vendent dans les grandes surfaces aux alentours des 3,500 D) eh bien ! ces lampes ont une longévité de vie courte, mais font quand même obstruction au marché officiel. Maintenant, il y a un stock d'un million de lampes à basse consommation importées par le ministère du Commerce. Ne fallait-il pas laisser les importateurs institutionnels le faire ? Au point que ceux-ci sont sollicités pour participer à l'écoulement de ce stock. Il faut donc se méfier des lampes exposées dans les souks. Elles se consument vite ! Et surtout, elles ne participent pas à l'économie d'énergie. Au contraire. Mais, au fait, pourquoi n'implique-t-on pas la STEG dans une campagne de sensibilisation à l'utilisation de ces lampes ? Et, par ricochet, dans l'écoulement de ce stock ?