Cette année qu'on peut qualifier de baptême de feu en matière de long métrage pour Leila Bouzid et Fares Naanaa tout deux s'essayent et réalisent leurs premiers longs métrages. De nouveaux noms pour de nouvelles idées dit-on, mais ça n'a pas été le cas malheureusement. « Les frontières du ciel » est un film de genre dramatique qui raconte l'histoire d'un jeune couple dans la trentaine, Sami (Lotfi Abdelli) et Sara (Anissa Daoued). Ces derniers menaient une vie paisible, faite d'amour et de tranquillité, lorsqu'un drame s'abat sur eux, la mort de leur petite fille noyée. Dès cet instant-là, tout est parti en vrille. Tout au long du film, il montre par quoi le couple est passé et comment les deux personnages essayent de se reconstruire. Un sujet dont plusieurs cinéastes s'y sont déjà attaqués. Nous pouvons nommer le film ‘' Rabit Hole'' de John Cameron Mitchell mais encore ‘'la chambre du fils'' de Nanni Moretti. Pour un premier long métrage, le sujet choisi est consommé. La perte d'un enfant s'avère tragique pour les parents. Mettre un enfant au monde, un chromosome de toi et un autre de ta chère moitié. Pour les parents le deuil semble impossible à surmonter. Ce qui dérange le plus dans le film c'est la superficie de l'interprétation des acteurs ainsi que les « throw-back » mi-compris/mi-incompris. Tout d'abord, focalisons-nous sur le jeu d'acteur. La mère perd sa fille et ce qui l'agace et l'étreinte par-dessus tout est le fait que son mari perd ce désir des rapports conjugaux envers sa moitié. Une vie intenable s'installe... Non mais sérieusement ? Bon on comprend qu'elle a envie que son mari s'intéresse à elle mais quand même, est-elle sûre d'avoir perdue sa fille ? ... sans parler de la scène où elle va chez son professeur de chant, un bel homme au charme ravageur et qui parce qu'il l'a écoutée parler de ses problèmes, elle craque pour lui. C'est le coup de foudre.Mais c'est quoi son problème ? Encore une fois est-elle sûre d'avoir perdu sa fille ?! Le fait de perdre un enfant vous marque à jamais. C'est une étape fortement triste qu'il soit difficile de penser ou de chercher le regard d'un homme, pourtant c'est l'image qu'elle renvoie. On peut sentir que quelque chose n'est pas à sa place ou que ça ne colle pas. Passant à Lotfi Abdelli, qui nous a livré une interprétation convaincante. C'était clair qu'il souffrait, qu'il en avait marre de la vie, un brin de schizophrénie. Il avait sombré dans l'alcool pour oublier un chagrin impossible à oublier, évitant sa femme parce qu'elle lui rappele sa fille. Le rôle que Abdelli a joué est tout à fait compréhensible. Par contre quelques scènes sont restées incomprises. Un sentiment de scènes parachutées ou provenant d'un autre film. Prenons l'exemple, lorsque le père à Sami est mort et qu'il porte son cercueil sur son épaule et s'arrête les regardant passer, « sinon à la mosquée, on allait réciter la Fatiha, c'est annulé ? » ou encore la dernière scène lorsque le personnage protagoniste appelle sa femme, Sarra en rentrant, pour lui dire qu'il est près à aller de l'avant. Cette scène, lui regardant par la fenêtre, ensuite lorsqu'elle le rappelle et lui il sort de sa voiture.... C'est du déjà vu ! Ensuite les scènes des souvenirs avec Sarra, c'est difficile de se rendre compte au début que se sont des souvenirs, les mêmes cheveux, le même maquillage... alors qu'on pouvait jouer sur ces éléments pour accentuer plus les cernes avec un visage plus pâle... et le tour est joué. Elle vient de perdre sa fille, et elle arbore toujours la même tête comme si rien n'a changé et qu'elle est vite passée à autre chose ce qui semble difficile à comprendre. Par ailleurs, ce film adresse au monde un événement tellement profond et grave qu'il est important de travail beaucoup plus sur les émotions et la clarté des messages transmis.