Une ascension fulgurante mais d'immenses défis à venir : tels étaient les principaux commentaires de la presse sportive européenne, vendredi, après l'élection à la tête de la FIFA de l'Italo-Suisse Gianni Infantino, ancien numéro deux de l'UEFA chargé désormais de tourner la page de la corruption au sein du football mondial. « Un choix net ! Un bon choix ? » s'interroge le magazine allemand Kicker. « Les votants ont nettement privilégié Infantino par rapport à ses rivaux. Reste maintenant à l'Italo-Suisse de prouver qu'il était le bon choix », insiste le bihebdomadaire, qui lui demande une « action immédiate pour mettre en œuvre le paquet de réformes votées à Zurich », afin de rétablir la transparence dans le monde du football. Il y a une grande différence entre le rôle « opérationnel »d'Infantino en tant que secrétaire général de l'UEFA et celui beaucoup pluspolitique qu'il devra jouer en tant que « représentant du foot mondial », estime par ailleurs le journal allemand. « Une carrière fulgurante » « Une carrière fulgurante », salue pour sa part la quotidien sportif espagnol As,rappelant qu'« Infantino avait débarqué comme une météorite à l'UEFA (en 2000) alors que Sepp Blatter présidait déjà la FIFA depuis plusieurs années ». Le journal fait la comparaison entre Infantino, 45 ans, et son prédécesseur Blatter, 79 ans, tous deux nés en Suisse, dans le Haut-Valais, dans deux villages distants « d'à peine dix kilomètres ». « Blatter fut pendant des années secrétaire général de la FIFA et a façonné son image en apparaissant lors des tirages au sort des mondiaux... Infantino a bénéficié d'une superbe vitrine médiatique avec la Ligue des champions. Passerdes plateaux de télévision à une campagne présidentielle est apparemment une recette efficace, aussi bien en politique qu'en football », ironise le quotidien. En Angleterre, le Guardian décrit le nouveau président de la FIFA comme un homme clairement « compétent et professionnel », « pur produit d'une machinerie suisse bien rodée » et habituée à prendre la tête d'instances sportives internationales. Infantino doit maintenant « sortir de l'ombre » de son mentor à l'UEFA, Michel Platini, afin d'appliquer le programme d'équilibriste qu'il s'est fixé :« Ne pas s'aliéner les barons du football tout en nettoyant le milieu », « une tâche immense ». En Italie, La Gazzetta dello sport ne se prive pas de célébrer les origines d'Infantino, dont la mère est de Calabre et le père de Lombardie. C'est « un fils d'immigré élevé en Suisse, mais qui a toujours eu l'Italie au cœur. Quand le petit Gianni ressentait le mal du pays, son papa lui faisait traverser la frontière pouraller à San Siro voir l'Inter Milan », conclut le quotidien sportif, un brin lyrique.