Reporté sans cesse depuis 2009, l'ambitieux projet de la mise en place d'une carte de soins électronique vient d'être relancé par la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). La cheville ouvrière du régime national d'assurance-maladie a déjà finalisé les aspects techniques et réglementaires de ce projet, avant de transmettre le dossier au ministère des Technologies de la communication et de l'Economie numérique. «Un appel d'offres relatif à la conception et à la mise en œuvre de la carte de soins électronique sera lancé incessamment par le ministère des Technologies de la communication et de l'Economie numérique», assure Younes Ben Nejma, le chargé de l'information et de la communication à la CNAM. «La carte de soins électronique devrait ainsi être opérationnelle avant la fin de l'année en cours», a-t-il ajouté, indiquant que «le projet sera réalisé dans le cadre d'un partenariat public-privé». Le candidat qui sera déclaré vainqueur de l'appel d'offres aura pour mission de fournir une solution technologique clefs en main qui comprend le logiciel, la plateforme matérielle, le réseau de communication, la fourniture de 5 millions de cartes de soins électroniques et de terminaux permettant de lire ces cartes aux prestataires de soins. L'offre comprend aussi les volets formation à l'utilisation du système et maintenance des équipements. La carte de soins électronique dont la taille sera semblable à une carte bancaire jouera de manière parfaite et exhaustive, le rôle de la «fiche-patient» high tech. La nouvelle carte à puce magnétique sera attribuée à tous les assurés sociaux et devra contenir des informations personnelles de l'affilié inhérentes au plafond de soins annuel ainsi qu'à sa situation professionnelle et familiale. Elle permettra aussi aux établissements publics de santé et aux prestataires de soins privés de réaliser le suivi de la situation du malade, de faciliter les conditions de la prise en charge des diverses pathologies, de mettre à jour presque en temps réel le plafond des soins dont le patient dispose et de gérer le système du ticket modérateur. Très sécurisée, la carte à puce devrait également permettre un traitement totalement automatisé et rapide des dossiers et des délais de remboursement de frais de soins plus courts. Elle contribuera aussi à la maîtrise des dépenses d'assurance-maladie grâce à une gestion rationnelle et en temps réel des flux et à l'amélioration des performances de la CNAM au niveau du contrôle. L'Intersyndicale des professionnels libéraux de la santé qui regroupe le Syndicat tunisien des médecins libéraux (STML), la Chambre syndicale nationale des établissements de santé privés, le Syndicat des dentistes de libre pratique, la Chambre syndicale des cliniques de dialyse de Tunisie, le syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie et le syndicat national des biologistes de libre pratique ne cesse d'appeler les autorités de tutelle à lancer sans délai la carte de soins électronique afin de fluidifier et de simplifier l'échange d'informations entre les prestataires de soins privés et la CNAM. Les syndicats rappellent dans ce cadre que des milliers d'assurés sociaux ont reçu l'an dernier des notifications de dépassements de plafond relatives à plusieurs années écoulées de la part de la CNAM, indiquant que la carte de soins électronique aurait pu permettre aux médecins d'alerter à temps leurs patients sur tout dépassement du plafond.