Mis en veilleuse depuis 2009, l'ambitieux projet de la carte de soins électronique a été enfin relancé par la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). La caisse qui gère le régime national d'assurance-maladie en Tunisie a annoncé mardi le lancement des premières phases de réalisation de ce projet expérimenté récemment avec succès chez nos voisins algériens. Il s'agit, selon des sources proches de la CNAM, d'une carte à puce magnétique semblable à une carte de crédit bancaire, qui jouera de manière parfaite et exhaustive, le rôle de la «fiche-patient» des temps modernes. « Cette carte à puce sera attribuée à tous les adhérents de la Caisse et devra contenir des informations personnelles de l'affilié inhérentes au montant du plafond annuel, à sa situation administrative et professionnelle ainsi que la fréquence des soins dont il a bénéficié», explique Younes Ben Nejma, le chargé de l'information et de la communication auprès de la CNAM. Selon lui, la nouvelle carte de soins électronique devrait permettre aux médecins et aux divers prestataires de soins publics et privés d'effectuer le suivi de la situation du malade, de faciliter et d'améliorer les conditions de sa prise en charge, de mettre à jour presque en temps réel le plafond des soins dont il dispose et de gérer le système du ticket modérateur. Bien sécurisée, la carte à puce devrait également permettre un traitement totalement automatisé et rapide des dossiers et des délais de paiement des mandats plus courts. Elle servira aussi à améliorer la maîtrise des dépenses d'assurance-maladie grâce à une gestion rationnelle et en temps réel des flux et par un suivi de près des dépenses, la gestion automatique des droits, la prescription de l'ordonnance électronique, la maîtrise des frais de gestion et l'amélioration des performances de la CNAM au niveau du contrôle. «Cette carte ne manquera pas de contribuer à rationaliser les prestations médico-sanitaires », se félicite M. Ben Nejma, indiquant que si l'on applique les standards et les normes technologiques d'usage dans la réalisation de ce projet, la nouvelle carte serait prête à l'exploitation vers la mi-2015. La CNAM avait lancé dès 2009 le projet la mise en place d'une solution de gestion de l'assurance maladie basée sur la technologie carte à puce. Le budget initial affecté à ce projet était de 12 millions de dinars tunisiens avec la fourniture d'une solution complète, comprenant le logiciel, la plateforme matérielle, le réseau de communication, la fourniture de 5 millions de cartes de soins électroniques et de lecteurs de cartes pour les médecins , unités hospitalières, cliniques et autres prestataires de soins. A noter que l'Intersyndicale des professions libérales de la santé qui regroupe le Syndicat tunisien des médecins libéraux (STML), la Chambre syndicale nationale des établissements de santé privés, le Syndicat des dentistes de libre pratique, la Chambre syndicale des cliniques de dialyse de Tunisie, le syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie et le syndicat national des biologistes de libre pratique a appelé fin mai dernier la CNAM et les autorités de tutelle à lancer sans délai la carte de soins électronique et à réviser à la hausse le plafond des soins. Il est à rappeler que des milliers d'assurés sociaux ont reçu ces derniers mois de la CNAM des notifications de dépassements de plafond remontant aux dernières années. Autant dire que la caisse n'a pas prévenu à temps ses affiliés ou leurs médecins de famille, sans fournir une explication à cette grave négligence lourde de conséquences pour les assurés sociaux.