Théâtre, lundi 7 mars d'une attaque terroriste d'envergure avortée, la ville de Ben Guerdane a repris hier son souffle suite à une nuit calme marquée par une observation stricte des consignes du couvre-feu décrété de 19 heures à 5 heures du matin. Ainsi les rues de la localité ont retrouvé, hier à la première heure du matin leurs mouvements habituels, plus précisément les activités commerciales avec l'ouverture de la majorité des magasins qui s'est poursuivie, normalement, jusqu'à 9h30 lorsque des informations ont fait état de l'existence d'affrontements sporadiques et de chasse à l'homme dans la zone de Jallal se trouvant à environ 7 kilomètres du centre de la ville. En effet, les informations indiquaient qu'un groupe composé de quatre individus a tiré des coups de feu en direction de la caserne militaire avant de se retrancher dans l'une des maisons avoisinantes où ils ont été encerclés par les unités sécuritaires et militaires. Les échanges de tirs se sont poursuivis, à ce rythme, pendant près d'une heure avant de s'achever par l'arrestation d'un des membres du groupe terroriste et l'élimination des autres. Place fut donnée, ensuite, à de vastes opérations de ratissage exécutées par voie maritime, terrestre et même aérienne, sachant que des descentes ont été effectuées dans la nuit du lundi à mardi dans les zones dites de Jallal, El Amriya et Tabaî et ont permis de mettre la main sur d'importantes quantités d'armes et d'arrêter 17 suspects. D'autre part, une descente a été menée, hier matin, à la mosquée Ennaguez dans la zone de Tabaî qui a été minutieusement fouillée suite à des données faisant état de la présence de certains éléments terroristes en fuite. Par ailleurs, interrogé, le muezzin de la mosquée « Jallal», Jilani Guerfel, a fourni des précisions quant aux allusions faites, auparavant, par le chef du gouvernement concernant le démarrage de l'opération terroriste suite à un signal donné à partir de cette mosquée. M. Guerfel a déclaré qu'à l'aube du lundi 7 mars, il s'est dirigé, comme à son habitude, à la mosquée Jallal vers 5 heures à l'aube où il a fait le premier appel à la prière d'El Fajr sans rien remarquer d'étrange ou d'inhabituel dans le sens où la mosquée était pratiquement vide et aucune personne étrangère ne s'y trouvait. Et d'ajouter que vers 5h13, il a clamé le 2ème appel à la prière d'El Fajr. Et avec l'arrivée des premiers prieurs les bruits des détonations commençaient à se faire entendre, ce qui ne les a pas empêchés d'effectuer la prière avant de quitter la mosquée et de se réfugier dans l'une des boutiques du voisinage jusqu'à l'arrivée des unités de l'Armée nationale qui leur avaient demandé de rester dans le local de commerce jusqu'à la sécurisation des lieux vers 9 heures du matin, ce qui leur avait permis de quitter la place. Le même imam a affirmé que les terroristes n'ont, à aucun moment, fait irruption dans la mosquée et les impacts de balles observées sur la façade du minaret, comme rapporté par les médias, résulteraient des échanges de tirs entre les terroristes et les unités de l'Armée et de la Garde nationales avant de conclure qu'il assurait les appels à la prière à la mosquée Jallal depuis 2008 tout affirmant qu'il est désigné par le ministère des Affaires religieuses. Calme précaire et opérations de ratissage Aux dernières nouvelles, on parle d'un calme précaire qui régnait hier après-midi à Ben Guerdane, après des coups de feu entendus, dans la matinée dans la localité de Jallal (7 km du centre ville de Ben Guerdane), dans le cadre des opérations de ratissage pour traquer les terroristes en fuite et retranchés dans la région. «La situation est sous contrôle», ont affirmé des sources sécuritaires à la correspondante de la TAP, rappelant que les forces de sécurité sont déployées, notamment, à proximité des entrées de la ville et districts de sécurité. «Des patrouilles sécuritaires et militaires poursuivaient les opérations de ratissage dans la ville et des hélicoptères survolaient la région», ont-elles ajouté. Le gouverneur de Médenine, Tahar Matmati, qui s'est rendu au chevet d'un blessé transporté, lundi, à l'hôpital régional de Ben Guerdane, a déclaré que la cellule régionale de crise, chargée du suivi de la situation dans la région, se réunit en permanence pour examiner la situation sécuritaire, assurer la coordination et fournir le soutien logistique. Quant aux activités économiques, administratives et scolaires, elles ont continué à être suspendues, hier à Ben Guerdane, à l'exception de quelques commerces et boulangeries, a constaté la correspondante de la TAP dans la région.