Les Unes d'une bonne partie des journaux électroniques et papiers d'hier ont été consacrées à l'éventuel départ d'Habib Essid de son poste de chef du gouvernement. En effet, des bruits, circulant depuis plus de deux semaines, parlent d'un départ qui viendrait quelques jours avant l'avènement du mois de Ramadan, certains affirment qu'Essid quitterait immédiatement son poste. Une information qui a été précédée par de nombreuses rencontres entre le chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi, avec quelques personnalités nationales à l'instar de Nouri Jouini, Ahmed Néjib Chebbi ou encore Kamel Morjane. Ces rencontres ont amené certains à déduire que le président de la République est en train de chercher le remplaçant d'Habib Essid. Invitée sur le plateau de Meriem Belkadhi, la députée du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, Leila Chettaoui, a confirmé, à demi-mots, ce départ. Venue, initialement, pour parler du conflit qui tiraille la coalition des partis au pouvoir – après que l'Union patriotique libre ait décidé de suspendre sa collaboration avec ses alliés – Leila Chettaoui a expliqué qu'un chef du gouvernement doit absolument avoir des qualités impeccables en matière de persuasion et de communication, des qualités qu'Essid ne possède pas. Et d'ajouter que l'équipe gouvernementale n'était pas en train d'appliquer le programme de Nidaa Tounes dans sa globalité, ce qui doit, un jour ou l'autre, changer. La députée a expliqué que l'avènement d'une nouvelle personnalité jeune et possédant des qualités confirmées ne peut que servir les intérêts du pays. Sans apporter de réponse catégorique quant à cet éventuel changement, Leila Chettaoui a expliqué que les militants de Nidaa Tounes ont toujours espéré voir l'un des dirigeants du mouvement conduire le gouvernement afin que Nidaa soit correctement représenté au sein du pouvoir. Présent sur le même plateau, le député de l'UPL, Jamel Tlili, n'a pas manqué de rappeler à Leila Chettaoui que Nidaa Tounes ne gouverne pas et ne pourra jamais gouverner tout seul expliquant ainsi que l'UPL soutient, encore et toujours, Habib Essid. De notre côté, nous avons contacté un dirigeant au sein de Nidaa Tounes, qui a préféré ne pas être cité nommément, nous a assuré que le remplacement d'Habib Essid n'a jamais été évoqué ni au sein du Comité politique ni au sein du bloc parlementaire de Nidaa. L'intéressé nous a de même expliqué que Nidaa Tounes tient à ce qu'Habib Essid reste à la tête du gouvernement vu que ses dirigeants estiment qu'il est en train de faire correctement son travail. D'autre part et dans le même ordre d'idée, une source du service de communication de la présidence du gouvernement a affirmé, selon notre confrère « Assabah news » a nié toute information quant à cette présumée démission ou, encore moins, de limogeage. La même source n'accorde pas de crédit, donc, à ces bruits qui courent à travers les médias, assurant que M. Essid n'a aucune l'intention de démissionner et poursuite, au contraire, les réformes économiques nécessaires et les préparatifs intensifs du plan quinquennal de développement. En attendant que cette information soit, officiellement, confirmée ou démentie, nous nous apprêtons à revivre ce que l'on a vécu entre décembre 2015 et janvier 2016 quand Essid avait mis plus d'un mois à concrétiser le remaniement ministériel annoncé, quelque temps auparavant, à savoir que quand un ministre travaille sous la pression du quotidien et avec un avenir incertain, on ne peut certainement pas s'attendre à ce que son rendement soit exceptionnel...