«L'Instance coordonne et coopère avec les autorités judiciaires. Certains indices en matière de corruption sont quasi catastrophiques. Ceci se ressent parce que les corrompus agissent comme s'ils étaient sûrs de l'impunité de leurs actes. Et ce sont les transactions publiques qui demeurent les actes les plus enclins à la corruption. Il s'agit de tout un système de corruption qui offre à ces gens la possibilité de s'accaparer des biens publics. Dès lors, il faut démanteler ce système et en réinstaurer un nouveau qui soit sain pour gérer les transactions publiques selon le principe de la bonne gouvernance. Des décisions adéquates ont récemment été prises par le gouvernement. Nous collaborons, coordonnons et coopérons avec l'institution judiciaire parce que nous avons un seul et unique but: combattre la corruption.» Chawki Tabib (Président de l'Instance nationale de la lutte contre la corruption) «Le fait de ne pas appliquer la peine de mort ne signifie pas que la justice est condescendante avec les crimes commis ou encore une contradiction du pouvoir exécutif. Concernant la position du gouvernement face aux demandes de levée du «gel» sur l'application de la peine capitale et dans le cas de la mort atroce de l'enfant de 4 ans enlevé puis égorgé à Sijoumi, la situation était compliquée et qu'il faudrait la résoudre de manière responsable. En ce qui me concerne, je pense qu'un moratoire sur l'application de la peine de mort permettra de réfléchir ensemble sur une vision humanitaire commune.» Kamel Jendoubi (Ministre chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l'Homme) «Vous vous demanderez, comme j'ai fait en décembre 2013, aurais-je dû accepter ce travail ? Je pense que nous devrons, de plus en plus, nous habituer à travailler dans des environnements très turbulents. Nous devrons, dans ce type de contexte, répondre à de grandes crises, à des bouleversements politiques, aux troubles sociaux et aux attaques terroristes. Ces turbulences sont, j'en ai peur, devenues normales. Les temps seront très durs à l'avenir. Nous devrons être mentalement forts et émotionnellement résistants pour démultiplier notre potentiel. L'intérêt général l'exige.» Taoufik Jelassi (Universitaire et ancien ministre des TIC) «La situation des caisses des retraites, CNAM, CNRPS et CNSS est grave. Pour ce qui est de la CNRPS, le pourcentage des retraités est en augmentation annuelle de 5%, en revanche le nombre de personnes qui réussissent à trouver un emploi est en régression. Pendant les années 90, le rapport entre retraités et personnes actives était de 1 à 6, aujourd'hui nous sommes à un retraité pour 2,4 personnes actives, le déficit de cette caisse augmente donc d'année en année. La pension moyenne actuelle est de 960 dinars tandis que les cotisations ne dépassent pas les 260 dinars mensuellement. La CNRPS doit plus de mille milliards de dinars à la CNAM et que si cette somme n'est pas remboursée, les hôpitaux publics ne seront pas payés pour les services fournis. Face à cette situation il faut agir rapidement sachant que même en augmentant les cotisations, le déficit structurel persistera. La CNSS est quant à elle dans une situation similaire avec un déficit moindre qui s'élève à 400 millions de dinars.» Saïd Blel (Ministre conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires sociales)