Au moins 32% des travailleurs se trouvent privés de la protection sociale. D'autre part, pas moins d'un million des travailleurs Tunisiens exercent dans des conditions précaires. Ces travailleurs démunis de toute forme de protection sociale se chiffraient 6 ans auparavant, plus précisément en 2010, à environ 961 000 personnes. Soit 28% de la population active dans le secteur privé. Ces chiffres et tant d'autres sont révélés dans une étude élaborée par le Centre de recherche et d'études sociales (Cres) en collaboration avec la Banque Africaine du Développement (BAD). Une étude qui démontre l'ampleur du phénomène de l'emploi précaire dans un pays qui se débat dans une crise de son système de sécurité, sans précédent. Les jeunes toujours vulnérables D'après cette même étude, ce sont les jeunes qui sont constamment touchés par la précarité de l'emploi. Ce sont les jeunes qui viennent d'intégrer le marché de travail dont la majeure partie n'a pas accès à la couverture sociale. Ce phénomène prend une ampleur importante chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. L'informalité s'explique ainsi par l'absence des déclarations des salariés dans des secteurs à forte employabilité tels que le secteur du bâtiment, le commerce et les services ainsi que l'industrie et l'agriculture. Solutions ? Elle se trouve, d'après Mahmoud Ben Romdhane, ministre des Affaires sociales dans la réglementation du secteur informel. Une réglementation qui pourrait générer à l'Etat une enveloppe qui varie entre 500 et 800 millions de dinars. La réforme de la fiscalité revendique également des solutions pour lutter contre l'économie informelle. Il s'agit de l'intégration spontanée de travailleurs de l'informel dans le circuit de l'économie réelle. Et c'est ce que le ministre du Commerce à évoqué à plusieurs reprise : engager un débat avec ceux qui exercent dans l'informel, les contrebandiers en l'occurrence. Zied DABBAR 622 000 personnes en chômage Sur une population active d'environ 4 millions de personnes, les services de l'Institut National de la Statistique ont recensé 622 000 chômeurs au premier trimestre de l'année en cours. Ces résultats tels qu'ils sont communiqués à travers l'Enquête Nationale sur la Population, font apparaître un taux de chômage de 15,4%. En Tunisie, les femmes se trouvent les plus touchées par le chômage avec un taux de 22,8%. Chez les hommes- qui représentent 71,5% de la population active, le chômage est évalué à 12,5%. Chez les diplômés du supérieur, le chômage a atteint 31,2%, soit 241 000 chômeurs. Une protection développée ? D'après une étude élaborée par le Cres, la Tunisie est l'un des rares pays de la région MENA à s'être dotée d'un système de protection sociale quasi-complet en couvrant la majorité des éventualités établies par la convention 102 de l'OIT se rapportant aux normes minimales de la sécurité sociale. Les régimes d'assurace qui couvrent légalement plus de 90% de la population active, sont gérés par trois institutions de sécurité sociale : la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS) qui assure la gestion des régimes de retraite, d'invalidité et des survivants au profit des agents de l'Etat, des établissements publics et des collectivités locales ; la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) assure la couverture sociale au profit des salariés du secteur privé par les gestion des assurances sociales (vieillesse, décès, invalidité, maternité et survie) ainsi que les prestations familiales et enfin la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) qui a pour attribution principale la gestion du régime obligatoire de base de l'assurance maladie ainsi que celui des accidents de travail et des maladies professionnelles.