L'armée syrienne est entrée dans la province de Rakka, poursuivant une offensive appuyée par la Russie contre l'organisation Etat islamique (EI), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme(OSDH) hier. L'aviation russe a mené d'intenses bombardements dans la partie orientale de la province d'Hama, dans la région d'Athriya proche de la frontière de la province de Rakka, et l'armée syrienne a pu pénétrer dans cette province qui est un fief de l'EI. La ville de Rakka, qui est la capitale de fait du groupe djihadiste en Syrie, se trouve plus à l'est et sa prise constitue, comme celle de Mossoul en Irak, l'objectif final des adversaires de l'Etat islamique. Cette offensive sur la province de Rakka fait partie d'une intensification de la lutte contre l'EI. Elle s'ajoute à une opération contre la ville de Manbij, dans le nord-ouest de la Syrie, avec le soutien des Etats-Unis et à une autre contre celle de Falloudja en Irak. Sur un autre front, la Russie a fait état hier de bombardements meurtriers et d'importants mouvements de la rébellion syrienne dans la région d'Alep, dans le nord-ouest de la Syrie. Selon le centre russe de surveillance de l'accord de cessation des hostilités, des bombardements de la rébellion ont fait plus de quarante morts et une centaine de blessés dans la ville. Moscou impute ces pilonnages aux djihadistes du Front al Nosra. "Il y a eu des bombardements ininterrompus de lance-roquettes, de canons, de mortiers et d'installations anti-aériennes. Les terroristes ont bombardé plusieurs secteurs de la ville habités non seulement par les forces gouvernementales et les troupes kurdes mais aussi par des civils", a déclaré un responsable du centre à l'agence Tass. Les observateurs russes déclarent également qu'un millier de rebelles participent à une offensive au sud-ouest de la ville et que plus de 2.000 autres se sont regroupés à Sheikh Maqsoud, quartier nord d'Alep. Selon des témoignages de civils à Alep cités par Moscou, des groupes armés partiellement composés de soldats turcs sont également apparus au nord de la ville. "Plus de 2.000 activistes de différentes organisations terroristes et de groupes de l'opposition soi-disant 'modérée' sont concentrés dans la région de Sheikh Maqsoud", rapporte le centre de surveillance dans un communiqué. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui rend compte quotidiennement de la guerre civile en Syrie en s'appuyant sur un réseau d'informateurs sur le terrain, avait annoncé dès vendredi le lancement d'une offensive des insurgés au sud-ouest d'Alep, près de la ville de Khan Touman tenue par la rébellion.