La grogne monte d'un cran chez les universitaires. La Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS), qui rassemble les diverses catégories d'enseignants du supérieur et des chercheurs, organise demain un rassemblement à 11 heures un rassemblement devant le siège du ministère de tutelle pour exprimer sa colère contre la situation déplorable de l'Université tunisienne. La Fédération syndicale rattachée rouspète, en premier lieu, contre l'abandon par le ministère de l'approche participative en matière de réforme de l'enseignement supérieur. «La réforme de l'Université est bloquée depuis 2011 quand la Troïka était au pouvoir. Les autorités de tutelle avaient alors mis fin aux travaux de la commission nationale de la réforme (CNR) sous le prétexte fallacieux que la partie syndicale était occupé par le sit-in du Départ (Errahil) et qu'il fallait la sanctionner. Mais nous avons été surpris par la décision de tous les ministres qui se sont succédé depuis de n'activer aucune mesure parmi celles ayant fait l'objet d'un accord conclu le 5 octobre 2011 », fulmine le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Houcine Boujarra. Et d'ajouter : «L'actuel ministre a même refusé d'appliquer les mesures urgentes convenues, et particulièrement les réformes concernant l'allègement des examens, qui était à la fois une revendication des professeurs et des étudiants. Il aussi a accusé la commission nationale de la réforme d'avoir fait main basse sur ses prérogatives et celles des directions centrales de son ministère». Boujarra a également rappelé que le ministère de tutelle a accepté de tenir une réunion de la commission nationale le 5 janvier 206 suite à une grande mobilisation des universitaires avant d'adopter à nouveau la politique de la chaise vide. Et depuis mi-juin 2016, le ministre a gelé commission nationale de la réforme en refusant de proroger le mandat de son coordinateur ou de désigner un nouveau coordinateur. Outre le blocage de la réforme de l'enseignement supérieur, la FGESRS fustige les mesures unilatérales prises par le ministère, dont le gel des recrutements et des promotions internes ainsi que le non-paiement des heures supplémentaires. La fédération dénonce, par ailleurs le non-paiement de l'encadrement des projets de fin d'études (PFE) et le retard dans le versement des émoluments des maîtres assistants contractuels. A noter le FGESRS avait décidé récemment de retenir les notes et de ne pas participer à la soutenance des projets de fin d'études dans les facultés où les enseignants contractuels n'ont pas encore perçu leurs émoluments et les enseignants permanents n'ont pas reçu leurs honoraires relatifs aux heures supplémentaires.