Les modalités d'application de l'accord signé le 5 octobre entre la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS) et le ministère de tutelle ont été parmi les points examinés par les secrétaires généraux des syndicats de base des enseignants chercheurs lors de la réunion ad-hoc tenue le samedi 10 décembre à Tunis. En fait, la réforme de l'Université, la rémunération des efforts supplémentaires fournis par les enseignants dans le cadre du LMD et le mouvement des universitaires ont été largement débattus à cette occasion. Les syndicalistes ont également, examiné les problèmes par lesquels passe cette structure, tels que la violence exercée contre les professeurs et les arrêts des cours enregistrés dans différents établissements. Après un long marathon de négociations avec le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique qui a été couronné par la signature d'un accord le 5 octobre 2011, la FGESRS a décidé de passer à l'action. Les syndicalistes, qui seront dorénavant, impliqués dans la réforme de l'Université tunisienne, se sont réunis le week end dernier pour mieux s'organiser et examiner surtout les modalités de leur représentativité dans les différentes commissions supposées assurer cette mission. A cet effet, le Professeur Hussein Boujarra, secrétaire général de la fédération rappelle que « les grandes lignes de la réforme de l'Université tunisienne seront délimitées dans le cadre d'une commission tripartite composée de représentants syndicalistes, de représentants des structures pédagogiques : (le Conseil Scientifique, le Conseil des Universités et les directeurs des départements) en plus du ministère de tutelle ». Par ailleurs, le Professeur Boujarra déclare que « nous sommes en train de constituer la commission nationale laquelle sera composée de 12 membres, quatre de chaque structure ». Le travail ne se limite pas à ce niveau. « D'autres commissions seront formées à l'échelle des Universités. Ces dernières œuvreront à la formation d'autres commissions thématiques tripartites au sein de chaque structure », toujours d'après la même source. Par ailleurs, le secrétaire général précise que « les syndicalistes seront appelés à penser aux modalités de travail de ces commissions ainsi que de leurs représentativités à différents niveaux ». A rappeler dans ce contexte que la Réforme de l'Université tunisienne touche plusieurs axes, notamment, la carte universitaire, l'évaluation de la réforme LMD, les programmes, le système des examens… Revendications syndicales Auparavant, le Professeur Boujarra a déclaré que d'autres sujets, toujours d'actualité, ont été débattus par les secrétaires généraux des enseignants chercheurs. Il était question en effet, de la rémunération de l'effort supplémentaire fourni par les universitaires dans le cadre de la réforme LMD et de leur implication dans les mouvements des enseignants. Violence Ce n'est pas tout. La situation par laquelle passe l'Université et la violence subie par les universitaires dans différents établissements ont fait l'objet d'un débat entre les secrétaires généraux. A cet égard, le Professeur Boujarra déclare que les conflits, d'ordre administratif, se multiplient dans l'Université tunisienne. « Des agressions ont été commises par des fonctionnaires contre les universitaires », tenait à dire M. Boujarra. Il fait allusion dans ce cadre à l'Institut Préparatoire aux Etudes d'Ingénieur de Bizerte où « un universitaire syndicaliste a été agressé par un chauffeur le 8 décembre dernier », déclare-t-il. « Des mesures appropriées seront prises par le président de l'Université », ajoute la même source. D'autres problèmes se posent aussi, à l'Institut Supérieur du Transport et de la Logistique à Sousse où, l'on enregistre des divergences à propos de la représentativité des membres du Conseil scientifique. « Une décision unilatérale a été prise par le directeur par rapport à la composition du Conseil Scientifique alors que tout devait se décider suite à une concertation », signale le secrétaire général qui précise que l'Institut Supérieur de Musique de Sousse n'échappe pas à cette situation. En fait, « le Directeur de l'Institut a appliqué des décisions qui ont contraints des membres du Conseil scientifique à présenter leur démission », déclare M. Boujarra. Le syndicaliste précise de plus que « les cours ont été suspendus à l'Institut Supérieur de Musique de Sousse depuis le 6 décembre, suite à la décision unilatérale prise par le Directeur ». « Et si le directeur a eu recours à cette décision sans se concerter avec le président de l'Université, ni le ministère de tutelle, c'est pour contrecarrer la grève prévue par les étudiants », d'après le Professeur Boujarra. D'autres problèmes se posent également, à l'Institut Supérieur des Etudes Technologiques à Béja où les universitaires revendiquent le départ du Directeur. Idem pour la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Kairouan. Elle enregistre à son tour des différends entre les universitaires, les étudiants et le doyen à cause de l'aménagement d'un espace pour la prière.