C'est un cocktail explosif qui peut expliquer le drame de Dallas : des armes d'assaut en libre circulation, un racisme latent et une succession de bavures policières touchant en particulier la communauté afro-américaine dans tout le pays. Barack Obama et Hillary Clinton ont tous deux appelé à un apaisement des relations entre les forces de l'ordre et la population, tandis que les Républicains accusent les démocrates d'attiser le sentiment anti-police. Partout aux Etats-Unis, à New York par exemple, les forces de police sont passées en état d'alerte, dans la crainte que des tueries similaires à celle de Dallas puissent se produire ailleurs. Les derniers mois menant au scrutin présidentiel de novembre risquent d'être particulièrement tendus. La campagne opposant Hillary Clinton à Donald Trump tournera certainement beaucoup autour des relations intercommunautaires, avec des positions diamétralement opposées de la part des deux candidats. Certains axes de circulation étaient bloqués à New York, Atlanta et Philadelphie. Les manifestants étaient également nombreux à San Francisco et Phoenix. La journée s'est semble-t-il déroulée dans le calme. La manifestation la plus importante a semble-t-il eu lieu à Atlanta. Plusieurs milliers de marcheurs ont demandé justice en brandissant des pancartes à cet effet, selon les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Sur les images des télévisions locales, on pouvait voir la foule en face de dizaines de véhicules de police arrêtés sur une artère. Selon un Tweet du maire d'Atlanta, Kasim Reed, la manifestation s'est déroulée globalement sans encombre. Une dizaine de personnes ont été interpellées. Vendredi était la deuxième journée de grandes manifestations contre les violences policières après la mort de Philando Castile, 32 ans, mercredi soir dans le Minnesota, et d'Alton Sterling 37 ans, mardi à Bâton-Rouge, la capitale de la Louisiane. Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues des grands villes américaines vendredi pour protester contre la mort de deux Noirs tués cette semaine par la police.. Philando Castile a été mortellement blessé de quatre balles lors d'un banal contrôle routier et Alon Sterling est décédé après une altercation avec deux policiers blancs devant une supérette. Une vidéo de l'incident a suscité un tollé sur les réseaux sociaux. D'après un décompte du Washington Post, Philando Castile est le 123e Noir américain abattu par la police en 2016. "Pas de justice, pas de paix", criaient les manifestants vendredi soir à Bâton-Rouge. "Pas de police raciste". La police anti-émeute tentait de son côté de les empêcher de bloquer une artère passante. Les manifestations de jeudi avaient elles aussi été pacifiques avant que des tirs ne se fassent entendre à Dallas alors que les manifestants étaient en train de se séparer.