L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a dénoncé, hier, l'atermoiement de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) en ce qui concerne le lancement d'un nouveau round de négociations sociales au titre des années 2016 et 2017 conformément aux accords conclus précédemment. «Nous déplorons l'atermoiement et la mauvaise volonté de l'UTICA au sujet du lancement du nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé qui aurait dû avoir lieu en mars dernier conformément à l'accord conclu en janvier 2016 », a déploré le groupement du secteur privé relevant de la centrale syndical dans un communiqué. « Les réunions ont été tenues à ce sujet au niveau du haut comité des négociations n'ont enregistré aucune panacée laissant présager un lancement de ce nouveau round de dialogue social », a ajouté le même communiqué. Selon les termes de l'accord relatif à ce nouveau round de négociations sociales conclu entre l'UGTT et l'UTICA, les augmentations salariales au titre de l'année 2016 devaient entrer en vigueur en août 2016, alors que la date d'effet de celles relatives à l'année 2017 a été fixée au 1er mai. Le groupement du secteur privé a, d'autre part, appelé dans son communiqué le patronat à signer dans les plus brefs délais les avenants de plusieurs conventions sectorielles relatifs aux augmentations salariales au titre de l'année 2015 afin de créer un climat de confiance permettant d'aborder sereinement le nouveau round de négociations sociales. Ces avenants concernent plusieurs secteurs qui connaissent des difficultés conjoncturelles ou structurelles tels que le tourisme, la restauration, les jardins d'enfants, les cafés et le transport des hydrocarbures. Il est à rappeler que l'accord relatif aux négociations sociales dans le secteur privé au titre de l'année 2015, qui a été conclu après environ quatre mois de négociations laborieuses ponctuées de frictions et de nombreuses ruptures entre la centrale syndicale et le patronat, prévoit une augmentation de 6% du salaire de base, une hausse de l'indemnité de transport de 10 dinars et une revalorisation de 3 dinars de la prime de présence. Ces majorations salariales à effet rétroactif devraient être versées par les entreprises privées à leurs salariés à compter du 1er septembre 2015. Sur un autre plan, l'UGTT a fustigé le refus du gouvernement de majorer le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) durant le mois de mai dernier comme il est de coutume ainsi que les mesures «dangereuses» prises par la Direction de la pharmacie et des médicaments rattachée au ministère de la Santé publique, dont notamment le retrait arbitraire des autorisations de mise sur le marché (AMM) de certains médicaments au laboratoire tunisien SAIPH (Société arabe des industries pharmaceutiques). En vertu d'accords avec le groupe pharmaceutique français français Servier, SAIPH fabriquait, jusque-là, certains médicaments dont il détient les AMM. Le groupe Servier a jugé par la suite de ne pas reconduire sa collaboration avec SAIPH. N'empêche que ce dernier restait l'unique propriétaire de ces AMM dont il ne pouvait être dépossédé qu'en cas d'infraction à l'article 11 qui régit les AMM, ce qui n'a pas eu lieu». Et alors que les deux partenaires étaient en négociation pour résoudre à l'amiable leur cessation de collaboration, la DPM a retiré des AMM de SAIPH et leur attribution à une tierce compagnie. La DPM a ainsi pris de façon ostentatoire parti de la firme française contre les intérêts d'une firme nationale dans laquelle l'Etat est actionnaire.