« Le diabète chez les enfants et les adolescents », est le thème dédié à la Journée Mondiale du Diabète cette année. La prévalence de la maladie auprès de cette population est importante, plus particulièrement le diabète de type I, c'est-à-dire qui survient lorsque le pancréas ne produit pas l'insuline indispensable à la survie. 10 à 15 % des enfants et des adolescents sont en fait, touchés par cette pathologie. En Tunisie, 7 à 8 % des diabétiques sont des enfants et des adolescents. Si quelques uns souffrent de cette maladie à cause des facteurs héréditaires, d'autres développent le diabète à cause des mauvaises habitudes alimentaires et d'autres raisons d'ordres sociaux. D'ailleurs, c'est un problème alarmant qui se pose davantage chez nos jeunes. C'est ce qui a été soulevé lors de la conférence de presse tenue mardi après-midi à Tunis par les présidents de l'Association Tunisienne des Diabétiques et l'Association Tunisienne d'Endocrinologie. Nos adolescents sont de plus en plus confrontés à des maladies chroniques qui ont des répercussions négatives à moyen et long termes, il s'agit, notamment, du diabète. En effet, le changement du mode vie et l'intégration de nouvelles habitudes alimentaires auprès de cette frange de la société pèsent lourd sur l'équilibre sanitaire de nos jeunes. Les spécialistes dans le domaine tirent la sonnette d'alarme et considèrent que l'obésité en est la première cause. Nos jeunes bougent de moins en moins, ils sont accros des jeux vidéo, d'où le risque majeur de développer la maladie. Les mauvaises habitudes alimentaires adoptées par la société tunisienne contribuent également dans la propagation de cette pathologie chronique. Par ailleurs, le problème se pose auprès des jeunes souffrant des problèmes d'ordre social, dont, le divorce des parents, la violence et l'instabilité de la famille. Condamnés à vivre avec cette maladie, quelques adolescents trouvent des difficultés à s'adapter avec la nouvelle situation. Ils refusent même de se soigner ou de poursuivre un régime alimentaire sain. M. Nejib Ben Abdallah, président de l'Association Tunisienne d'Endocrinologie parle même du « suicide médical ». La tranche d'âge 35 ans Le diabète de type II touche aussi la tranche d'âge 35 ans. Dans ce cadre, les chiffres du ministère de la Santé publique précisent que 14,7 % des Tunisiens âgés entre 35 et 64 ans sont diabétiques. Mais le problème qui se pose à ce niveau est celui du dépistage qui se fait très souvent en retard. Ce n'est qu'à partir de 42 à 43 ans que les Tunisiens découvrent cette maladie d'où le risque majeur d'avoir des effets néfastes sur la santé ; problèmes cardiovasculaires, de vue et des reins. « Le stress, les mauvaises habitudes alimentaires et la sédentarité sont responsables du développement du diabète de type II d'où l'importance du changement de mode vie », appellent les présidents des associations. Une étude réalisée sur l'obésité abdominale et son impact sur le développement de la glycémie a démontré que les sujets qui ont un excès pondéral développent plus souvent un diabète que ceux non obèses. Pour ce faire, 52 médecins ont étudié un échantillon composé de 1042 patients. Les résultats affichent que 15,9 % des malades sont diabétiques et obèses contre 8,94 % diabétiques et non obèses. De même l'obésité abdominale multiplie par deux fois environ le risque de développer un diabète. Elle se pose le plus chez les femmes car, le risque est multiplié par trois fois et demi, auprès de cette population, toujours d'après l'étude. Ce n'est pas tout, les sujets qui souffrent d'obésité abdominale développement d'autres maladies, dont l'hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires. La situation est alarmante aussi bien pour les jeunes que pour les adultes. Toutefois, ils continuent à négliger les mesures de prévention en adoptant des comportements alimentaires déséquilibrés. Est-il temps de se rendre compte de l'ampleur de cette maladie et de ses résultats lourds sur la communauté ?