L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a dénoncé, hier, l'atermoiement de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) en ce qui concerne le lancement d'un nouveau round de négociations sociales au titre des années 2016 et 2017 conformément aux accords conclus précédemment. «L'UTICA) doit respecter l'accord-cadre relatif au lancement des négociations sur les augmentations salariales dans le secteur privé au titre des années 2016-2017 qui aurait dû avoir lieu durant le mois de mars 2016», a souligné hier Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé du secteur privé, lors d'une conférence de presse tenue au siège de la centrale syndicale à Tunis. «L'organisation patronale fait preuve d'atermoiement dans l'application des conventions signées avec l'UGTT et ne respecte pas la crédibilité des négociations alors que la conjoncture délicate que traverse notre pays exige la résolution de tous les problèmes en suspens», a-t-il ajouté, indiquant que l'application de l'accord-cadre signé en janvier permettrait de renforcer le pouvoir d'achat des travailleurs, de consolider les relations professionnelles entre les salariés et les chefs d'entreprises et de garantir la paix sociale à l'heure où la conjoncture ne tolère pas davantage de tensions. Selon les termes de l'accord relatif à ce nouveau round de négociations sociales conclu entre l'UGTT et l'UTICA, les augmentations salariales au titre de l'année 2016 devaient entrer en vigueur en août 2016, alors que la date d'effet de celles relatives à l'année 2017 a été fixée au 1er mai. Le responsable syndical a, par ailleurs, révélé que les grèves dans le secteur privé ont enregistré une baisse de plus de 86% au cours de l'année 2016 ce qui a contribué à la préservation d'un climat de paix sociale dans le pays. Il est à rappeler que l'accord relatif aux négociations sociales dans le secteur privé au titre de l'année 2015, qui a été conclu après environ quatre mois de négociations laborieuses ponctuées de frictions et de nombreuses ruptures entre la centrale syndicale et le patronat, prévoit une augmentation de 6% du salaire de base, une hausse de l'indemnité de transport de 10 dinars et une revalorisation de 3 dinars de la prime de présence. Ces majorations salariales à effet rétroactif devaient être versées par les entreprises privées à leurs salariés à compter du 1er septembre 2015.