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Bientôt, l'école à 5 ans ?
Publié dans Le Temps le 25 - 10 - 2016

D'annonce en décision, le ministre de l'Education et ses équipes n'ont décidément pas fini de chambouler de système éducatif en Tunisie. C'est tant mieux estiment certains qui y voient les prémices d'une nouvelle génération d'élèves tunisiens mieux formés et plus épanouis. D'autres y voient toutefois une menace pour la continuité du système qui a fait, selon eux, ses preuves des décennies durant. Enième proposition ministérielle: l'école à partir de 5 ans et la réduction d'années scolaires du primaire.
Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, a récemment annoncé, lors de deux interviews distinctes, avoir présenté une proposition visant à réduire le cursus scolaire primaire et à y intégrer l'année préparatoire en la rendant obligatoire et gratuite dans toutes les écoles publiques.
Un programme éducatif ludique sera enseigné aux élèves en vue de leur inculquer, notamment, les notions de base de graphisme, de lecture et d'écriture. En cas d'adoption effective de ce projet de loi, le cycle primaire durera désormais cinq ans en plus de l'année préscolaire. A noter que cette proposition figure au programme électoral de Nidaa Tounes au chapitre « Développement inclusif régionalement et socialement ». Il y est stipulé que le parti s'engage à garantir « un enseignement moderne, démocratique, unifié dans ses programmes, obligatoire de 5 à 16 ans, incluant une année préscolaire obligatoire et gratuite à l'école publique ».
L'expérience de l'année préscolaire pour tous dans les écoles publiques a débuté en septembre 2016 en attendant l'adoption de la loi qui la rendra obligatoire d'ici l'année scolaire prochaine. Elle vise, selon le ministre de l'Education, à garantir l'équité des chances entre les élèves. Des propos corroborés par Adel Haddad, coordinateur général de la Commission de pilotage de la réforme du système éducatif. Il déclare à ce propos: « Cette mesure contribuera à réduire les inégalités entre écoliers, principalement dues aux moyens financiers de leurs parents et à leur situation géographique. Ce n'est pas normal, qu'en première année primaire, seuls les écoliers précédemment scolarisés dans un jardin d'enfant privé sachent lire et écrire et que la plupart de ceux inscrits dans des jardins d'enfants publics ne sachent que chanter, danser et colorier. L'année préscolaire est capitale et le même enseignement doit y être prodigué à tous les élèves sans exceptions. » Il ajoute : « Le ministère de l'Education s'oriente à l'avenir vers l'adoption d'une stratégie globale assurant une même éducation préscolaire pour tous et ce, dès l'âge de 3 ans. L'enfant rejoindra ainsi la structure scolaire dès cet âge et recevra un enseignement ludique adéquat qui lui garantisse d'être en phase avec le programme scolaire du primaire. Ce projet est actuellement en cours d'étude au sein du ministère de l'Eduction, en concertation avec plusieurs structures et organismes, notamment les ministères de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, de la Santé ainsi que celui des Affaires religieuses. »
Elèves polyglottes
Une autre proposition ministérielle a été évoquée par les médias concernant la réforme du système éducatif en Tunisie, à savoir l'extension des années collège dont une serait entièrement dédiée à l'apprentissage des langues. Une information entièrement réfutée par Adel Haddad qui a tenu à apporter des éclaircissements à ce sujet.
Il explique : « Le nombre des années au collège ne devrait connaître aucun changement. Il est en effet incongru de consacrer toute une année scolaire à l'unique apprentissage des langues. Toutefois, le ministère vise à renforcer la maîtrise des langues étrangères par les élèves tunisiens pour une meilleure adaptation aux environnements estudiantin et professionnel à l'étranger. En plus de l'arabe, de l'anglais et du français, l'élève doit pouvoir pratiquer une quatrième langue. L'annulation dès l'année scolaire écoulée du projet de fin d'année a eu comme répercussion un regain d'intérêt pour les langues ce qui est une bonne nouvelle en soi. »
D'ici et d'ailleurs
L'école à cinq ans, dont une année préscolaire obligatoire et le raccourcissement du cycle primaire sont deux mesures de réforme qui devraient, dès leur entrée en vigueur, faire couler beaucoup d'encre. Ceux qui y adhèrent estiment que plus l'enfant rejoint tôt l'école et mieux c'est pour la qualité de son apprentissage. Les opposants à cette proposition n'hésiteront pas, quant à eux, à évoquer le brillant modèle des pays scandinaves et notamment celui de la Finlande où l'âge de scolarisation obligatoire d'un enfant est de 7 ans. D'ailleurs, les élèves n'y subissent aucune évaluation pendant les 6 premières années et ont droit à 75 minutes de récréation par jour. Aussi particulier soit-il, ce système scolaire semble bien fonctionner avec un taux record de 93% des élèves qui réussissent leurs études secondaires et 66% qui entament des études supérieures. De plus, la différence entre les élèves les plus compétents et ceux qui le sont le moins est la plus petite au monde. A souligner également le faible écart entre les performances des élèves finlandais socio-économiquement défavorisés. Enfin, depuis 2001, les jeunes Finlandais arrivent dans les premières positions des classements internationaux en science, lecture et mathématiques.
Par ailleurs, les enseignants finlandais ne sont en classe que 4 heures par jour et ont 2 h de formation continue par semaine. De plus, leur statut social se compare à celui des médecins et des avocats.
Selon le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA 2012), se basant sur des résultats récoltés au sein de 34 pays de l' Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et 31 pays partenaires non-membres, le système scolaire finlandais se place à la douzième place de ce classement qui évalue les compétences des jeunes de 15 ans dans les domaines de la lecture, des mathématiques et des sciences. La Tunisie y figure à la 59ème place. Mais ce sont les pays asiatiques qui triomphent en tête de ce classement, avec notamment en première place la Chine, Singapour, la Corée et le Japon.
Faits marquants, ces pays ont entamé, depuis plus de deux décennies, une refonte globale de leurs systèmes éducatifs respectifs et accordent une attention toute particulière à l'éducation préscolaire qui y débute vers l'âge de 3 ans et demi.


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