Parmi les films programmés en compétition long-métrage, les JCC nous ont proposé « Action Kommandant », un film réalisé en 2016 par Nadine Cloete. Le film d'une durée de 90 mn traite du thème de la mobilité sociale et de la lutte contre le racisme et pour la liberté. Le film relate la vie d'Ashley Kriel, l'un des symboles de la lutte en Afrique du Sud, et sa relation avec sa mère et sa sœur, en se basant sur des archives audio-visuelles surprenantes qui comportent les discours épiques d'Ashley, ce grand patriote militant qui appartient à la classe ouvrière et qui a réussi à devenir « le commandant » dont l'action a inspiré beaucoup de ses concitoyens dans les années 1980 et ce, malgré son jeune âge. Son cheval de bataille fut l'élimination de l'apartheid en Afrique du Sud, en menant de nombreuses campagnes appelant à la libération de Nelson Mandela, le leader historique. « Ashley Kriel » fut le grand pilier des mouvements populaires des noirs en Afrique du Sud à cette époque-là. Dans ce film, la réalisatrice veut montrer à tout le monde que la lutte contre l'Apartheid n'était pas menée uniquement par Nelson Mandela, mais d'autres ont contribué énormément à cette lutte au moment où Mandela était en prison, notamment ce jeune homme Ashley qui a fait preuve d'abnégation et d'héroïsme en combattant pour l'unité de l'Afrique du Sud et l'éradication de toutes les formes de discrimination raciale. Nadine Cloete, cette réalisatrice sud-africaine, a été maintes fois saluée pour son film-documentaire racontant l'histoire du jeune combattant anti-apartheid, Ashley Kriel. C'était en 1987, année où la cinéaste Nadine Cloete est née, qu'un policier de sécurité a assassiné brutalement un activiste anti-apartheid Ashley Kriel. Les faits sont donc réels. Il a suffi de les reconstituer et ce n'est pas chose facile ! Exactement 29 ans plus tard, Nadine a immortalisé dans ce film-documentaire les sacrifices du militant dans la lutte pour la liberté. Dans le film, Nadine utilise la famille d'Ashley, ses proches et ses amis comme des témoins pour raconter son parcours héroïque. C'est un récit poignant qui met en scène le militantisme d'Ashley dès l'âge de 13 ans, alors qu'il était encore élève à l'école primaire luttant déjà pour l'obtention des manuels, une histoire émouvante qui laisse le spectateur scandalisé, surtout avec sa mort prématurée. Durant la période de répression de l'apartheid, Ashley était surnommé le Che Guevara de Cape Town. Né « bâtard » issu de la classe moyenne de Bonteheuwel, il est devenu le symbole de la jeunesse résistante des années 80. Le film débute par la voix de la mère d'Ashley, Ivy Kriel (qui s'exprime dans sa langue mère, l'afrikaans, avec dignité). Cet entretien audio traverse le film et nous ouvre différents aspects de la vie d'Ashley. La réalisatrice a su montrer adroitement grâce à des documents véridiques, la vivacité abondante du héros, son courage et son charisme pour lui donner sa juste valeur durant son combat épique. Elle fait penser aussi que l'histoire de ces activistes de couleur et leur contribution à la lutte pour la liberté ne doit jamais être sous-estimée et que c'est une leçon pour les jeunes d'aujourd'hui. Le film nous renseigne peu sur ce qui est arrivé à ce héros dans les camps d'Umkhonto Wesizwe (la branche armée de l'ANC) et sur la vérité de sa mort. Un film-documentaire émouvant qui s'inscrit aussi bien dans la mémoire collective sud-africaine que mondiale.