L'Institut national de la consommation (INC) a mené une enquête sur le consommateur tunisien et les questions immobilières, auprès d'un échantillon de 700 personnes du grand Tunis. Cette enquête a touché plusieurs aspects concernant l'acquisition de logements, la location, les syndics et les crédits bancaires. Les résultats publiés en juillet dernier montrent que près de 53% des habitants du Grand-Tunis ont estimé que la baisse du taux d'intérêt n'a pas un impact sur la décision de solliciter un crédit bancaire pour le financement d'un logement. En effet, l'acquisition d'un logement reste un rêve et une nécessité qui méritent les sacrifices extrêmes pour le réaliser. 43.5% des enquêtés ont affirmé qu'ils ont acquis leur logement à travers un intermédiaire, soit une agence immobilière (21.8%), samsar (21.7%). 47% l'ont fait par leur propres recherches. 72% des interviewés ont indiqué que les procédures bancaires et la mensualité prélevée ont un impact sur la décision de recourir à un crédit. Pour 45,5% des personnes enquêtées, le taux d'intérêt appliqué sur les crédits logement est élevé. En effet, les coûts d'un crédit sont un des handicaps majeurs qui bloquent l'accès au logement. L'enquête a, aussi, révélé que 52,4% ont estimé que le montant du financement est inadéquat par rapport au coût du logement, bien que 65,3% aient déclaré que la période de remboursement des crédits logement est raisonnable. Cette période qui atteint les 25 ans est longue et permet des mensualités acceptables. Toutefois, 47,6% des personnes interrogées estiment que l'apport en fonds propres exigé est élevé, 31% ont estimé que l'exigence d'une garantie est inappropriée et 48% pensent que les procédures d'octroi des crédits sont inadéquates et assez complexes. A noter que 58,3% des personnes interrogées ont financé l'acquisition de leur logement par un crédit bancaire. D'autre part, l'enquête a démontré que 27,9% ne sont pas satisfaits de la qualité de leur logement actuel pour des raisons d'inconfort et d'esthétique, en plus de l'inadéquation du coût du logement par rapport à son état, selon 81,8% des interrogées. Plus de 80% des enquêtés ont exprimé leur insatisfaction de leur logement actuel pour des raisons de manque de confort, de manque d'espace et d'environnement non favorable. 70% ont exprimé leur incapacité financière à faire des aménagements dans leur domicile pour améliorer leurs conditions de vie. En outre, 15% ont exprimé leur volonté de devenir propriétaire de leur propre logement et de changer ainsi leur statut de locataire. Cette volonté est conditionnée par les capacités financières des ménages, qui n'arrivent pas à marier crédits bancaires et subvenir aux besoins essentiels de la vie courante. 42.7% des enquêtés ont une préférence particulière pour l'acquisition d'un lot de terrain et la construction d'un logement, vu leur recherche d'espace et conditions acceptables. Au sujet de la construction, 86,3% des enquêtés estiment que le coût d'acquisition et de construction des terrains est élevé et 37,6% considèrent que la main-d'œuvre spécialisée n'est pas disponible et que son coût est élevé. Pour 31% de l'échantillon, les procédures d'acquisition d'un permis de bâtir sont complexes. A remarquer que 54% des interviewés ont affirmé que les offres des promoteurs immobiliers sont incompatibles avec leur capacités et leurs besoins. Le directeur des Etudes à l'Institut National de la Consommation, Tarek Ben Jazia, a appelé à la nécessité de l'organisation de rencontres entre les promoteurs immobiliers et les consommateurs pour expliquer les coûts du logement, et vulgariser certaines notions ambigués du secteur immobilier. Il a aussi affirmé la nécessité de faire des efforts en matière de logement social et faciliter l'accès au crédit pour certaines catégories sociales à bas revenu. Il a en outre incité à simplifier les contrats de crédits et les contrats d'acquisition de logement qui restent flous pour certains consommateurs.