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Portrait: Habib Karaouli : des atouts, une vision globale et un parcours riche en performances
Publié dans L'expert le 16 - 06 - 2016

En ces temps de disette où des économistes proches du pouvoir et qui bénéficient des copinages et du favoritisme font légion, il y a des véritables compétences tunisiennes, les compétences tunisiennes imbus de patriotisme et qui ne peuvent pas se taire devant l'accumulation des erreurs de jugements ne sont pas entendus par nos gouvernants qui agissent comme s'ils sont les détenteurs de la vérité, mais qui, en réalité, ne font qu'enfoncer le pays dans le marasme économique et les décisions incongrues qui ne font qu'accumuler les problèmes.
Le pays n'es la propriété de personne et une oreille doit être tendue vers ces compétences qui ont donné la preuve de leur efficacité et de leur savoir-faire, ce qui peut aider à faire redémarrer les secteurs économiques et sociaux en Tunisie.
L'une des compétences dont « L'Expert » a suivi le parcours est M. Habib Karaouli, le président-directeur général de la Banque d'Affaires de Tunisie et qui avait été « Prix du financier 2007 » de notre journal.
Habib Karaouli a une quarantaine d'années d'expérience en matière d'investment banking, de private equity, de création d'entreprises, de formation et de promotion de l'emploi. Président-Directeur Général de la Banque d'Affaires de Tunisie depuis 5 ans. Il a dirigé des opérations diverses en matière de conseil : restructuration financière, évaluation d'entreprises, études technico-économiques et montage de projets, cession d'entreprises et privatisation, rapprochement d'entreprises et partenariat, ...
Une carrière très riche
Il a été le conseiller des plus importantes opérations de privatisation et de cession de participations publiques en Tunisie, notamment pour la Banque du Sud, la Société Nationale de Distribution de Pétrole (SNDP), Tunisie Télécom, le Groupe Magasin Général, la Banque Franco-Tunisienne, l'Hôtel Abou Nawas et la Banque Tuniso-Koweitienne, en plus de l'ouverture du capital de la STAR pour le compte de Groupama, ... qui ont rapporté plus de 3 milliards de dollars américains.
Habib Karaouli est un des pionniers du capital investissement en Tunisie. Il a notamment participé à l'élaboration de la Loi sur le capital-risque et dirigé plusieurs sociétés d'investissement (SODIS, SIDCO, SODEK) spécialisées dans le capital création et le développement régional, de même qu'il avait été à l'origine et/ou accompagné la création et le développement et/ou mise à niveau de plusieurs dizaines de projets et d'entreprises dans divers secteurs, et effectué plusieurs missions de consultation pour le compte de la Banque Mondiale notamment pour la mise en place du capital risque au Sénégal et dans la zone de l'UEMOA, pour devenir, aussi, en 1994, expert de la Commission européenne à Tunis en matière de création d'entreprises.
Il a, en outre, été ou est administrateur de plusieurs banques et sociétés et membre de divers conseils consultatifs notamment le Conseil supérieur de la création d'entreprises et des projets innovants, membre des Conseils d'Administration de la Banque Tunisienne de Solidarité, de la Banque du Sud, de l ‘Agence Tunisienne de Coopération Technique, de l'Agence Tunisienne de la Formation Professionnelle et du Conseil National de la Statistique, entre autres.
Par ailleurs, Habib Karaouli avait dirigé l'Agence Tunisienne de l'Emploi pendant deux ans où il a notamment développé l'intervention des services en matière de création de petites entreprises, de formation à l'entrepreneurship et d'accompagnement des promoteurs.
DESS d'économie de l'Université de Paris I Panthéon Sorbonne, diplômé de prévision économique, il est l'auteur de publications notamment sur la création d'entreprises et le capital risque en Tunisie.
Rétablir la confiance dans le bassin minier
Ses performances sont innombrables, avec, à titre d'exemple la démutualisation et la transformation de la société d'assurances AMI en société anonyme et le président directeur général BAT avait annoncé dans une déclaration à Express Fm dans l'émission Expresso, que cette transformation et l'augmentation du capital de la société de 33.4 MD dans une première étape, ont permis l'amélioration de sa situation.
Il a ajouté que cette initiative est une première en Afrique et au Moyen-Orient et entre dans le cadre de l'économie sociale et solidaire.
Le PDG de la BAT a mentionné que le conseil administratif de l'assurance AMI avait décidé d'organiser une assemblée générale extraordinaire autour de la promotion du capital de la société de 33 MD dans une seconde étape, avant la fin de l'année 2015. Et ce pour que la société puisse faire partie du marché mondial et chercher un partenaire international.
Habib Karaouli a été, d'autre part, l'invité du mensuel « le Manager » pour le mois de février 2016. Tout à la fois conseiller, partenaire d'entreprises en quête d'idées, de sources de financement, de positionnement stratégique, de partenaires étrangers, son parcours est jalonné de succès qui lui valent l'estime de la profession et une renommée qui déborde le cadre de nos frontières.
Atout majeur : sa parfaite connaissance du métier de banquier et d'entrepreneur, des défis et des enjeux de l'inévitable mondialisation de l'économie et une incroyable humilité qui n'est pas sans rappeler l'infinie sagesse du terroir de ses racines. Il ne parle jamais de Gafsa, il y pense tout le temps. Pour preuve, sa décision de créer un fonds d'investissement du nom de CAPSA, dédié à la promotion de l'entrepreneuriat.
Evoquant, dans ce sens, la situation dans le bassin minier, dans une tribune dans le site économique Tustex, le banquier d'affaires a exposé sa lecture de la situation de crise qui y prévaut depuis des années, affirmant que « le paradigme colonial », qui a été derrière la création de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) à la fin du XIXème, était toujours en vigueur. Il serait temps, selon lui, de changer de paradigme et de préparer l'après-phosphate, qu'il qualifie de « question clé ».
Par ailleurs, l'auteur a fustigé l'approche « martiale » de certains observateurs qui ne tiennent aucunement compte des besoins des habitants de la région et des dégâts qu'ils n'ont cessé de subir depuis des décennies au niveau de l'environnement et même au niveau de leur santé.
Habib Karaouli, pense, que le problème du bassin minier a été mal posé mais que des solutions existent, à commencer par le rétablissement de la confiance et l'adoption d'une approche managériale de « filière » au lieu de l'approche « macroéconomique » qui a été toujours adoptée jusque-là.
La corruption a quadruplé
Par ailleurs, dans un post sur sa page Facebook, en date du 31 mai 2016, il souligne que « Depuis le coup d'Etat de janvier 2011, la corruption a quadruplé ».
Il souligne : « J'ai appris à travers la presse que le gouvernement suisse vient de remettre à la Tunisie l'équivalent de 500 000 dinars tunisiens comme avance sur une hypothétique restitution de biens spoliés saisis en Suisse. Tout ça pour ça !!! Après cinq ans de procédures et d'actions en justice, voilà ce que nous récoltons. Assurément moins, j'en suis convaincu, que le montant des frais en procédures engagées Et nous sommes en droit d'en connaître.
Le citoyen tunisien que je suis est révulsé. En est -on réduit à cela ? Comment peut-on tomber si bas et accepter autant de mépris ? Ou est notre sens de l'Etat et notre dignité ? Comment peut-on permettre à un Etat, qui plus est pas si innocent que cela, de se dédouaner à si bon compte en nous jetant ce montant ridicule ? C'est quasiment de l'aumône A t-on perdu tout sens de la mesure et toute estime de soi? Comment peuvent-ils oser le faire? Et pourtant, ils l'ont fait, sûrs qu'ils étaient que face à un exécutif timoré il n'y avait aucun risque de sursaut d'orgueil.
L'attitude digne d'un Etat qui se respecte et qui a le souci du statut de ses citoyens commande que l'on rejette avec fermeté ce genre d'offrande, que l'on demande réparation pour l'offense et qu'on le fasse savoir au monde entier pour que cela ne se reproduise plus.
Notre statut en tant que pays libre, fier de ce qu'il est et de ce qu'il représente, respecté et respectueux des autres sont à ce prix ».
Le paysage bancaire est fragmenté
Interrogé sur son point de vue par rapport au projet de loi portant sur les banques et les institutions financières, M. Karaouli a estimé que cette loi est positive et aura un impact sur le secteur bancaire.
« Malgré le retard, on est sur la bonne voie», a-t-il dit en ajoutant que des changements radicaux ont été élaborés, capables d'améliorer le secteur et d'apporter un nouveau souffle aux banques et aux institutions financières tunisiennes.
Toutefois, le PDG de la BAT a décelé la présence de quelques lacunes notamment en matière de digitalisation des services bancaires, l'intervention de l'Etat et des législations, et "l'avance du client" par rapport à la banque.
Il a indiqué, par ailleurs, que le système bancaire tunisien souffre d'atomisation. "Ce n'est pas normal d'avoir autant de banques en Tunisie," a-t-il martelé en ajoutant que la législation tunisienne doit être favorable aux opérations de fusion – acquisition et de rapprochement des banques.
Evoquant le chômage des jeunes, il a déclaré mensuel « le Manager » que, « malheureusement, l'on oublie souvent que le chômage, notamment des jeunes, et les disparités régionales ont été les facteurs déclenchant de la révolution. Cinq ans après, force est de constater qu'il n'a pas été fait grand-chose. Personnellement, j'ai très vite pointé ces enjeux.
Il faut que l'Etat investisse dans les grands projets
En mars 2011, j'ai dit que tous les gouvernements qui vont venir et toutes les politiques économiques qui seront proposées seront jugés à l'aune de leurs performances en matière de création d'emplois et de réduction des disparités régionales entre l'Est et l'Ouest du pays. L'idée c'était d'engager immédiatement des projets structurants et de l'investissement pu­blic.
Croire que l'investissement privé, sans visibilité et sans sécurité, allait s'engager dans les régions était une illusion malheureusement confirmée par la réalité. Il faut que l'Etat investisse dans les grands projets pour créer des externalités positives et par ricochet des emplois indirects.
A ce moment-là, l'investissement privé domestique et ultérieurement l'investissement étranger suivront. Pour ces régions, il faut faire moins de démagogie et mettre surtout à l'évidence les success stories pour que les jeunes s'y identifient. Il faut rompre avec la culture de l'échec. Il faut savoir que l'échec est contagieux. Si le jeune est entouré de personnes qui échouent, il sera gagné par ce que les psychologues appellent les croyances limitantes.
Culturellement, il est aussi important de ne pas dramatiser l'échec mais plutôt de bâtir sur cet échec pour en tirer les enseignements et ça c'est le travail de structures d'accompagnement et autres coaches qui doivent veiller à ne rater aucune opportunité d'investissement.
Aux Etats-Unis, il est toléré d'échouer et les secondes chances sont autorisées. A la BAT, nous nous sommes donné pour mission d'accompagner les entrepreneurs responsables qui prennent le risque et créent des opportunités.
les problèmes de trésorerie se sont accrus
Vous qui accompagnez les entreprises dans leu restructuration et la levée de fonds, est-ce que vous sentez que les problèmes de trésorerie se sont accrus ces dernières années ?
D'abord nous avons un problème structurel et récurrent du financement de la PME, PMI, TPE et autres micro-entreprises. J'ai le privilège de présider une commission nationale multipartite pour réfléchir sur cette question. La question primordiale est de favoriser le financement de l'entreprise tunisienne par les marchés. L'idée, c'est de multiplier les alternatives au financement bancaire qui reste quasiment la seule source de financement de l'investissement.
A cet effet, nous sommes en train de préparer un kit d'accès aux marchés qui permette d'intervenir très en amont pour préparer un premier échantillon d'entreprises sur le plan organisationnel, de gouvernance, comptable et financier pour réunir toutes les conditions de réussite. A moyen terme, il faut simplifier les procédures de financement des PME par le marché, sur le plan coût et réglementation. A cet effet, un scannage complet doit être fait pour revoir le code des sociétés commerciales, le code des obligations et des contrats, la loi sur la sécurité financière, le code des droits réels pour les adapter et les expurger de tous les éléments bloquants. Je souhaiterais à cet égard souligner que le coût d'accès au marché est très élevé. Les entreprises ne peuvent supporter à elles seules les frais de la due diligence, de l'expertise, les frais pour le CMF, la BVMT, Tunisie Clearing, ... Des ressources doivent être mises en place pour compenser tout ou partie de ces dépenses.
En matière de crédit bancaire, il existe un problème de financement de l'investissement privé, notamment de l'investissement privé Green Field (création). Les projets de ­projets innovants et technologiques devraient porter sur le porteur ou la porteuse du projet.
Un rapport sans consistance
Le Programme national des réformes majeures n'est pas passé inaperçu pour Habib Karaouli qui n'a pas manqué de présenter plusieurs remarques, affirmant en passant, sur les colonnes de « L'Economiste maghrébin, en date du 11 mars 2016, que le Conseil d'analyse économique (CAE) pratique le mimétisme institutionnel et que c'est une structure inutile et inopérante
« La lecture du rapport du Conseil des analyses économiques (CAE) au titre bien immodeste de Programme national des réformes majeures (PNRM) et dont le Président nous assure la main sur le cœur être «(…) une première dans le monde arabe, en Afrique et dans les pays émergents ». »Une révolution dans l'approche de la coopération…» « Rien que ça !!!, m'inspire ces quelques commentaires.
Il explique que le rapport présenté par cette instance est sans consistance, et que le programme proposé constitue une stratégie de rustines, avec « Une introduction d'une banalité affligeante sans aucune originalité, valable en tout temps et en tous lieux sans aucune plasticité spatiale et temporelle. Il ne faut pas s'étonner dès lors que d'aucuns aient l'impression de «déjà vu», ajoutant que « Ce travail hybride et syncrétique n'est ni académique– auquel cas il aurait obéi aux règles de base du genre à savoir les trois moments d'une recherche : définition des concepts, étude et vérification des théories et vérification de leurs implications et applicabilité spatiale et temporelle–, ni opérationnel en mode projet où l'on aurait défini un point de départ et un point d'arrivée et un chemin critique pour arriver à réaliser les objectifs ».
Intégrer la liberté d'entreprendre dans la Constitution
Dans ce sens, il appelle à « Amender la constitution au plus vite », expliquant que « S'il est une réforme, majeure celle-ci, c'est d'amender rapidement la constitution pour y intégrer la liberté d'entreprendre dans le Chapitre 2 des droits et libertés. Tout et n'importe quoi a été constitutionalisé sauf l'élément qui devrait être le principal instrument de la reprise de l'activité à savoir la liberté d'initiative économique sans laquelle point de salut. Quelle économie serait performante sans ce droit fondamental à l'initiative, à la prise de risque? Comment peut-on escompter «rétablir des taux d'investissements élevé» sans ce socle déterminant qui est le primum movens à l'origine de tout, ou espérer améliorer la qualité du climat des affaires? Pourquoi se priver de cette contribution additionnelle qui viendrait soutenir, compléter voire suppléer l'Etat dans toutes les activités concurrentielles?
Habib Karaouli conclue en indiquant que « les membres du Conseil devraient savoir mieux que quiconque que le cycle économique n'est plus la principale donnée qui permet de forger les anticipations. Force est de constater que dans leur écrasante majorité, les «réformes» proposées sont tout au plus des procédures et des aménagements réglementaires justiciables de prise de mesures ministérielles et pour certaines du Chef de Gouvernement par décret. Donc de réformes, il n'y en a point. Nous pouvons faire la preuve que nous n'avons pas besoin de production législative additionnelle. Il n'est pas de domaine où l'on n'ait pas suffisamment légiféré. Il y a un temps pour la réflexion et un temps pour l'action. Il faut agir vite et en responsabilité. C'est au gouvernement d'agir.
« Avant de proposer, il faut s'assurer des conditions de réalisation des réformes engagées. Le rapport ne fait que le constater comme «goulot d'étranglement» et le Président le reconnaît de manière puérile: «L'adoption des réformes par le gouvernement ne suit pas». A défaut de volonté politique et de responsabilité assumée, et nonobstant la pertinence des mesures proposées, elles resteront lettre morte et leur réalisation retardée nous fera subir un surcoût d'ajustement.
« Sortir des sentiers battus, prendre de la hauteur, interpeller les décideurs, servir de vigies,… Ce sont des contributions de ce genre que l'on attend de ce cénacle. Son statut l'y oblige et notre respect est à ce prix.»


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