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La Banque de demain : innover ou disparaître !
Publié dans Business News le 06 - 12 - 2017

Le secteur bancaire subit depuis la révolution plusieurs difficultés. Des réformes ont été engagées pour renouer avec les standards internationaux de performance et de bonne gouvernance et préparer les changements technologiques important qui se profilent. L'objectif étant de préparer "La banque de demain", une banque digitalisée et moderne. Focus.

La Tunisie fait face à de nombreux défis. Le pays s'est engagé sur le chemin difficile des réformes. Certaines ont bel et bien commencé, notamment la réforme bancaire avec la restructuration et la recapitalisation des banques publiques, la nouvelle loi bancaire ainsi que la refonte du statut de la BCT. La Banque centrale a révisé les ratios prudentiels mais avec la conjoncture du pays, les problèmes de liquidité et de mauvaise gestion dans certains établissements persistent. S'ajoutent à ceci les mutations technologiques profondes, le Bitcoin, le blockchain, les fintech, le crowdfunding, etc., le secteur bancaire tunisien doit se préparer à de mutations profondes et doit préparer "La banque de demain".
C'est dans ce cadre que l'Institut tunisien des études stratégiques (ITES) a organisé, mercredi 6 décembre 201 à Dar Dhiafa à Carthage, un séminaire sur le thème "La Banque de Demain : Les défis de la modernisation du secteur".
Ouvrant le séminaire, le directeur général de l'ITES Néji Jalloul indique que le pays est miné par les conservateurs et les personnes qui ne veulent pas changer. Il s'agit donc d'une occasion pour engager un débat franc sur ce secteur important.
Le secteur fait ainsi face, selon lui, à plusieurs défis, notamment la redéfinition du rôle de l'Etat, la modernisation de la gestion des risques, l'optimisation de la gestion des ressources humaines, l'internationalisation et la digitalisation.


Revenant sur les problématiques du secteur, le président du directoire d'Amen Bank et président de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF), Ahmed El Karm a estimé que le système bancaire passe par une situation difficile caractérisée par un manque de liquidité et l'augmentation des risques et donc des charges bancaires. Il a appelé au remplacement du taux d'intérêt directeur par un taux d'intérêt d'usure qui encouragerait les banques à financer les PME. Il a évoqué le problème de la taille des banques tunisiennes et l'importance de faire des alliances pour l'émergence d'une banque régionale capable de relever le défi de l'internationalisation. S'agissant des banques publiques, il estime que la seule solution est leur privatisation. Il a appelé à ce que les banques soient traitées sur le même pied d'égalité des entreprises, évoquant dans ce cadre la contribution exceptionnelle qui devra être reconduite uniquement pour le secteur bancaire.
Le directeur général de l'Arab Tunisian Bank, Férid Ben Tanfous a admis, quant à lui, que les PME ont du mal à se financer par le système bancaire, à cause de la bureaucratie des banques mais également de l'ignorance de ces sociétés sur la manière de préparer leur dossier de financement, d'où 80% de rejet des demandes de financement des PME. Il a partagé l'opinion de M. El Karm : l'Etat doit se désengager du secteur bancaire qui est un secteur concurrentiel. Le DG de la Banque Nationale Agricole, Habib Belhaj Gouider a assuré que son établissement continue à financer l'agriculture, son activité historique.


Pour sa part, Nadia Gamha, directrice générale du contrôle bancaire, a rappelé le rôle important du secteur dans la collecte de l'épargne et du financement de l'économie. Le secteur bancaire a participé à hauteur de 78% du PIB dans le financement de de l'économie, précise-t-elle. La réforme a permis d'augmenter les capitaux propres des banques de 51% entre 2011 et 2016, pour atteindre 8 milliards de dinars, de telle sorte que la couverture du risque crédit a atteint 60%.
Ceci dit, Mme Gamha a pointé certaines lacunes du système bancaire notamment le fait que 10 banques sur un total de 23 accaparent 85% du marché, l'Etat détient 38% du capital des banques et présent dans 14 institutions, l'absence de banque tunisienne ayant un poids régional
Parmi les objectifs fixés par la BCT : atteindre Bâle III fin 2020, permettre le rapprochement entre les banques de la place, la création de nouveaux genres de banques comme la banque des régions, la création de champions régionaux, la révision de la présence de l'Etat dans le secteur bancaire en la limitant à certains secteurs stratégiques prioritaires et la digitalisation.


Mais à quoi va ressembler la banque de demain ? Pour le professeur universitaire Moez Labidi, la banque de demain permettra au client de comparer les offres et de venir de lui-même, de faire ses opérations basiques seul via le digital et de seulement demander conseil à son banquier. Ainsi, la digitalisation du système bancaire va permettre de limiter les pressions sur la liquidité, de diminuer le marché parallèle, tout en augmentant l'inclusion financière avec la proposition de produits sur mesure et la modernisation du système d'information, estime-t-il.
Elyes Ben Rayana, responsable BFI à la Banque internationale arabe de Tunisie, pense que l'évolution technologique pose deux défis majeurs : celui de trouver un business model et celui de la concentration de la valeur. L'émergence des smartphones a transformé le métier de banquier, mais savoir segmenter la clientèle sera la clé de la réussite, note-t-il

Mais quel sera l'impact de la digitalisation de la banque ? Le PDG de la banque tuniso-libyenne Zouheir Ouaka a indiqué que les experts affirment que 40 à 50% des parts de marché de la banque conventionnelle seront grignotés. Des propos appuyés par le PDG de CAP Bank Habib Karaouli, qui a précisé qu'en 2020, 20% du réseau bancaire aux Etats-Unis sera fermé et que la Société Générale envisage de fermer d'ici 2021, 20% de ses agences.
Ceci dit, M. Karaouli pense que le business model de payer pour garder son argent va disparaître dans 15 ans : «Si vous n'innovez pas vous disparaissez», a-t-il martelé.
M. Ouaka affirme qu'un bon business plan, exige de la célérité et une législation flexible en termes de payement.
Pour sa part, le DG de la Société tunisienne de Banque, Samir Saied a souligné l'importance d'aller sur le marché avec des prototypes les tester puis les améliorer. Le plus aberrant, c'est qu'il considère que la rigidité législatif va permettre de protéger les banques tunisiennes pour un certain temps, des PayPal, Amazone, fintech, et compagnie.

Le secteur bancaire tunisien est condamné à se moderniser pour pouvoir renouer avec les standards internationaux de performance et de bonne gouvernance. Il doit faire rapidement sa révolution digitale pour répondre aux besoins d'une clientèle connectée de plus en plus exigeante, sinon il sera dépassé par d'autres institutions qui avec le temps pourront s'imposer sur le marché tunisien !


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