L'EXPERT – La Tunisie compte pas moins de 219 partis politiques, pourtant ces derniers n'existent que dans les dossiers des instances concernés, alors que dans la réalité, ils sont aux abonnés absents et semblent n'avoir vécu que le temps de leur constitution. D'ailleurs, même les partis ayant pignon sur rue, la présence semble aléatoire dans plusieurs régions et on a vu, même quelques-uns faire du porte-à-porte pour recruter adhérents et compéter leurs listes électorales où des nouveaux venus peuvent avoir la chance d'être au premier rang. Certes, c'est l'apprentissage de la démocratie, mais ces partis doivent prendre la peine de mieux convaincre, afin que le citoyen ne soit pas confronté, encore une fois, au « nomadisme partisan » et aux enchères pour vendre les parrainages. Dans ce pays l'argent sale peut tout faire, même permettre de créer un parti politique. Nombreux sont ceux qui ont cherché à tenter leurs chances, avec des ambitions politiques, afin de cacher leurs tares… Mais, à l'arrivée, il n'y a rien, comme le montrent les candidatures pour les élections législatives où pas plus d'une vingtaine de partis politiques ont présenté leurs listes. Le législateur a du pain sur la planche pour colmater les brèches ouvertes, dans le système électoral qui permet, entre autres, aux malfrats, aux corrompus et aux blanchisseurs d'argent de se porter candidats, bien qu'ils aient maille à partir avec la justice… et les exemples sont nombreux, en l'état actuel des choses. Il n'y a qu'à voir Nabil Karoui à la tête d'un parti, alors qu'il est accusé pour nombreux chefs d'inculpation, que ses biens sont mis en séquestre et qu'il est interdit, en plus de voyage, pour voir les lacunes du système. L'exmple de Slim Riahi, aussi, peut être édifiant. Il est en fuite à l'étranger, mais son parti « Nouvelle patrie » a cru bon de présenter sa candidature à la présidentielle, à partir de la France. Il n'est donc que temps pour remettre de l'ordre dans la maison, afin que le pays ne soit pas la risée de la communauté internationale et même du simple citoyen tunisien. L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a enregistré une baisse du nombre des listes électorales partisanes pour les législatives 2019 face aux listes indépendantes, en comparaison avec les législatives 2014, a indiqué le président de l'ISIE, Nabil Baffoun. Au cours d'une rencontre élargie avec les partis et les représentants de la société civile, consacrée à l'annonce du calendrier de l'élection présidentielle anticipée, Baffoun a ajouté que l'ISIE devra examiner les dossiers des candidatures pour les législatives jusqu'au 6 août prochain. En comparaison avec les élections législatives précédentes, le nombre des listes partisanes candidates est passé de 812 à 605 listes en 2019. A contrario, le nombre des listes indépendantes s'est élevé à 643 listes contre 414 listes en 2014. Après la fermeture du dernier bureau de l'ISIE à Montréal, les instances électorales à l'intérieur de la Tunisie et à l'étranger ont reçu 1592 listes candidates dont 596 listes partisanes, 190 listes de coalition et 707 listes indépendantes. Pour les circonscriptions électorales à l'étranger (6), le nombre total des listes candidates s'élève à 187 listes (contre 111 en 2014) dont 90 listes partisanes, 33 listes de coalition et 64 listes indépendantes. Le nombre total des listes candidates à l'intérieur du pays s'élevait en 2014 à 1393 listes passant à 1405 listes en 2019. Selon Baffoun, 10 partis ont présenté des listes dans toutes les circonscriptions électorales à l'intérieur du pays. 175 partis ont présenté une seule candidature dans l'une des circonscriptions électorales et 25 partis ont présenté des candidatures dans plus d'une circonscription électorale, tandis que 10 formations politiques n'ont présenté aucune demande de candidature. Selon le calendrier initial, les élections législatives auront lieu le 6 octobre 2019 à l'intérieur du pays et les 4,5 et octobre à l'étranger. Ci-après une liste des partis dont les listes ont été présentées dans un certain nombre de circonscriptions, selon des communiqués de ces partis publiés récemment. – Parti du Mouvement populaire : 33 circonscriptions – Parti du courant démocratique : 33 circonscriptions – Parti du Mouvement Tahya Tounès : 33 circonscriptions – Parti de Nidaa Tounès : 33 circonscriptions – Parti d'Ennahdha : 33 circonscriptions – Parti Qalb Tounès : 33 circonscriptions – Parti Afek Tounès : 33 circonscriptions – Coalition du Front populaire : 33 circonscriptions – Mouvement Machrou Tounès : 28 circonscriptions – Parti de la Nouvelle Nation : 25 circonscriptions – Parti socialiste : 16 circonscriptions Le malheur est que même pas une dizaine de partis politiques ont pu couvrir toutes les circonscriptions électorales et cela en dit long sur la capacité de ces partis à réunir les Tunisiens autour d'un idéal. Légende : Les partis politiques en rangs dispersés et l'ARP a changé de physionomie à tout vent en raison du nomadisme parlementaire