1023 listes de candidats aux élections législatives du 26 octobre prochain pour les 33 circonscriptions électorales de l'intérieur et de l'étranger ont été déposées auprès de l'instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) jusqu'à vendredi à 18h00 à l'expiration du délai légal de rigueur. 990 listes de candidats ont été déposées pour les 27 circonscriptions électorales de l'intérieure. Il s'agit en grande majorité de listes de partis (628), contre 86 listes de coalitions et 276 listes indépendantes. Les listes présentées pour les 6 circonscriptions de l'étranger s'élèvent, quant à elles, à 33. Selon Nabil Baffoun, membre de l'ISIE, ce bilan reste, cependant, provisoire. D'autant plus qu'un certain nombre de candidats ou groupes de candidats sont arrivés dans les locaux des instances régionales à l'heure fatidique (18 h 00) et avaient accompli la formalité de dépôt des dossiers dans les heures ayant suivi. Le nombre définitif de listes déposées ne sera connu qu'après l'expiration des délais légaux de clôture des candidatures dans un certain nombre de pays étrangers où l'ISIE est représentée et qui sont situés dans des fuseaux horaires différents de celui de la Tunisie. C'est le cas notamment du Canada pour la circonscription de l'Amérique du nord ou des Emirats arabes unis pour la circonscription du monde arabe. L'ISIE avait mis en service au niveau de son siège central à Tunis un bureau spécialement chargé de recueillir les candidatures au titre des Amériques et du reste de l'Europe, ainsi que du monde arabe et des autres pays du monde, et ce afin de faciliter la tâche aux candidats confrontés à des problèmes de visa d'entrée dans le pays où se trouvent les instances régionales dont ils relèvent géographiquement. Ce bureau a fonctionné jusqu'à vendredi à 22 heures locales correspondant à 18 heures à Montréal. Le nombre déjà impressionnant de listes déjà présentées devrait favoriser, selon les observateurs avertis de la vie politique nationale, l'éparpillement de voix, lequel avait causé lors des élections du 23 octobre 2011 la perte d'un nombre considérable de voix données à plusieurs centaines de listes de petites formations et à des listes indépendantes. Près de 1,5 million de voix n'ont pas été, en effet, représentées à l'ANC malgré le bulletin glissé dans l'urne en raison du dépôt de 830 listes de partis et 655 listes indépendantes, 34 listes de coalitions. On a eu jusqu'à 95 listes pour 8 sièges dans la circonscription de l'Ariana et, au mieux, 26 listes pour 5 sièges dans la circonscription de Kébili. Les mêmes causes produiront les mêmes effets Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, les grands partis bien structurés et représentant une tendance politique ou idéologique qui est restée soudée devraient rafler la mise lors des prochaines élections alors qu'un grand nombre d'électeurs n'aurait pas de représentants dans le futur parlement. A noter que plusieurs coalitions constituées de haute lutte se sont effilochées ces derniers mois sur fonde luttes intestines autour des précises places en tête de listes. Il s'agit notamment de l'Union pour la Tunisie (UPT) et du Front Populaire. Lancée en janvier 2013 par Nida Tounes (bourguibiste), Al Joumhouri (centre) et la Voie démocratique et sociale (Al-Massar/gauche sociale-démocrate), le Parti socialiste (gauche socialiste) et le Parti du travail patriotique et démocratique (gauche socialiste), l'UPT a rétréci telle une peau de chagrin ces derniers mois. Après le retrait d'Al-Jomhouri décidé le 29 décembre dernier et la défection de Nidaâ Tounes, le Parti Socialiste a claqué lui aussi la porte de cette coalition tout récemment. L'UPT ne compte désormais que les partis Al-Massar, le Parti du travail patriotique et démocratique et le Front national. Le Front Populaire a connu, pour sa part, plusieurs défections. Le Mouvement des démocrates sociaux (MDS) vient d'annoncer la suspension de son adhésion à cette coalition formée initialement par douze partis de gauche. En mai dernier, le parti Tunisie Verte avait aussi annoncé son retrait du Front Populaire et a accusé son porte-parole officiel, Hamma Hammami de d'avoir «fait main basse sur le Front depuis l'assassinat des députés Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi».