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Diplomatie
Publié dans L'expert le 30 - 08 - 2008

Il fut un temps où le rôle du diplomate se limitait au niveau de la représentation de son pays auprès du pays hôte avec tout ce que cela implique comme participation dans les fêtes nationales locales, l'encadrement de la communauté d'expatriés, et la résolution de certains conflits ou la coordination de certaines positions. Si ce temps n'est pas encore révolu, le rôle du diplomate se trouve aujourd'hui renforcé par d'autres tâches. Compétitivité oblige, le diplomate endosse aujourd'hui le rôle du représentant économique et commercial de son pays et une « antenne » de veille stratégique. L'ambassade d'un pays doit être considérée non seulement comme une structure politique, mais aussi productive. Ce nouveau rôle était l'un des points les plus importants sur lesquels a insisté le Président de la République lors de la conférence générale des chefs de missions diplomatiques et consulaires de la Tunisie à l'étranger tenus récemment. L'intérêt constant porté à ce sujet du plus haut sommet de l'Etat, impose de lui accorder l'importance requise et fixer les nouveaux impératifs de la diplomatie tunisienne.
Les grandes mutations dans la diplomatie internationale:
Même si l'actualité internationale nous pousse à croire que diplomatie de la guerre et des conflits armés existe encore, la diplomatie économique garde sa place privilégiée. En effet, à côté de la diplomatie traditionnelle, la diplomatie économique est devenue un facteur important pour la promotion des intérêts nationaux et des activités des entreprises à l'étranger, ainsi qu'une source importante de l'information économique. Ce constat confirme de plus en plus que les règles du jeu économique ont nécessairement un enjeu diplomatique. Même les grands conflits, armés ou non, et les alliances entre Etats, sont expliqués par des raisons économiques.
Les mutations survenues au cours des dernières années ont aussi révélé de nouvelles réalités et de nouvelles lois. En effet, il est devenu évident qu'une grande diplomatie économique ne peut exister sans une économie performante. Le contraire est juste aussi. Les opérations de fusions et acquisitions, et la place de plus en plus importante que sont en train de prendre les grandes sociétés internationales et holding sur l'échiquier économique mondiale, ont imposé de nouveaux paramètres pour la diplomatie. Ce sont aujourd'hui ces géants de l'économie mondial qui « dessinent » les orientations de la politique étrangère de leur pays, suivant leurs marchés et leurs intérêts économiques. Ces groupes exigent aussi une protection plus importante par leur pays d'origine dans les pays de leur implantation par le biais de conventions, accords et même présence militaire. L'intérêt économique des entreprises continue à faire l'objet d'interventions et de pressions diplomatiques soit pour l'ouverture de débouchés et assurer par conséquent plus de liberté d'accès aux marchés ; soit dans le cadre d'une stratégie d'exportation et d'investissement.
Les principes de la légalité et la primauté du droit international et les principes de base d'un pays se heurtent parfois aux impératifs et intérêts économiques. Un pays se trouve dans l'obligation de soutenir un régime, ou de fermer l'œil sur certains de ces agissements contraires à la légalité et aux principes des droits de l'homme, pour faire prévaloir un intérêt économique certain.
La mode aujourd'hui pour les grands Chefs d'Etat est l'accompagnement d'une délégation d'hommes d'affaires dans tous leurs déplacements pour faciliter la signature de contrats, ou résoudre les problèmes d'une société déjà installée.
Autant de changement, qui ne datent pas d'aujourd'hui, dans le paysage de la diplomatie mondiale, et qu'il faut prendre en considération dans toutes les stratégies de politiques étrangères.

Les principaux impératifs pour une nouvelle diplomatie économique tunisienne :

La conjoncture actuelle, ainsi que la place de choix que prend de plus en plus la Tunisie sur la scène internationale, impose plus que jamais d'améliorer l'efficacité économique des ambassades et consulats, ainsi que les autres bureaux des services nationaux (Cepex, Fipa, Ontt,…). La politique étrangère tunisienne se base sur certains principes qui ont dirigé nos relations diplomatiques et nos contributions dans les différents organismes internationaux. En effet, selon le ministère des affaires étrangères notre politique étrangère s'appuie sur :
o la légalité internationale et le respect de ses exigences et décisions;
o la paix, en faisant prévaloir la logique du dialogue, de la négociation et des méthodes pacifiques pour le règlement des différends et litiges;
o le développement des relations internationales dans le contexte du respect mutuel et de l'engagement en faveur de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats;
o Soutenir les causes justes;
o La contribution à tous les efforts et à toutes les actions en faveur de la paix, de la sécurité, de la stabilité, de la promotion des droits de l'homme et de la concrétisation du bien-être et du progrès au bénéfice de l'humanité tout entière.

Le réseau de la diplomatie tunisienne s'appuie aujourd'hui sur 60 ambassades, 40 missions diplomatiques non résidentes, 25 missions consulaires, et 65 consuls honoraires. S'ajoute à toute cette structure d'autres représentations tels ceux du Centre de Promotion des Exportations, de la Fipa, ou de l'ONTT. Ces organes ont des missions spécifiques à leur secteur d'activité. Toute cette armada coûte une fortune pour notre pays en terme de locaux ou de salaires ou de dépenses de fonctionnement. Rentabiliser ces dépenses en terme de marchés, de contrats et de développement économique est le rôle de la diplomatie économique. C'est pour cette raison que la politique étrangère doit se concentrer sur cet objectif.
Les choix de politique extérieure en Tunisie ont besoin de s'appuyer encore plus sur des réalités économiques et des intérêts mutuels régionaux ou internationaux. La compétitivité du pays, le développement de ses entreprises, ainsi que son attraction aux milieux des affaires, doivent être intégrés comme ligne directrice de l'activité diplomatique. C'est dans ce cadre que la diplomatie économique retrouve toute son importance.
Les diplomates en général, de par leur statut, disposent de facilités importantes pour établir des réseaux d'informations, et des relations au plus haut niveau dans le pays hôte. Un diplomate est reçu avec les honneurs, et toutes les portes lui sont ouvertes, que ce soit par les administrations publiques, ou les entreprises privées. Cet accès, dans la majeure partie des cas, inconditionnel, confère aux diplomates un statut privilégié. Le diplomate peut par ses propres relations personnelles, résoudre un problème ou décrocher un marché, mieux qu'une convention ou accord. Les cas de ce genre ne manquent pas dans l'histoire des relations économiques et commerciales de la Tunisie.
La diplomatie économique tunisienne doit se concentrer sur au moins 5 objectifs principaux :
1. La promotion des exportations,
2. La promotion des Investissements Directs Etrangers,
3. Aider les entreprises nationales à conquérir les marchés étrangers
4. La mise en place d'un réseau d'intelligence économique et de veille stratégique.
5. La promotion de la présence de la main-d'œuvre tunisienne qualifiée à l'étranger

Pour répondre à ces impératifs, le corps diplomatique tunisien doit se baser sur certaines orientations et objectifs spécifiques.
Assurer encore plus de stabilité dans le personnel des postes diplomatiques et consulaires : maintenir des diplomates dans leurs postes pendant une longue période leur permettrais certainement de nouer des relations privilégiées avec les responsables locaux et les opérateurs économiques. Ceci permet aussi d'avoir une idée claire sur les opportunités d'affaires dans le pays hôte et évaluer les besoins de son marché intérieur.
Placer les intérêts économiques au centre de notre politique étrangère : La Tunisie est un pays pacifiste, il n'a pas de problèmes ou conflits diplomatiques, sauf ceux coordonnés par les positions arabes ou conventions régionales. Notre pays ne cherche pas à faire des alliances contre d'autres régimes ou soutenir un pays contre un autre. C'est pour cette raison que les intérêts économiques du pays doivent guider notre politique étrangère.
Consacrer un budget spécifique pour les actions de diplomatie économique : Les nouvelles réalités du monde des affaires imposent de nouvelles règles et de nouveaux enjeux. La diplomatie économique doit s'aligner avec ses nouvelles exigences. En effet, il est parfois nécessaire de « mettre le paquet » (dans le bon sens du terme), pour attirer des investissements étrangers, ou faire la promotion de notre pays dans le cadre de réceptions, de dîners-débats ou autres manifestations.
Impliquer encore plus le secteur privé dans l'élaboration des besoins en informations où en marchés dans les différents pays où il existe une représentation diplomatique tunisienne : Il est entendu par le secteur privé dans ce cadre le syndicat patronal, les chambres de commerce, les chambres mixtes de commerce, ainsi que les principales entreprises nationales. La communication des rapports économiques de nos diplomates pour les opérateurs économiques nationaux est l'une des actions à réaliser pour concrétiser cette implication d'une manière effective.
L'implication croissante de la communauté tunisienne à l'étranger dans les objectifs de diplomatie économique : Cette idée fut développée par le Président de la République qui a appelé à plus d'encadrement aux Tunisiens à l'étranger et qui sont considérés comme des émissaires de leurs pays. Ils représentent aussi une grande source d'information pour nos entreprises en terme d'opportunités d'exportation.

Notre diplomatie doit se hisser au niveau des attentes des opérateurs économiques nationaux, ainsi que les orientations du Président de la République dans ce sens. Une stratégie nationale pour la diplomatie économique est nécessaire à ce niveau avec un ciblage particulier pour les marchés, les produits, et les zones géographiques d'intervention. A ce niveau, les pays africains semblent être une cible de choix pour conforter notre présence sur leurs marchés, et assurer le développement à l'international de nos entreprises et nos ressources humaines.


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