Sous le titre générique les «Sciences en question» conçues comme un nouveau forum d'échange, La Bibliothèque Nationale, l'Institut Français de Coopération, et le Collège de France ont clôturé récemment la dernière séance de réflexion sur la science de la terre par une conférence ayant pour thème «Risques, prédiction et prévention en sciences de la terre». La conférence qui a eu lieu à la Bibliothèque nationale, et présidée par le titulaire de la chaire de géodynamique et fondateur de la théorie de la tectonique des plaques, le professeur Xavier Le Pichon, traite du comportement humain vis-à-vis des catastrophes naturelles. Dans son prélude, M. le Pichon a indiqué que le caractère essentiel du risque terrestre est qu'il est dû à des processus ayant des constantes de temps très diverses. Pour comprendre ces risques, il faut d'abord identifier les constantes de temps en jeu qui vont de milliards d'années à la seconde affirme-t-il.
L'Homme et les catastrophes sismiques Dans ce cadre, Mr Le Pichon a mis l'accent sur le caractère d'oubli qui caractérise l'être humain qui ne pense qu'à des solutions environnementales à court terme, parce que nous sommes toujours vulnérables par rapport à ce qui va se produire et de surcroît on ne sait pas où exactement! L'exemple phare est celui du séisme de Sumatra du 20 mai 2005 et qui eu des effets catastrophiques! A l'époque où l'on n'avait pas de moyens de détection, les catastrophes étaient imprévisibles, mais à l'heure actuelle où les moyens de détection modernes sont disponibles, on peut savoir à l'avance ce qui va se produire et à quel endroit et vers quelle direction s'orienteront-elles? M. le Pichon a présenté comme exemple des aperçus sur la subduction de la plaque indienne qui s'enfonçait sous la terre, et vu son poids léger elle va rebondir brusquement en haut produisant ainsi un tsunami de plusieurs mètres et causant des dégâts de grande ampleur. Et c'est à cause de cette montée et descente du niveau de la mer qu'on enregistre des séismes dévastateurs.
L'Homme et le climat D'un autre coté Mr le Pichon a soulevé la problématique suivante «Quel est l'environnement de référence?». Selon lui, la montée du niveau de la mer de 130 à 140 mètres par rapport à son niveau initial est restée dans la mémoire collective (selon l'Evangile parlant du Déluge). La cause de la montée d'eau est l'augmentation brusque et rapide de la température sur terre durant les 500 dernières années. Cette élévation de la température cause des sécheresses dans des zones et des inondations dans d'autres. D'ailleurs le niveau de la mer a remonté de 4 millimètres durant la période allant de 1994 à 2004. Les causes de ce changement climatique sont connues, mais elles doivent être portées à la connaissance des gens. En effet, le dégagement du gaz à effet de serre et du carbone sont les principaux sources de pollution de l'air. Selon les prévisions des experts, si la température augmente de 3 à 4 degrés, elle aura pour conséquence la perte de 30 à 40% de notre production céréalière. Toutefois dans les conditions actuelles de réchauffement climatique qui a des répercussions sur la production agricole, on se doit de choisir des semences résistantes à la chaleur et adopter de nouvelles méthodes d'élevage… A la fin de la conférence, M. Le Pichon a saisi cette occasion pour inciter tout le monde à adopter l'énergie renouvelable vu son abondance et son faible coût d'investissement, et de penser aux générations futures.