Les potentialités de la Tunisie, bien qu'elles soient modestes par rapport à d'autres pays producteurs dans le bassin méditerranéen tels que l'Algérie et la Lybie, sont appelées plus que jamais à être explorées et exploitées à un rythme plus au moins supérieur à celui d'il y a quelques années. En effet, l'augmentation astronomique du prix du baril au cours de ces dernières années à l'échelle internationale demeure l'objet éminent d'une accélération de la production de pétrole brut en vue de compenser les défaillances de la balance économique. On compte, dès lors, 44 permis de prospection d'hydrocarbures qui sont programmés par l'Etat tunisien entre 2007 et 2011 pour forer au moins 75 puits de pétrole. 15 puits devraient être forés chaque année et 8 permis de prospection d'hydrocarbures seront accordés chaque année. En fait, en dépit d'une tendance à la baisse induite par la crise économique actuelle, le sous-sol tunisien arrive à soutenir l'économie nationale. Le rythme d'exploitation de l'or noir tunisien ne cesse de s'accélérer. Au fil des années, le marché pétrolier tunisien garde son positionnement sur le marché international. Depuis 1973, le pétrole est la première source de l'énergie primaire. Il reste la source de l'énergie la plus dominante puisqu'il génère plus du 1/3 du total des énergies primaires.
* La dominance du pétrole dans la génération des énergies primaires Source de l'énergie Part dans la génération de l'électricité(en%)
1973 2005
Pétrole 46,2 35
Charbon 24,4 25,3
Gaz naturel 16 20,7
Renouvelables 10,6 10
Nucléaire 0,9 6,3
Hydrocarbures 1,8 2,2
Autres 0,1 0,5 Source: International Energy Agency, Key world energy statistics, 2007.p:6.
C'est à partir de l'année 2001 que la production totale de pétrole en Tunisie connaît une hausse de 30%. Depuis cette année-là et jusqu'à 2004, près de 10 nouveaux puits de pétrole ont été découverts dans le sud tunisien. Ces nouvelles découvertes ont produit 26 millions de barils par an, soit 3,4 millions de tonnes de pétrole brut. En 2004, la compagnie pétrolière tunisienne privée HBS Oil Co avait annoncé la découverte d'un gisement de pétrole sur l'île de Djerba dans le Golfe de Gabès. En 2005, 14 nouveaux permis ont été octroyés contre 4 en moyenne par an. En 2005, on a découvert 2 puits de pétrole. L'année 2006 a enregistré la découverte de gaz et de pétrole sur les puits WARDA 1, dans le sud tunisien sur la concession JENIN, explorée par le groupe pétrolier OMV d'Europe Centrale. Les premières estimations auraient donné une production de pétrole de 1.500 barils par jour, et une production de gaz de 1.625 barils équivalent pétrole par jour. En 2006, également, et dans le bassin de Ghadamès, situé dans le sud tunisien, de nouveaux petits gisements pétroliers sont entrés en production, à savoir Dalia, Nour, Hawa et Adam, pour une production journalière de 70.000 barils par jour. Ces nouveaux puits ont contribué à compenser la baisse de production de certains gisements comme ceux d'Ashtart dans le Golfe de Gabès, ou El Borma dans l'entrée du sud tunisien. En 2007, le permis «SUD Tozeur», qui couvre une superficie de 4380 km⊃2; et s'étend sur les gouvernorats de Tozeur et Kébili, a été octroyé à la société canadienne « Rigo Oil Company Limited ». Le programme de travaux de la période initiale, fixée à quatre ans, correspond au forage d'un puits d'exploration pour un investissement estimé à 8 millions de dollars. La même année, l'entreprise italienne ENI, qui explore dans le sud tunisien dans la concession ADAM, vient de découvrir du pétrole, dans le forage KARMA 1, avec une capacité de production estimée à 4.000 barils par jour. ENI a déjà découvert dans la même concession un autre puits Nakhil 1, avec une production estimée à 1.200 barils par jour de pétrole de bonne qualité. Les firmes pétrolières : cible des investisseurs étrangers : Les conditions économiques et surtout la marge de profit bien alléchante constituent le point d'attraction des différentes compagnies internationales. A cet effet, il faut signaler les compagnies américaines qui détiennent 38% des parts du marché tunisien de la production et de l'exploration d'hydrocarbures, puis viennent ensuite les entreprises européennes, canadiennes et arabes. En effet, le coût d'extraction est évalué à 25$/baril, alors si le prix du baril sur le marché mondial est de 20$, les compagnies ne sont pas incitées à augmenter leur offre même si elles disposent de réserves potentiellement importantes. Quant aux découvertes de nouvelles ressources, les réserves exploitables augmentent. Il faut préciser que les ressources sont données une seule fois, alors que les réserves augmentent suite aux nouvelles découvertes souterraines. Alors, même si elle est de petite taille, l'exploration ou la prospection pétrolière sur le sol tunisien reste, certes, une solution plus efficace et pertinente surtout durant cette période de récession qu'endure l'économie internationale. Amélioration des techniques d'extraction du pétrole Il est fondamental de mettre en exergue que, durant les premières phases de l'exploitation pétrolière, l'extraction du pétrole brut se basait sur un principe simple. Il suffisait de forer jusqu'à atteindre la poche (la couche de pétrole) et d'attendre que le gaz naturel qui se trouve dans le puits fasse monter le pétrole jusqu'au sol. Lorsque la quantité de gaz est insuffisante, le processus de l'exploitation est interrompu et le puits est abandonné. Une telle technique ne permettait qu'une très faible récupération des ressources. Ultérieurement, et afin de prolonger le processus de la production, les exploitants injectaient de l'eau, de la vapeur ou du gaz sous pression dans les poches de pétrole afin d'améliorer le taux de récupération. Les méthodes de forage ont aussi évolué, et sont passées des forages verticaux aux forages à l'horizontale et les forages multibranches.