Les utilisateurs de l'Internet, personnes physiques ou entreprises, ont pris partout conscience de l'intérêt communicatif et logistique manifeste qu'offre ce nouvel outil de travail qui peut normalement leur faire beaucoup gagner en productivité, en qualité, en temps et en ressources immatérielles dans le travail de tous les jours. C'est ce que confirment les nombreuses études réalisées sur l'Internet au travail, toutefois elles soulignent d'une manière unanime que les agents dans l'entreprise passent en général beaucoup de temps à surfer sur Internet, mais seulement au deux tiers dans l'intérêt de l'entreprise. En d'autres termes, le Web dans l'entreprise comporte paradoxalement des risques de non- productivité. En effet, selon une étude récente, parmi les 86 minutes quotidiennes qu'un employé européen utilise en moyenne Internet, il y a malheureusement 58 minutes par jour d'utilisation personnelle ; soit 5 heures par semaine ou l'équivalent de 29 jours par an. Pareille, une deuxième étude affirme que la navigation- Internet au bureau est à 67% à caractère personnel ; une proportion non négligeable à même de causer aux entreprises concernées des problèmes sérieux de productivité. Par conséquent, l'usage incontrôlé d'Internet coûte à l'entreprise européenne en moyenne 4 semaines de congé payé en plus, soit un mois de salaire en plus par an et par employé. Si ce chiffre donne froid dans le dos aux chefs d'entreprise européens ; que dire alors de nos propres entreprises qui souffrent davantage du rendement de leurs salariés ; sachant que le rendement moyen du salarié tunisien fut évalué à 35% au moment où il est à 87% en Allemagne. Pour limiter les dégâts, il faudrait calculer le temps passé par nos employés d'entreprises en ligne et comptabiliser leur utilisation personnelle de la navigation sur des sites n'ayant aucun rapport avec leur travail. Sachant que dans un pays comme la Tunisie qui développe –dieu merci-- partout et en masse la technologie numérique, le temps réservé à l'utilisation de l'Internet sur le lieu de travail est forcément en nette progression, pouvant paradoxalement compromettre davantage notre productivité, même si nous ne disposons pas encore d'étude spécifique prouvant explicitement ce phénomène professionnel négatif.
FAUT-IL INTERDIRE INTERNET DANS LES ENTREPRISES? Quels sont les sites qui “parasitent” la productivité des entreprises ? Cette interrogation n'est pas difficile à répondre : selon l'étude européenne évoquée ci-dessus et comme l'on pouvait s'y attendre, les sites d'actualité arrivent en tête, avec 21% de la navigation individuelle. Ils sont suivis de loin par la consultation de vidéos et de radios en ligne (16%). La participation à des blogs, forums ou sites de réseaux sociaux tels que facebook, twitter… arrive en 3ème position avec 14% ; viennent ensuite le téléchargement de jeux et de musique en ligne (12%), les achats sur des sites de e- commerce (11%)… et enfin les sites dits “de loisir” et les sites bancaires avec 9% chacun… D'après la même étude, les moments de navigation les plus propices de la journée sont entre 9h et 10h principalement pour lire et répondre aux e- mails personnels ; ensuite viennent les sites de divertissement qui occupent ; et enfin il y a consultation de sites de services : annuaire, en ligne, trafic routier, météo… Ceci est bon à savoir par tous les chefs d'entreprise soucieux d'améliorer leur propre productivité, qui ne peuvent que constater avec stupéfaction ces chiffres alarmants. Pour y remédier, on se demande : quelle arme dispose l'entreprise en général pour lutter contre ''ces sources anti-productives" ? Normalement rien, puisque personne ne peut arrêter le progrès et encore moins dans l'industrie où la production dépend de plus en plus de l'Internet. Quoique le géant américain Microsoft a pu limiter les dégâts causés par l'Internet en interdisant l'utilisation du courriel (e-mail) dans toutes ses filiales dans le monde entier.