Les études sur l'Internet au travail se succèdent mais ne se ressemblent pas. Tantôt une qui souligne que les agents dans l'entreprise, en général, passent beaucoup de temps à surfer sur Internet pour le compte de l'entreprise. Tantôt une autre qui balaie tout ça d'un revers de la main. Une autre qui recommande aux patrons d'entreprise de laisser leurs employés surfer sur Internet, c'est dans leur intérêt («Laissez vos employés s'amuser sur Internet», conf. site www.lesaffaires.com); encore une autre : Facebook Productivité : Les patrons tunisiens ne vont pas aimer, conf Facebook - Productivité : Les patrons tunisiens ne vont pas aimer ! ) Et voici la toute dernière qui affirme que 67% de navigation au bureau sont personnels. Si ce chiffre donne froid dans le dos des chefs d'entreprise occidentaux, c'est un coup de poignard dans le dos des patrons maghrébins -pour ne pas dire tunisiens. Cela dit, vu que les études et autres enquêtes sont sont souvent contradictoires, il est difficie de savoir à quel saint se vouer ! Il faut reconnaître que le web est devenu un lieu commun au sein de l'entreprise. Il ne pouvait en être autrement, puisque l'entreprise est le lieu par excellence où sont expérimentées, testées voire appliquées les technologies nouvelles, y compris Internet. Cependant, cela comporte de gros risque de non productivité dans une entreprise. En effet, selon la société Olfeo, pas moins de «2/3 du temps passé en ligne par les employés correspond à du surf personnel. Une proportion non négligeable qui peut causer des problèmes de productivité», écrit le site web www.conseil-entreprise.org, qui rappelle au passage que la société Olfeo est devenue, depuis quelques années, une 'passerelle de sécurité internet'' et spécialisée dans le filtrage informatique (filtrage URL). C'est donc à juste titre qu'elle publie annuellement 'l'étude sur la réalité de l'utilisation d'internet au sein des entreprises''. Une étude que nous recommandons vivement aux chefs d'entreprise tunisiens. 'Le but est de quantifier le temps passé par les employés en ligne et de distinguer l'utilisation professionnelle de la navigation personnelle sur des sites n'ayant aucun rapport avec le travail'', écrit conseil.entreprise.org. Olfeo vient de publier les chiffres du premier semestre de 2009. Ainsi, les employés surferaient, selon l'étude, 86 minutes par jour sur la toile, soit 4 minutes de moins que par rapport à 2008 (90 minutes) ; mais c'est 39 minutes en plus qu'en 2004 (date de la première étude). Et entre 2004 et 2009, la progression est de 77%. A l'appui des statistiques d'Olfeo, notre confrère souligne que «le taux d'utilisation d'internet à des fins personnelles représenterait 67% de l'utilisation totale du web sur le lieu de travail, soit 58 mn. Une proportion très importante qui correspond pourtant à une baisse de 12% par rapport aux chiffres de 2008». «Internet et baisse de productivité» Les auteurs de l'étude soulignent aussi avoir remarqué une baisse des visites effectuées par les employés des sites qui n'ont aucun rapport avec leur activité professionnelle (4 minutes de moins en temps de connexion total et 4 minutes en plus au profit de leur travail sur le temps global de connexion effectif). Selon eux, cette baisse est due à «la très forte augmentation de l'utilisation des Smartphones. En effet, d'après des données médiamétrie, le nombre de visites de sites internet par l'intermédiaire des téléphones mobiles a été multiplié par 5 en un an !». Du coup, la plupart des internautes sont supposés consulter leurs sites personnels avant d'arriver sur leur lieu de travail, comme le prouve d'ailleurs l'étude d'Olfeo qui 'montre que la baisse de la consultation de sites personnels concerne principalement les connexions du matin''. Dans un pays comme la Tunisie, bien entendu où les Smartphones ne sont pas la chose la plus répandue, ces chiffres ne sont pas en baisse, au contraire, ils sont en nette hausse, même si nous n'avons aucune étude le prouvant, à notre connaissance. Qu'à cela ne tienne, pour les auteurs de l'étude, " cette très légère baisse n'entame en rien la baisse de productivité dont sont responsables les consultations privées d'internet sur le lieu de travail". Voici les détails qui risquent de donner du tournis aux patrons : 67% des 86 minutes quotidiennes d'internet d'un employé (en moyenne) représentent 58 minutes par jour d'utilisation personnelle. Soit près de 5 heures par semaine et donc 29 jours par an !, écrit le site conseil.entreprise.org. Mais encore : «aujourd'hui l'usage incontrôlé d'Internet coûte à l'entreprise en moyenne 4 semaines de congés payés en plus et 2 mois de salaire par an et par employé». «Quels sont les sites parasitent la productivité des entreprises ?» Cette interrogation n'est pas une hypothèse de travail ou d'école. Jugez-en par vous-même. Comme l'on pouvait s'y attendre, les sites d'actualité arrivent en tête, avec 21% de la navigation personnelle. Ils sont suivis de loin par la consultation de vidéos et de radio en ligne (16%) ; avec 14%, la participation à des blogs, forums ou sites de réseaux sociaux arrive en 3ème position ; viennent ensuite 'le téléchargement de jeux et de musique en ligne'' (12%), les achats sur des sites de e-commerce (11%) Les sites dits de loisir et les sites bancaires (9% chacun) ; la rubrique autres, avec 2% des connexions non professionnelles, ferme la marche. Pour finir, les experts d'Olfeo se sont penchés sur les pics de connexion et ont voulu déterminer quels types de sites sont consultés en fonction des différents moments de la journée. Résultat: «entre 9h et 10h, les travailleurs surfent principalement sur les sites d'actualités, des réseaux sociaux et relèvent leurs e-mails personnels. En fin de matinée et début d'après midi, ce sont les sites de divertissement qui font le plein : émission télé, radio, sites de vidéo ou jeux en ligne». Alors qu'en fin de journée, «la navigation personnelle consiste principalement en la consultation de site de services : annuaire, en ligne, trafic routier, météo », conclut l'étude. C'était bon à savoir (pour les patrons d'entreprise) On estime que les chefs d'entreprise tunisiens certains d'entre eux du moins- vont constater avec stupéfaction ces chiffres. Cependant, on se demande quelle arme disposent-ils pour lutter contre ''ces sources anti-productivité".