Les agences de voyages constituent un secteur d'activité économique important qui a toujours participé dans la création des richesses. Malheureusement, l'an 2009 est « un partout » pour les agences, vu la crise économique et financière mondiale ainsi que la pandémie du virus A (H1 N1) qui a attaqué fortement ce créneau après l'annulation de la omra ou le petit pèlerinage. Monsieur Elyess Ben Othmen, président de la commission omra Hajj au sein de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages(FTAV) et directeur d'une agence de voyages, a chaleureusementaccueilli « l'Expert » dans son bureau pour savoir les nouveautés sur ce créneau et sur d'autres sujets. D'abord, quel est le nombre d'agences de voyage spécialisées dans le secteur de la «Omra» adhérentes à la fédération? La fédération rassemble plus que 454 agences, une centaine d'entre elles sont spécialisées dans la Omra La suspension des opérations de la «omra» a constitué une nécessité, compte tenu de la pandémie du virus A (H1 N1) qui sévit dans le monde. Comment cela a-t-il influé sur les recettes des agences de voyages? Les agences de voyages subissent cette année une crise doublée, d'abord la crise économique et financière mondiale qui a fortement touché la saison et influé sur la période estivale, puis les conséquences de la grippe porcine. Cette dernière a provoqué des dégâts aussi bien économiques que sanitaires. D'habitude, le chiffre d'affaires des agences de voyages atteint généralement le 40 milliards, mais ce chiffre connaît une baisse d'environ 4milliards puisqu'il était prévu un nombre de 30.000 voyageurs pour le petit pèlerinage, mais ce nombre n'a pas dépassé 10.000 voyageurs qui ont visité les lieux saints à l'occasion du Mouled. Peut-on dire que ce sont les gens de la profession qui payent la facture? Malheureusement il faut avouer que ce fut un «cortège de malheurs» qui a commencé par l'incapacité des agences d'assurer les charges de leur personnel. Elles ont donc licencié, mis leurs employés en chômage forcé voire technique, et ont donné des congés prolongés. D'autres agences se sont trouvées dans une situation précaire à tel point qu'elles ne parviennent pas à rembourser à leur clientèle les avances perçues avant juin pour la omra. Nous avons été informés que la fédération a présenté une demande de subvention pour les agences de voyages en crise afin de combler leur déficit. Quelles sont vos propositions? Oui, c'est vrai on a demandé une subvention par laquelle la FTAV se chargera de la répartition selon la capacité, les moyens de chaque agence, les chiffres d'affaires…Notre administration souhaite également que la profession bénéfice des crédits bancaires à taux avantageux et remboursables après la crise. L'allégement de la charge patronale et la réduction de la TVA peuvent aider les agences à travailler dans des conditions favorables. Quelle est l'administration chargée de cette étude? Juste après l'annulation de la omra, le président de la Fédération Tunisienne des Agences de voyages a eu une réunion avec MM. le Premier ministre, le ministre du Tourisme, le ministre des Affaires religieuses et le ministre des Finances pour étudier la situation. Le Premier ministre a pris personnellement le sujet en charge. Généralement c'est au niveau de ces trois ministères qui se déroulera cette question. Quand peut-on savoir les résultats de ces négociations? Comme je l'ai déjà mentionné, le Premier ministre a pris en charge personnellement l'affaire mais malheureusement les dernières inondations de Redayef et l'important bilan des victimes ont retardé la réponse finale. Il ne faut pas oublier non plus que les aides pour les régions touchées par les dernières inondations et la subvention octroyée pour les agences de voyages sont des charges budgétaires qui n'ont pas été prévues dans le budget général de l'Etat, cela représente donc un obstacle. Loin de la grippe porcine, le transport terrestre est un dossier encore ouvert et qui n'a toujours pas trouvé de solution. Ya t-il du nouveau à ce sujet? Pas vraiment, les agences de voyages souffrent de ce problème. On a demandé le prolongement de l'âge du matériel roulant de 8 à 12 ans vu que la moyenne kilométrique du véhicule a diminué de 100.000 Km à 65.000 km. De notre part, nous avons proposé des garanties pour la qualité des services. Notons à titre d'exemple, l'obtention d'un certificat annuel des maisons d'origine attestant le bon état de ces véhicules ainsi que la promesse de les soumettre à la visite technique deux fois par an.