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Djerba et la presqu'île de Zarzis face au changement climatique
Environnement
Publié dans Le Temps le 07 - 10 - 2009

* Ce n'est pas une fatalité, disent les spécialistes. Mais déjà, il faut évaluer les risques de dégradation de la biodiversité insulaire, de la salinisation de la nappe phréatique et donc, de la dégradation de la production agricole.
Face au changement climatique, phénomène universellement répandu enregistré remarquablement depuis quelques décennies, certaines régions de Tunisie s'avèrent plus exposées aux risques multiples engendrés par un tel phénomène qui va s'accentuer malheureusement, devant le peu d'intérêt manifesté par certains dirigeants de pays influents du monde, mais potentiellement pollueurs, à la cause de la défense de la planète, comme le stipule le Protocole de Kyoto pour atténuer l'ampleur des émissions de gaz à effets de serre à l'origine du réchauffement de la Terre.

L'état des lieux caractérisant les littoraux des certaines îles topographiquement à basse altitude, notamment à l'approche du rivage, dont Kerkennah et Kneiss, ou ceux d'autres régions non moins fragiles, pousse à l'inquiétude et appelle à la vigilance. Le littoral du sud-est englobant l'île de Djerba et la presqu'île de Zarzis, ayant fait l'objet d'une étude minutieusement élaborée en 1979 par R. Paskoff du Département de géographie à l'Université de Tunis, et constituant aujourd'hui un sujet de prédilection d'intérêt majeur pour le Professeur Mongi Bourgou de l'Université de Tunis aussi, n'est pas épargné et la situation n'y est pas plus rassurante.
La topographie de ce littoral, à l'approche du rivage, est d'une altitude trop basse, lui conférant un état de fragilité hautement relevé. Il est, de ce fait, le siège d'une érosion marine sévère découlant des modifications climatiques responsables d'une fréquence croissante et d'une violence plus grande des tempêtes, donc d'un renforcement de l'énergie des vagues, notamment en face du littoral nord-est où la plate-forme marine suit une pente plus forte qu'ailleurs au sud ou à l'ouest, et où la profondeur de l'eau augmente plus rapidement, d'où un moindre freinage des vagues. En outre, l'élévation du niveau de la mer due fondamentalement à la fonte des glaciers sous l'effet de la hausse des températures a accéléré l'érosion dont les effets se sont visiblement accentués, particulièrement dans ce secteur par la tendance subsidente du golfe de Gabès auquel il appartient, et a favorisé la salinisation, voire la submersion des terres littorales, ce qui met en cause l'existence même de la plage et, partant, l'activité touristique qui lui est associée. Le démaigrissement spectaculaire des plages est un constat vérifié et nul n'est en droit de le contester : il suffit d'évoquer somme toute l'exemple révélateur de certains hôtels dont les plus affectés sont Al Jazira et les Sirènes à Djerba ou les trois Z à Zarzis (Zita, Zarzis Hôtel et Zéphyr), qui ont presque totalement perdu leur plage et leurs bâtiments sont menacés par l'impact du jet des vagues, le cas du marabout de Sidi El Hachani ne peut que témoigner de l'état de dégradation du littoral et du démaigrissement des plages : construit sur la flèche primitive de Ras Rmel aujourd'hui classée dans la liste Ramsar des zones humides d'importance internationale, le monument a été quasiment effacé de la surface de la terre, enseveli totalement sous les eaux, pourtant jusqu'en 1973, trois de ses murs étaient encore debout, et une vingtaine d'années plus tôt les enfants prenaient l'habitude de jouer au football sur la plage séparant le mausolée de la mer.

Le changement climatique n'est pas un mythe
Il va sans dire que des actions anthropiques sont à mettre également en cause dans la prévalence de cet état des lieux, leur responsabilité dans l'érosion du littoral et le démaigrissement des plages est indéniable. En effet, la régression du vaste herbier à posidonies ceinturant l'île, survenue sous l'effet dévastateur de la pêche sauvage au chalut, agit nuisiblement sur l'équilibre et la stabilité des plages en atténuant l'effet de freinage sur les vagues et en appauvrissant la faune associée à un tel milieu, d'où une alimentation moins grande de la plage en matériel bio-clastique. De surcroît, les aménagements de front de mer et la mise en place d'une infrastructure touristique de l'envergure que nous connaissons n'ont fait qu'amplifier la vulnérabilité d'un espace naturel déjà fragile : des quantités considérables de sable ont été prélevées des plages pour les besoins de la construction, les dunes bordières, éléments d'équilibre et de stabilité, ont été arasées et aplanies pour céder la place aux vastes bâtiments des hôtels qui, par ricochet, étant construits à peu de distance de la mer, entravent la mobilité du stable et constituent des obstacles qui limitent l'apport par les vents de l'Ouest et du Sud des matériaux fins d'origine continentale susceptibles d'alimenter quelque peu la plage souffrant déjà d'un déficit sédimentaire...
En somme, le phénomène du changement climatique n'est pas un mythe, son avènement est une réalité palpable et ses risques et périls sont à prendre en considération, voire à craindre.
Son impact sur l'île de Djerba et sur la presqu'île de Zarzis dont la vulnérabilité n'est plus à démontrer est indubitable. L'heure n'est plus à l'attente. déjà au mois de juin dernier, un atelier de réflexion sur la thématique réunissant des spécialistes de disciplines diverses, climatologues, géomorphologies, géologues, géographes.. a été organisé conjointement par GTZ (Agence de coopération technique allemande pour le développement) et la municipalité de Houmt-Souk.
Le rapport final a fait état alors des nombreux risques réels auxquels sera exposée la région : outre l'érosion du littoral et le démaigrissement actuel des plages. Il sera question de s'attendre éminemment à la dégradation de la biodiversité insulaire, à la salinisation de la nappe phréatique, donc à la dégradation de la production agricole.

Et les solutions ?
Des réactions et des mesures d'adaptation aboutissant à des propositions et des solutions concrètes adéquates devront être envisagées dans le cadre d'une vision globale et intégrée. Des modalités d'adaptation répondant aux multiples préoccupations des gestionnaires et des acteurs intervenants dans cet espace devront être dégagées pour aboutir à une meilleure adaptation de la société face à l'enjeu fatidique du changement climatique. C'est à cet effet précis que s'inscrit l'initiative entamée dernièrement par l'Assidje (Association pour la Sauvegarde de l'île de Djerba) consistant en l'adoption d'un projet ambitieux dont la réalisation éventuelle contribuerait, avec le précieux concours probable de GTZ, à répondre à ces impératifs majeurs, à limiter des dégâts, dans l'attente que lors du Sommet de Copenhague la Raison finisse par l'emporter et qu'un vent d'espoir souffle sur la planète Terre pour nous libérer enfin de la hantise d'un lendemain flou, opaque et de l'angoisse de l'apocalypse dont nous ne connaissons l'ampleur que dans le cadre distrayant de la fiction.


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