La crise financière mondiale déclenchée en 2007 traine encore ses effets sur une économie qui s'est lancée dans le mode ralenti. La contagion se propage d'une banque à une autre et d'une place financière à une autre. Globalisation oblige. Il s'agit de ce qu'on appelle risque systémique. Un risque qui consiste à provoquer, par effet domino, un enchaînement dramatique susceptible de devenir, à certaines étapes, totalement incontrôlable, causant, par là même, le dépôt de bilan à des institutions financières. Ainsi, et rien que pour tenter de chasser les menaces qui viennent de peser sur certaines grandes places financières ces derniers jours, des pays riches comme les USA, la Grande-Bretagne et le Japon viennent d'injecter, ensemble, l'équivalent de pas moins de cent cinquante milliards de dinars! C'est vraiment de quoi perdre son latin (et ses chiffres!), car en fin de compte, on se permet de jouer avec le feu, de laisser la mécanique financière s'emballer jusqu'au déraillement pour jouer ensuite les pompiers. Cette énorme manne financière qui s'ouvre d'un seul coup portant sur des montants aussi astronomiques, c'est plus que le budget d'une vingtaine de pays africains, c'est aussi l'équivalent de milliers d'hôpitaux, d'universités, de kilomètres de routes, de barrages. A-t-on, au moins, le droit de s'interroger pourquoi une telle vigilance fait défaut lors des crises humanitaires? Pourquoi des sommes aussi colossales ne sont-elles pas dépensées, en partie au moins, pour chasser le fantôme des famines, des épidémies et de la pauvreté qui plane sur des peuples entiers ? A ces questions, seuls les riches ont la réponse. Et ça serait normal, puisqu'il s'agit de leur argent!