Les technologies vertes permettront-elles aux Etats-Unis de combiner préservation de l'environnement, relance économique et maintien d'un mode de vie gourmand en énergie ? Le pays a engagé la transformation de son vétuste système électrique en "smart grid", un réseau truffé d'informatique et calqué sur l'architecture d'Internet. L'Amérique prend une avance rapide dans ce domaine, qui attire des investissements colossaux et des géants comme IBM, Google, Cisco, Accenture General Electric ou Siemens Trop rapide, pour ceux qui y voient l'avènement d'un nouveau "Big Brother".Les smart grids sont censés faire baisser la demande d'électricité de 10 %, intégrer dans le réseau les sources décentralisées d'énergies renouvelables et résorber les pics de consommation générateurs de pannes et de pollution. Ces technologies pourraient ainsi éviter des coupures de courant qui coûtent chaque année 80 milliards de dollars aux Etats-Unis et réduire la facture énergétique du pays de 150 milliards de dollars par an. De la Californie à la Floride, la révolution de l'électricité est en marche. Et pas seulement dans les grandes métropoles : le département de l'énergie vient de débourser 111,5 millions de dollars pour aider à transformer la ville de Chattanooga (Tennessee) en modèle électrique high-tech. Au total, cent projets se partagent les 4 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) que le plan de relance de l'administration Obama réserve à ce secteur jugé prioritaire. Si l'on y ajoute les investissements privés, c'est plus de 8 milliards de dollars qui sont engagés aux Etats-Unis pour bâtir une infrastructure électrique économe. Le marché pourrait croître de 9 % par an pour atteindre 65 milliards de dollars en 2013, selon le consultant Lux Research. Signe de ce décollage, le Nasdaq, la Bourse américaine spécialisée dans les valeurs technologiques, a créé le 22 septembre un indice dédié aux entreprises du secteur. Au même moment, la compagnie Xcel Energy annonçait avoir fait de Boulder (Colorado) "la première ville intelligente du monde totalement opérationnelle".