A l'orée de la nouvelle année, l'Union européenne se présente sous un nouveau look. Une nouvelle mouture qui a pris forme après d'interminables négociations tournant autour du Traité de Lisbonne. A l'issue de ce long bras-de-fer se sont mis en place des institutions et des mécanismes chamboulant profondément l'ancien organigramme. La présidence tournante (tous les six mois) a été certes maintenue. Après la Suède qui a terminé son mandat le 31 décembre dernier, l'Espagne a pris la relève pour un nouveau semestre qui verra son terme arriver à échéance le 30 juin prochain. Le Chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, assure depuis quelques jours la présidence de l'Union. La question qui pouvait se poser est la suivante: Zapatero suivra-t-il la ligne de ses prédécesseurs à savoir faire de l'européisme tout en prenant un soin jaloux des intérêts de son propre pays? Privilégier la gestion des problèmes qui se posent dans le contexte régional de l'Espagne au détriment de ceux qui engagent le destin de l'Europe? Car à ce genre de tentation, personne ne peut échapper. Et c'est humain! D'où le chamboulement évoqué plus haut afin d'épargner au vieux Continent le retour des vieux démons. D'où, partant, la nécessité d'infléchir la politique européenne vers une réelle prise en compte, unitaire et solidaire, des intérêts supérieurs du Continent! La création parallèlement à la présidence tournante de l'Union, d'une présidence fixe (deux ans et demi) et du poste de haut représentant pour la politique extérieure de l'UE, répond à cette problématique. Cette nouvelle approche est légitime. Autrement à quoi cela servirait-il de construire la Maison Europe si les germes de la discorde persistent à agir en tapinois. Mais cela suffira-t-il pour préserver l'équilibre souhaité. Prenons l'exemple de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Tout le monde sait que Français, Espagnols, Anglais et Allemands ont de réelles divergences sur le sujet. L'UE est-elle mûre pour régler ce problème? Wait and see donc!