Le développement de l'administration électronique en Tunisie occupe une place centrale parmi les priorités nationales, en tant, que pilier fondamental du processus de développement globale et durable du pays du fait du rôle primordial de l'administration électronique dans l'amélioration de la performance de la gestion publique et le renforcement de la qualité des prestations fournies aux usagers dans le but de mieux servir le citoyen d'un côté et renforcer la compétitivité de l'entreprise d'un autre côté. A la lumière de cette importance, la Tunisie a réussi à réaliser la plus grande avancée mondiale dans l'index de «l'e-government 2010», établi par l'Organisation des Nations-unies «ONU». Elle a gagné 58 positions, passant de la 124ème place dans le monde en 2009 au 66ème rang en 2010. Elle occupe le premier rang au Maghreb ainsi qu'en Afrique. Quant au monde arabe, elle est 7ème. sur un total de 192 pays listés Selon les résultats de cet indice baptisé "2010 UN Global E-Government readiness survey", qui repose, dans son évaluation, sur le degré d'application des technologies de l'information et de la communication (TIC) par les administrations publiques des pays de façon à rendre leurs services à la portée de tout citoyen mais également à développer leur fonctionnement interne, la Tunisie fait mieux que l'Afrique du sud (97ème), l'île Maurice (77ème) et la Zambie (143ème). A l'échelle arabe et maghrébine, elle devance plusieurs pays tels qu'Oman (82ème), l'Egypte (86ème), le Liban (93ème), la Libye (114ème), le Maroc (126ème), l'Algérie (131ème), la Syrie (133ème), la Mauritanie (157ème) et le Yémen (164ème). Ce rapport «2010 UN Global E-Government» comporte trois volets de mesure à savoir, le web, l'infrastructure de télécommunication et le capital humain et s'est assigné comme objectif de mettre en valeur le rôle du e-Government dans la lutte contre la crise économique mondiale ainsi que la promotion de la confiance auprès des citoyens à travers la transparence et le libre partage des données des gouvernements. En effet, il importe de signaler que la stratégie tunisienne de développement de l'administration repose sur la simplification des procédures administratives, de l'amélioration de la qualité des prestations et de la formation des ressources humaines, des priorités intégrées dans les différents plans et programmes notamment le 11ème plan de développement 2007-2011. Ces mécanismes sont de nature à matérialiser les réformes présidentielles engagées en la matière outre une nouvelle génération de réformes en adéquation avec le rôle joué par l'administration dans son environnement socioéconomique et sa contribution dans le processus de développement, ce qui va de pair avec l'ambition du programme présidentiel pour le prochain quinquennat de promouvoir une administration moderne, au service du citoyen et du développement. Par ailleurs, rappelons que l'administration électronique a pour principal objectif d'offrir des services à haute valeur ajoutée, et de simplifier les procédures administratives au profit du citoyen et de l'entreprise, tout en veillant à la sécurité de leurs données. Le développement du concept de l'e-administration tient en compte certains facteurs clés, en particulier l'infrastructure informatique, le cadre juridique et la sécurité informatique. En matière d'infrastructure informatique, la Tunisie a connu une évolution importante depuis quelques années, avec un renforcement de la capacité de raccordement au réseau Internet, arrivant à 11,25 gigabits par seconde à la fin de 2008. Les efforts déployés en matière de vulgarisation de l'accès aux nouvelles technologies ont permis de réaliser des résultats importants, notamment l'extension du parc informatique en Tunisie arrivant à près de 997 mille ordinateurs actuellement. Le nombre des utilisateurs d'Internet est arrivé, aujourd'hui, à près de 2,8 millions de personnes, dont 220.000 abonnés à l'ADSL (l'objectif est d'atteindre 400.000 abonnés à la fin de 2009). Dans ce contexte et afin de valoriser les acquis de l'administration électronique et les mettre dans le cadre d'une vision globale et évolutive permettant à l'administration d'être toujours au diapason des changements technologiques, un projet d'une étude stratégique pour le développement de l'administration électronique a été lancé, à partir de 2008, en collaboration avec différentes structures ministérielles. Cette stratégie comprend une nouvelle génération de services publics qui reposent sur l'idée d' intégration des systèmes d'information appartenant aux différentes structures administratives afin d'éviter au citoyen la contrainte de se déplacer entre ces structures en lui offrant la possibilité d'avoir un service dans les plus brefs délais. Parmi les principaux axes de la e- stratégie, on peut citer: la mise en œuvre d'une gouvernance de l'e-stratégie, l'ajustement du cadre juridique conformément aux exigences de l'administration électronique, la structuration des systèmes d'information, l'amélioration de la communication interne et externe pour la vulgarisation de la culture numérique et renforcer l'utilisation des services en ligne et autres…