Qu'est-ce qui peut pousser un jeune à devenir un terroriste, semant la mort et la désolation sur son chemin, allant jusqu'à consentir le sacrifice suprême dans la folie d'un geste suicidaire? On distingue deux catégories de causes. Il y a ceux qui le deviennent sous l'emprise de l'indigence et de la misère. Ils trouvent porte close devant l'horizon auquel ils aspirent. C'est l'opacité devant le rêve d'une vie digne d'être vécue, dans un entourage (père, mère, frères, etc.) à l'abri du dénuement, de la faim et de maladie. Une frustration puis une rancœur montent en eux dans une prise de conscience de l'absurdité de ce monde, qui ne sourit qu'aux nantis. Tout cela explose en un violent sentiment de révolte. Et puis, il y a ceux qui se dévoient au nom d'une idéologie alors qu'ils ont à leur disposition toutes les conditions d'une vie aisée et épanouie. Ce n'est pas la privation qui les jette dans l'impasse du terrorisme, mais des idées nébuleuses où rationnel et irrationnel se mêlent en un produit explosif qui ne donne plus aucun prix à la vie. Au nom d'un Au-delà compris à l'envers, ils entendent construire un mode en sacrifiant la population. Ils sont possédés par une folie aux accents hallucinants que mettent à profit d'infâmes pyromanes. «La stratégie tunisienne de lutte contre le terrorisme est un excellent exemple» vient de déclarer le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'Homme, en visite en Tunisie. C'est un exemple parce que le Président Ben Ali s'est attaqué fermement aux fondements du terrorisme. Premièrement, en livrant une lutte sans merci contre la pauvreté, deuxièmement en promouvant une stratégie éducative visant à éradiquer de la conscience des gens tous les facteurs pathogènes qui font le lit de l'obscurantisme.