Encore une fois, la troupe de la Renaissance Théâtrale de Bizerte «El Nahda» animée par son président Rachid Bakaï a poursuivi son cycle de vulgarisation du théâtre dans le gouvernorat de Bizerte. C'est ainsi que cette troupe a convié ce vendredi 19 février 2010 ses adeptes sous les chapiteaux de son théâtre de poche à une après-midi de sensibilisation réservée au théâtre scolaire… Et ils étaient fort nombreux… Le parterre était bien garni par la présence de MM. Habib Oueslati, délégué de Bizerte-Nord représentant M. Salem Jeribi, gouverneur de Bizerte, Mohamed Gharsallah, secrétaire général-adjoint du Comité de Coordination du RCD à Bizerte, Mohamed Tounis, Amor Bejaoui et Badreddine Aribi, des visages qui militent pour que vive le théâtre dans la région. L'invité d'honneur était M. Hassen Ben Béji, directeur régional de l'Education Nationale à Bizerte. Ce forum était original, car il groupait sous le même toit la théorie et la pratique du 4ème Art scolaire dans la région. Le premier volet (la théorie) était meublé par l'exposé de M. Hassen Ben Béji (directeur régional de l'Education Nationale) ayant pour thème «Le théâtre scolaire». L'orateur a mis la lumière sur l'activité du théâtre scolaire dans la région de Bizerte. Il mit en exergue l'engouement réservé par les jeunes des établissements scolaires à cet art. Les objectifs préconisés à ce sujet sont en priorité, l'éducation à tous les niveaux, l'apprentissage des bonnes paroles, le civisme, la pédagogie, le développement de la culture de l'esprit et du corps. Le théâtre scolaire est une école de formation qui évolue suivant les étapes de techniques progressives échelonnées à travers les âges des acteurs: l'enfance (préparation et orientation), l'adolescence (apprentissage de la bonne parole, la mise en valeur des gestes et de la force physique) et l'âge mûr (spécialisation, passage au niveau de l'élite et de la consécration). Mais pour atteindre ses marques de noblesse, son plein épanouissement, l'accomplissement de sa mission et le passage de témoin à travers les générations, le 4ème Art scolaire a besoin d'être peaufiné avec beaucoup plus d'attention et de suivi. Beaucoup d'interrogations méritent réponses, surtout au sujet de l'insertion du théâtre dans les programmes scolaires, le manque d'infrastructure de base, l'absence d'animateurs et d'enseignants spécialisés forgés dans les instituts supérieurs (pour dénicher les talents), les encouragements matériels, la multiplication des rencontres et des festivals inter-établissements, l'instauration des classes spécialisées en théâtre à l'image de ceux existant pour le sport. Actuellement, seules la télévision et la radio déploient de grands efforts pour catalyser ce créneau. Le second volet de ce rendez-vous (la pratique) était un plat de résistance agrémenté par le biais de la séance d'animation orchestrée par «Les stars en herbe» de l'Ecole Primaire (6ème I), rue de Grèce à Bizerte, dirigée d'une main de maître par leur dynamique enseignante Mme Zohra Kilani (formée sur le tas). Ces jeunes, malgré des moyens de bord réduits, s'avèrent être des prodiges gratifiant l'assistance de leur œuvre théâtrale fétiche à la mémoire du grand poète tunisien disparu Aboulkacem Chebbi. Ces éventuels acteurs d'avenir possèdent aussi un bagage appréciable de chansons et de maniement des instruments musicaux. L'exécution à la perfection de l'hymne national fut une apothéose qui tint tous les présents en haleine. Un débat fort animé fut instauré. Il était riche en recommandations et solutions pour trouver les moyens nécessaires afin de catalyser ce secteur vital pour l'avenir du 4ème art tunisien. Ce fut vraiment une après-midi instructive et enrichissante à plus d'un titre. Bravo au président de la troupe de la Renaissance Théâtrale «El Nahda» de Bizerte, M. Rachid Bakaï, et à toute son équipe dirigeante qui oeuvrent tous azimuts pour la cause du 4ème art dans la région.