La Banque Nationale des Gènes (BNG) constitue un outil important de protection et d'enrichissement du patrimoine génétique animal et végétal tunisien à des fins d'accroissement de la production et de l'amélioration du rendement, d'autant plus que les variétés locales se caractérisent par leur diversité et leur adaptation aux contraintes biotiques et climatiques du pays. A cet égard, M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, a tenu, hier, une séance de travail avec quelques membres de la Chambre des députés, précisément du comité spécialiste en environnement, au siège de la Banque des gènes à Tunis. A ce titre, M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, a souligné le rôle de la BNG dans la consolidation des programmes de protection des ressources génétiques qui constituent une richesse économique stratégique pour la Tunisie, eu égard aux capacités qu'elle peut fournir notamment en matière de valorisation des résultats de la recherche scientifique et la nécessité d'en tirer profit pour la consolidation de la production agricole tunisienne. La Banque a œuvré, dans cette optique, à identifier et à évaluer les spécificités des gènes d'adaptation et la conservation des espèces végétales et animales autochtones en voie de disparition ou déjà disparues. Au niveau de la coopération internationale, la BNG a réintroduit auprès du centre international de l'agriculture dans les régions arides (ICARDA), 1.000 variétés sur un total de 4.800 variétés de céréales tunisiennes disparues depuis longtemps. En outre, les missions de prospection effectuées par les équipes de la BNG ont permis d'identifier 7.600 accessions de céréales, dont 3487 de blé dur, 724 de blé tendre et 2.854 d'orge, confirmant ainsi la richesse du patrimoine génétique animal et végétal qui constitue un réservoir pour alimenter les programmes nationaux d'amélioration variétale et permettre à l'agriculture de s'adapter aux aléas des changements climatiques menaçant la sécurité alimentaire. De plus, le ministre a annoncé la création d'un nouveau laboratoire d'analyses des produits agricoles bio, au sein du Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (CITET), qui sera fin prêt au mois de septembre 2010. Le coût de ce projet, qui sera financé conjointement par l'Etat tunisien et la Commission européenne, s'élève à 1,9 million de dinars. Ce laboratoire qui sera doté d'équipements et de matériaux conformes aux standards internationaux en vigueur, ambitionne de répondre au mieux aux besoins de la clientèle, notamment les producteurs de produits agricoles et alimentaires bio concernés par le programme de mise en place de l'Ecolabel tunisien. Le but est de renforcer la compétitivité des produits tunisiens et d'accroître leur potentiel à l'export. Un second laboratoire sera, également, créé dans la même période, soit la fin 2010, au siège de la Banque des gènes Par ailleurs, la Banque nationale des gènes s'active actuellement à classifier les ressources génétiques tunisiennes collectées jusqu'à présent tant à l'intérieur qu'à l'extérieur (in situ et ex situ) en vue de permettre leur reproduction et leur exploitation dans le cadre du programme national de recherche en amélioration variétale. Ces variétés devraient être adaptées aux techniques des cultures locales ainsi qu'au climat, aux spécificités géographiques et hydrauliques nationales. La Banque nationale des gènes s'est également attelée à recouvrir certains spécimens de sources de variétés tunisiennes existantes stockées dans des banques de gènes étrangères. Elle a réussi à reprendre 1.000 spécimens tunisiens de blé dur, de blé tendre et d'orge du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA). Ainsi, elle compte parmi les acquis stratégiques en matière de sauvegarde depuis sa création en novembre 2007 dans le but de préserver les ressources végétales et animales, les organismes locaux et importés et les variétés modifiées, particulièrement les rares d'entre elles ou celles menacées de disparition.