Une importante réunion d'experts internationaux, axée sur le renforcement du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, se tiendra, du 1er au 5 juin 2009 à Tunis, avec la participation de Plus de 100 experts venus de quatre coins de la planète. Les participants doivent discuter des moyens de renforcer ce Traité juridiquement contraignant, notamment en ce qui a trait à son financement et la mobilisation de ressources financières supplémentaires au profit de programmes et projets relatifs aux ressources phytogénétiques et visant à aider les paysans à produire plus et mieux, plus particulièrement dans les pays en développement et les pays en transition. Le Traité, entré en vigueur en juin 2004, est un accord international d'une importance cruciale pour l'avenir de l'agriculture et de la sécurité alimentaire dans le monde. Il offre un cadre multilatéral pour l'accès aux ressources génétiques des plantes et le partage des avantages qui en découlent. Il aide également les pays en développement à améliorer la conservation et l'utilisation durable de leurs ressources phytogénétiques. La base de ressources génétiques dont dispose l'humanité est vitale pour nourrir une population mondiale en augmentation constante. Les gènes des plantes fournissent la matière qui permet aux sélectionneurs de développer de nouvelles variétés pour améliorer l'alimentation et relever les défis annoncés, tels que le changement climatique et l'apparition de ravageurs ou de maladies des plantes jusqu'ici inconnus. Consciente de l'importance des ressources génétiques pour le développement du secteur agricole, la Tunisie a crée la Banque Nationale des Gènes (BNG) qui constitue un outil important de protection et d'enrichissement du patrimoine génétique animal et végétal tunisien à des fins d'accroissement de la production et de l'amélioration du rendement, d'autant plus que les variétés locales se caractérisent par leur diversité et leur adaptation aux contraintes biotiques et climatiques du pays. Les missions de prospection effectuées par les équipes de la BNG ont permis d'identifier 7600 accessions de céréales, dont 3487 de blé dur, 724 de blé tendre et 2854 d'orge, confirmant ainsi la richesse du patrimoine génétique animal et végétal qui constitue un réservoir pour alimenter les programmes nationaux d'amélioration variétale et permettre à l'agriculture de s'adapter aux aléas des changements climatiques menaçant la sécurité alimentaire. Au niveau de la coopération internationale, la BNG a réintroduit auprès du centre international de l'agriculture dans les régions arides (ICARDA), 1000 variétés sur un total de 4800 variétés de céréales tunisiennes disparues depuis longtemps. La BNG œuvre actuellement à réintroduire des variétés animales locales capables de s'adapter au climat aride et semi-aride tunisiens comme la race de moutons berbère appelée « mouton de Tunis. »