Béchir Essid, bâtonnier de l'ordre des avocats, vient de rentrer de Paris où, en compagnie de deux membres de la corporation – en l'occurrence Hédi Triki, membre de l'ordre et Abdelkader Skandrani, président de la section de Sousse. Il y a passé cinq jours du 11 au 15 septembre. Sur invitation du bâtonnier de Paris Christian-Charrière Bournazel et du président des sections des avocats de France Paul Albert Iweins, cette visite de travail entre dans le cadre des relations d'intérêts mutuels qu'entretiennent depuis déjà de nombreuses années les deux parties. Les relations ont permis de toucher plusieurs thèmes à grande portée professionnelle. Faisant rapport de ce conclave parisien de cinq jours, l'ordre des avocats a rendu public un communiqué dans lequel un récapitulatif de la visite a été fait. Ainsi six thèmes ont-ils été abordés: la coopération entre ordre, la formation continue particulièrement en matière de multimédia, la création de terrains de stage à Paris pour les jeunes avocats, l'assurance, planification de rencontres scientifiques, organisation administrative et financière de l'ordre et l'institut supérieur des avocats. Ce dernier volet, du fait de son exclusivité, a retenu particulièrement l'attention des travaux à l'égard de l'expérience française en la matière et son inauguration cette année en Tunisie. Pour aborder ce thème, une réunion de travail a été animée par Gérard Nicolay, directeur de l'Institut des avocats de Paris (Notons que pour l'Institut de Tunis c'est Me Hédi Triki qui en a été chargé). Un large éventail d'informations a été proposé à ce propos aux participants de la réunion de Paris, particulièrement en ce qui concerne la gestion de l'Institut, ses programmes, ses impératifs et son apport en tant qu'institution émanant de la volonté du corps des avocats et concrétisant l'indépendance de la profession. Il a été décidé, à cet effet, qu'une réunion bilatérale consacrée exclusivement au thème de l'Institut supérieur du barreau sera organisée à Tunis les 11 et 12 octobre prochains et à laquelle seront incités tous les intervenants potentiels au projet. Rendez-vous donc est d'ores et déjà pour accentuer la coopération et surtout améliorer le vécu actuel.
• La reconnaissance
Louable initiative que celle puise, par l'association des jeunes avocats de consacrer une soirée ramadanesque à l'histoire du barreau qu'animera le doyen Mansour Cheffi dans un hôtel de la place. De même, il faut ajouter au crédit de l'association qu'elle a décidé de profiter de la soirée pour londer ténors du barreau et tous ceux qui ont contribué à son essor. Un geste de grande portée qui mérité d'être encouragé.
• Faute illustre
Beaucoup d'avocats, sinon la majorité, se présentent dans leurs écrits par l'enseigné de la profession, en l'occurrence par le titre d'avocat qu'ils associent de leur rang dans la profession soit auprès de la Cour d'appel soit auprès de la Cour de Cassation. Toutefois, certains se présentent comme étant «avocat auprès de la Cour». Ce faisant, ils entretiennent une erreur déjà annoncée par leurs illustres prédécesseurs. En effet, dès les années cinquante, ce titre retenait la préférence des avocats de la rue Bab Benat et qui avaient pignon sur rue. Une erreur incontestablement doublée d'un pléonasme flagrant, car on ne peut être avocat qu'auprès de la cour. D'où vient donc cette pratique qui continue de tenter encore certains? Pourquoi continuer à associer un titre et une institution alors qu'en fait l'association ne relève d'aucune exclusivité? En plus de l'erreur dans l'utilisation, il y a l'erreur dans la méthodologie même de l'interprétation. Dire avocat auprès de la Cour, cela voudrait dire qu'il y a des avocats auprès d'autres institutions. D'où vient donc ce lapsus ? Ayant été influencé par l'expérience française, les pionniers de la profession ont été influencés par ce qui se passait dans l'hexagone. Il y avait, en effet, en France, une classification des auxiliaires de justice datant du XVIIIe siècle est consacrée par les ordonnances royales de François 1er. On y lit, entre autres, qu'il y a trois sortes d'avocats sous l'ancien régime: Les avocats au parlement, les avocats auprès des juridictions et les avocats aux conseils. Cette classification n'a jamais existé en Tunisie. Pourquoi continuer donc à s'en inspirer?