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Royaume-Uni, une économie vulnérable, austère et populaire
Publié dans L'expert le 01 - 10 - 2010

• Les coupes budgétaires pourraient atteindre 30 ou 40%. Irlande mise à part, aucun pays européen n'a osé aller aussi loin, même la Grèce...
• Moody's croit que le Royaume-Uni a les moyens et la capacité de faire face à ces défis tout en conservant sa note AAA
A lors que le gouvernement va dévoiler dans quelques semaines les détails d'un plan d'austérité d'une ampleur plus importante que pendant les années Thatcher, c'est l'inquiétude sur la solidité de l'économie qui prédomine au Royaume-Uni. Le FMI a révisé lundi légèrement à la baisse sa prévision de croissance pour la Grande-Bretagne en 2011, à 2% contre 2,1% précédemment, en affirmant que la reprise économique était en cours à un rythme "modéré" et en saluant le plan d'austérité budgétaire du gouvernement. Le Royaume-Uni devrait ainsi parvenir à conserver sa note souveraine AAA en dépit de l'impact de la crise sur ses finances et de la détérioration de ses perspectives économiques, grâce à la discipline budgétaire affichée par le gouvernement et à la flexibilité de son économie, a estimé Moody's Investors Service. Pendant ce temps, plusieurs syndicats appellent à des grèves coordonnées contre le plan d'austérité budgétaire projeté par le gouvernement, qui va, selon eux, frapper les plus pauvres de manière disproportionnée.
Une économie vulnérable
Alors que le gouvernement va dévoiler dans quelques semaines les détails d'un plan d'austérité d'une ampleur plus importante que pendant les années Thatcher, c'est l'inquiétude sur la solidité de l'économie qui prédomine au Royaume-Uni.
Une table ronde avec des économistes de tous horizons organisée par le comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) à l'approche d'une rentrée particulièrement cruciale pour le pays, est parvenue à cette conclusion. L'économiste Martin Weale, qui vient de rejoindre ce comité, a même estimé publiquement dans une interview au « Times » qu'il serait « idiot » d'exclure un retour à la récession - un « double-dip » dans le jargon des économistes -, même s'il a précisé que ce n'était pas le scénario central de la BoE. Et cette nervosité se reflète sur le marché des changes. Le courage du chancelier de l'Echiquier, George Osborne, pour guérir le pays d'un déficit budgétaire de 11 %, a été salué par de nombreux économistes, et s'est, dans un premier temps, traduit par un rebond de la livre par rapport à l'euro et au dollar. En revanche, en raison des faiblesses de l'économie britannique, un indicateur Bloomberg sur les perspectives de la devise du Royaume-Uni était la semaine dernière à son plus bas niveau depuis mai 2009.
Ces inquiétudes peuvent paraître paradoxales. Selon les chiffres communiqués vendredi par l'Office des statistiques nationales, la croissance économique s'est en effet établie en Grande-Bretagne à 1,2 % au deuxième trimestre de cette année - 0,1 point de plus que ce qui avait été initialement annoncé -, ce qui constitue la plus forte hausse trimestrielle depuis le début de 2001. Trois indicateurs récents laissent par ailleurs à penser que le troisième trimestre a lui aussi bien commencé : des ventes de détails vigoureuses, un bon niveau de commandes industrielles et de meilleures rentrées fiscales pour le gouvernement, ce qui lui a permis d'emprunter moins que prévu en juillet. Même les exportations se réveillent enfin. Ajoutons à cela que les mesures d'austérité budgétaire annoncées ont exercé une pression à la baisse sur les taux d'intérêt des emprunts d'Etat, et par ricochet sur les taux pratiqués dans le reste de l'économie. Exactement ce que veut le gouvernement de David Cameron, selon lequel l'urgence, pour le pays, était d'éviter un dérapage sur les marchés financiers comme en ont connu les pays du Sud de l'Europe.
Cela dit, d'autres indicateurs, cherchant à mesurer ce qui peut se passer dans un avenir proche, incitent à la prudence. Selon l'agence d'informations financières Markit, la confiance des ménages s'est encore tassée en août, après un mauvais mois de juillet. L'indicateur trimestriel de confiance des entreprises calculé par l'Institute of Chartered Accountants signale également une dégradation. Ces chiffres font écho à l'abaissement, annoncé mi-août, par la BoE de ses prévisions de croissance annuelle. L'institut d'émission gouverné par Mervyn King s'attend désormais, dans son scénario central, à une hausse de 2,8 % en 2011 et de 3,2 % l'année suivante. Des prévisions encore jugées trop optimistes par bien d'économistes. Pour l'exercice en cours, le consensus d'économistes de Bloomberg ne table par exemple que sur une croissance de 1,2 %, contre 2 % en Allemagne.
En fait, l'économie britannique est vulnérable à plusieurs titres. D'abord, si le Premier ministre parvient à réaliser son plan de retour à l'équilibre des finances publiques, cela reviendra, par rapport à aujourd'hui, à un rééquilibrage budgétaire de près de 130 milliards de livres d'ici à l'exercice clos au 31 mars 2016, l'essentiel de l'effort se traduisant par des réductions des dépenses ! Mervyn King a récemment minoré l'impact de ces mesures sur l'économie, même si elles pourraient par exemple coûter leur emploi à plus de 600.000 fonctionnaires, selon certains experts. Comme lui, des économistes estiment en effet que ces coupes n'entraîneront pas un retour à la récession, le secteur privé venant combler le vide laissé par l'Etat. Mais ce point de vue est loin d'être unanime, et n'est certainement pas partagé par les keynésiens.
Ensuite, l'économie britannique compte beaucoup sur ses partenaires commerciaux pour relancer ses exportations. Mais ceux-ci - en particulier l'Europe et les Etats-Unis -affichent également un potentiel de croissance pour le moins limité, comme l'ont montré les chiffres immobiliers américains la semaine dernière. Par ailleurs, sans être dans l'état de son voisin irlandais, le système bancaire britannique reste vulnérable à une crise souveraine et à une fragilité du marché immobilier, a souligné Martin Weale. Le consommateur britannique, qui s'est lui aussi beaucoup endetté pendant les années de bulle, est d'autre part confronté au même régime minceur que son Etat, et pourra donc difficilement tirer la croissance. Enfin, même si la coalition entre les conservateurs et les libéraux démocrates a remarquablement négocié ses premiers mois au pouvoir, elle reste fragile, tant les efforts demandés aux contribuables sont importants. Une période d'instabilité politique se ressentirait sur les taux d'intérêt. C'est la raison pour laquelle le vice-Premier ministre, Nick Clegg, a eu à cœur de souligner la semaine passée que les coupes budgétaires seraient équitables. Un sujet très sensible, car ses partisans ne veulent pas servir de caution aux tories. Dans ce contexte, « difficile d'échapper à une ambiance d'hésitation et d'incertitude », résumait mercredi dernier Richard Lambert, le directeur général du Medef anglais, dans le « Telegraph ». Pour inspirer la confiance, le gouvernement va devoir aussi parler de croissance.
GB : le FMI table sur une croissance de 2% en 2011
Le FMI a révisé lundi légèrement à la baisse sa prévision de croissance pour la Grande-Bretagne en 2011, à 2% contre 2,1% précédemment, en affirmant que la reprise économique était en cours à un rythme "modéré" et en saluant le plan d'austérité budgétaire du gouvernement.
"La reprise économique est en cours, mais devrait intervenir à un rythme modéré alors que l'économie subit un rééquilibrage difficile mais nécessaire", écrit le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport annuel sur la Grande-Bretagne.
Dans son "scénario principal", le FMI prévoit une croissance de 2% du Produit intérieur brut l'an prochain (contre 1,2% prévu en 2010) "qui atteindra progressivement 2,5% à moyen terme".
Dans ses prévisions mondiales publiées en juillet, le FMI misait sur une croissance de 2,1% en 2011 en Grande-Bretagne.
A moins d'un mois de l'annonce par le ministre des Finances George Osborne du détail des coupes budgétaires, le FMI rend un hommage appuyé à la politique d'austérité du nouveau gouvernement conduit par le conservateur David Cameron.
"Le plan multi-annuel du gouvernement, fort et crédible, en vue d'une réduction du déficit budgétaire est essentiel pour continuer de faire face à la dette du pays", écrit le Fonds.
Moody's maintient le AAA anglais
Le Royaume-Uni devrait parvenir à conserver sa note souveraine AAA en dépit de l'impact de la crise sur ses finances et de la détérioration de ses perspectives économiques, grâce à la discipline budgétaire affichée par le gouvernement et à la flexibilité de son économie, a estimé lundi Moody's Investors Service.
La note "triple A" est donc maintenue avec une perspective stable, ajoute l'agence dans son rapport semestriel sur la note britannique.
Cette perspective est justifiée par les projets de réduction du déficit de la coalition au pouvoir, la maturité longue de la dette publique et la probabilité d'une poursuite de la croissance même dans l'hypothèse d'une "consolidation budgétaire sévère".
"La crise financière mondiale de 2008-2009 a causé des dommages graves et durables aux finances publiques britanniques", déclare dans un communiqué Kenneth Orchard, chef analyste de Moody's pour le Royaume-Uni.
"Les perspectives économiques du pays sont en outre plus difficiles car le désendettement du secteur privé, la situation incertaine du secteur financier et le ralentissement de la croissance des principaux partenaires commerciaux du Royaume-Uni ne devraient pas permettre à la croissance du PIB de retrouver son rythme d'avant la crise".
"Néanmoins, Moody's croit que le Royaume-Uni a les moyens et la capacité de faire face à ces défis tout en conservant sa note AAA".
La perspective stable, qui implique que la note ne devrait pas être modifiée dans un avenir prévisible, est motivée en majeure partie par l'engagement du gouvernement à stabiliser et éventuellement à inverser la tendance à la détérioration de sa solidité financière.
Le Trésor britannique a salué ce rapport, estimant qu'il "conforte l'approche du gouvernement en matière de réduction du déficit".
A Londres, l'austérité et la popularité
Les Britanniques plébiscitent la coalition au pouvoir. Mais des économies draconiennes sont prévues.
Leur plan d'austérité est le plus terrible de toute l'après-guerre, au point que Margaret Thatcher, par comparaison, devrait apparaître comme une grande dépensière. Pourtant, près de quatre mois après l'apparition au Royaume-Uni d'un gouvernement de coalition, entre les conservateurs de David Cameron et les libéraux-démocrates de Nick Clegg, le tandem vit toujours une lune de miel. Selon un sondage publié le 18 août par le quotidien The Guardian,46% des Britanniques estiment que la nouvelle équipe gouverne bien le pays et 44 % d'entre eux soutiennent les mesures économiques annoncées.
Cela ne durera pas. Si le détail de son plan doit être annoncé le 20 octobre, le ministre des Finances, George Osborne, prévoit d'ores et déjà d'économiser quelque 150 milliards de livres (182 milliards d'euros) sur cinq ans, afin de réduire un déficit qui dépasse 10% du PIB. A l'exception du régime de Sécurité sociale, aucun secteur ne sera épargné : dans certains ministères, dont celui de la Défense, les coupes budgétaires pourraient atteindre 30 ou 40%. Irlande mise à part, aucun pays européen n'a osé aller aussi loin, même la Grèce...
Réduire les effectifs militaires
Le Premier ministre britannique, David Cameron, entend reporter la réduction des effectifs des forces armées de son pays jusqu'après les prochaines élections législatives, prévues en 2015, rapporte mardi le "Financial Times".
Le ministre de la Défense, Liam Fox, a récemment proposé à la primature britannique de réduire de 105.000 à 100.000 le nombre des troupes entre 2010 et 2015, indique le journal, soulignant que Cameron préfère ajourner une telle réduction du fait que toute mesure dans ce sens risquerait de "saper le moral des troupes".
La trésorerie britannique a fait l'objet de pressions pour épargner le ministère de la Défense du plan de réductions budgétaires qui sera annoncé en octobre. Cette question sera au cœur d'une réunion mardi du Conseil de sécurité nationale britannique (NSC), qui passera en revue les options disponibles dans le cadre d'une révision stratégique du secteur de la défense.
Cette révision devra concerner la situation en Afghanistan en première priorité, selon les analystes, qui estiment que le conseil protégera les opérations lancées actuellement en Afghanistan et maintiendra le nombre des effectifs britanniques dans ce pays à leur niveau actuel jusqu'à 2015.
Le Premier ministre conservateur a évoqué, lors d'un déplacement en juillet dernier aux Etats-Unis, un éventuel retrait des forces de son pays d'Afghanistan à partir de 2011, soulignant que le Royaume-Uni ne devra pas disposer de forces de combat en Afghanistan d'ici 2015.
Par ailleurs, la réunion du NSC examinera également le rôle de la Grande-Bretagne sur l'échiquier mondial et la capacité du pays de confronter une éventuelle menace militaire.
Le budget du ministère de la Défense est actuellement estimé à quelque 37 milliards de livres Sterling, soit 2,5% du PIB.
D'après les médias, ce budget devra subir des réductions allant de 10 à 20% dans le cadre du plan d'austérité visant à alléger un déficit budgétaire estimé à 147 milliards de livres.
Des experts ont averti qu'une telle réduction mettrait en péril la sécurité de la Grande-Bretagne et risque d'entamer la capacité militaire du pays.
Les syndicats britanniques entrent en résistance contre les coupes budgétaires
Plusieurs syndicats britanniques ont appelé dimanche à des grèves coordonnées contre le plan d'austérité budgétaire projeté par le gouvernement britannique, qui va, selon eux, frapper les plus pauvres de manière disproportionnée.
"Je suis convaincu que nous pourrons organiser une campagne très puissante et très efficace" contre les coupes budgétaires, a affirmé au cours d'une conférence de presse Brendan Barber, le secrétaire général de la confédération des syndicats britanniques à la veille du congrès du Trades Union congress (TUC), qui aura lieu de lundi à jeudi à Manchester (nord-ouest de l'Angleterre).
Il a expliqué vouloir rallier le grand public contre le gouvernement, en s'appuyant sur une étude du TUC montrant que l'austérité frapperait les 10% de Britanniques les plus pauvres 13 fois plus que les plus aisés, en proportion de leurs revenus.
M. Barber a toutefois assuré ne pas avoir pour ambition de ressusciter les grèves massives organisées au Royaume-Uni dans les années 1970 et 1980. Mais d'autres dirigeants syndicaux se sont montrés plus radicaux, appelant les Britanniques à en découdre contre le gouvernement via des grèves coordonnées, associant fonctionnaires et employés du privé.
"Nous sommes tout à fait déterminés à forger des alliances avec l'ensemble des syndicats, pour lancer une campagne de résistance telle que l'on n'en a plus vu depuis des décennies dans ce pays", a ainsi déclaré Mark Serwotka, secrétaire général du syndicat PCS, qui représente plus de 300.000 salariés, essentiellement du secteur public.
"Une campagne commune et coordonnée, autour d'un message alternatif mais aussi de grèves, est absolument essentielle", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'"une grève sur une grande échelle est inévitable, à moins que le gouvernement ne change de direction".
Bob Crow, chef du syndicat de cheminots RMT, qui rassemble environ 80.000 adhérents, a également appelé à Manchester l'ensemble des syndicats à s'unir pour organiser des grèves coordonnées.
M. Crow, connu pour ses positions radicales, a même souhaité rallier les Britanniques à une campagne de "désobéissance civile" contre l'austérité. Il a suggéré, à titre d'exemple, que des militants grimpent sur le toit de Downing Street ou du Parlement, déguisés en super-héros, pour exprimer leur détermination.
Le syndicat généraliste GMB a de son côté publié ce dimanche une étude montrant que plus de 200.000 postes avaient déjà été supprimés ou étaient sur le point de l'être dans le secteur public, alors même que le gouvernement n'a pas encore dévoilé la répartition de la réduction des dépenses publiques sans précédent qu'il a décidé de mettre en place au printemps.
La répartition des coupes budgétaires entre les différents ministères ne sera dévoilée que le 20 octobre mais, selon des estimations officielles, 600.000 postes pourraient être supprimés dans les prochaines années dans le secteur public.
Dossier réalisé par Raoul FONE

Kenneth Orchard, chef analyste de Moody's pour le Royaume-Uni.
« La crise financière mondiale de 2008 – 2009 a causé de graves dommages à long terme sur le bilan du gouvernement britannique. Les perspectives économiques du pays sont généralement plus difficiles en raison du désendettement du secteur privé, l'état incertain du secteur financier, et le ralentissement de la croissance des principaux partenaires commerciaux du Royaume-Uni » (…) « le Royaume-Unis a les moyens et la capacité de relever ces défis tout en conservant sa note AAA' ».


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