ATHENES (Reuters) — La Grèce a détaillé hier un nouveau plan d'austérité prévoyant une réduction de son déficit budgétaire de 30 milliards d'euros sur trois ans en échange de l'octroi d'une aide massive de l'Union européenne et du FMI. Retour sur les principaux événements de la crise de la dette grecque qui a éclaté début octobre, peu après la victoire du Parti socialiste de George Papandréou aux législatives et l'alternance politique à la tête du pays. 2009 — Le 20 octobre, le nouveau ministre des Finances, George Papaconstantinou, annonce aux partenaires européens de la Grèce que le déficit budgétaire du pays atteindra 12,5% du PIB sur l'année 2009, plus du double des prévisions affichées par le précédent gouvernement conservateur. Deux jours plus tard, l'agence de notation Fitch Ratings abaisse la note financière de la dette de la Grèce, qui doit dès lors consentir à des taux d'intérêt bien plus élevés pour se financer sur les marchés du crédit et travaille à des mesures de redressement de ses finances publiques. Le gouvernement Papandréou s'engage à réduire le déficit public tout en tenant ses promesses électorales de lutte contre la pauvreté. — Le 20 novembre, la version finale de son projet de loi de finances 2010 se fixe comme objectif de le ramener à 8,7% du PIB en 2010. Mais il ne rassure pas les marchés. Le 8 décembre, Fitch dégrade de nouveau la dette souveraine grecque à BBB+ avec une perspective négative. C'est la première fois depuis dix ans qu'une agence de notation place la Grèce sous la barre du 'A'. Le 16, Standard and Poor's abaisse à son tour sa notation de A- à BBB+. Le 22, Moody's ramène la dette grecque de A1 à A2. 2010 — 14 janvier. La Grèce dévoile un programme visant une réduction du déficit public à 2,8% du PIB en 2012. Les syndicats protestent et annoncent une grève en février. — 2 février. Papandréou déclare que le gouvernement étendra le gel des salaires dans la fonction publique aux agents gagnant moins de 2.000 euros par mois. — 24 février. Une grève générale d'un jour contre le plan d'austérité paralyse les transports et les services publics. — 5 mars. Adoption d'un nouveau plan d'austérité qui inclut une augmentation du taux principal de la TVA (de 19 à 21%), une diminution de 30% des primes dans la fonction publique, l'augmentation de la fiscalité sur l'essence, le tabac et l'alcool et le gel des retraites payées par l'Etat en 2010. — 11 mars. Grève dans les secteurs public et privé. — 15 mars. Les ministres des Finances de la zone euro se mettent d'accord sur un mécanisme qui permettra à la Grèce de se financer si besoin, sans donner de détails. — 18 mars. Papandréou prévient que son pays ne sera pas en mesure de réduire son déficit s'il continue d'emprunter à des taux trop élevés et qu'il pourrait être contraint de faire appel au FMI. — 25 mars. Les dirigeants de la zone euro s'accordent sur un filet de sécurité commun avec le FMI pour soutenir la Grèce et rétablir la confiance dans l'euro. — 11 avril. Les ministres des Finances de la zone euro approuvent un mécanisme d'aide massive de 30 milliards d'euros. — 21 avril. La Grèce engage des discussions pour préciser les détails d'une aide éventuelle mais les investisseurs font chuter la Bourse d'Athènes sur des incertitudes concernant l'arrivée à temps de l'aide européenne. Le rendement des emprunts grecs à dix ans atteint 8,4%, un plus haut depuis au moins 1998, du jamais vu depuis l'entrée en vigueur de l'euro. — 22 avril. L'Office européen des statistiques révèle que le déficit public grec de 32,34 milliards d'euros est encore plus élevé que prévu (13,6% du PIB au lieu de 12,7%). Moody's abaisse à nouveau sa note d'un cran à A3. — 23 avril. George Papandréou demande l'activation du plan d'aide de l'UE et du FMI. — 27 avril. L'agence de notation Standard & Poor's abaisse la note de la Grèce en catégorie spéculative. — 1er mai. Plusieurs milliers de manifestants défilent dans Athènes pour protester contre les mesures d'austérité. — 2 mai. George Papandréou annonce que la Grèce a conclu un accord avec l'UE et le FMI qui prévoit une réduction du déficit budgétaire de 30 milliards d'euros sur trois ans, pour permettre le déblocage d'une aide financière de plusieurs milliards d'euros. A Bruxelles, les ministres des Finances la zone euro se réunissent pour déclencher le plan d'aide à la Grèce. Ce soutien financier devrait se monter à 120 milliards d'euros sur trois ans.