«Si j'avais 153 clients comme la Tunisie à l'OMC ma vie serait plus simple» Monsieur Pascal Lamy, Directeur Général de l'Organisation Mondiale du Commerce a tenu une conférence de presse le jeudi 28 octobre 2010 au siège de l'UTICA. ci après un extrait de son échange avec les média. Selon Monsieur Pascal Lamy la Tunisie est désormais un pays émergent qui correspond à la définition des pays émergents qui ont fait le choix de s'insérer résolument dans l'échange international et qui en ont tiré les bénéfices depuis un certain nombre d'années, étant entendu que c'est une affaire politico-commerciale , multilatérale et bilatérale, d'ouvertures des échanges. C'est aussi une affaire de synergie entre les politiques domestiques régionales, de politiques industrielles, d'éducation, de promotion de l'exportation et de qualification. La Tunisie est un très bon exemple et c'est la raison pour laquelle il classe en générale la Tunisie parmi les pays émergents au même titre que la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Indonésie, en dépit de l'handicape de la taille. « Aujourd'hui nous avons traité de la question d'un possible aboutissement des négociations de Doha. Ce qui constitue le souhait des pays africains en général et de la Tunisie en particulier, chose qui est faisable dès qu'ont aurait la volonté politique dont on a besoin dans cette phase finale du dernier tour des négociations. La question d'intégration régionale euro-med d'un côté et Afrique de l'autre a été traité. La Tunisie constitue une interface entre ces deux mondes. » Il a ajouté que la Tunisie a su développer des avantages comparatifs dans des secteurs tels que les technologies de l'information, le commerce, la formation, la santé, etc. Pour Monsieur Pascal Lamy tout cela constitue des points positifs même s'il il y a toujours des ajustements à faire. Tenant compte des réalités quotidiennes au sein d'une organisation comme celle qu'il préside aujourd'hui depuis deux mandats, le patron du commerce mondial s'est exclamé en disant : «Si j'avais 153 clients comme la Tunisie à l'OMC ma vie serait plus simple». Au cours de cette conférence de presse Monsieur Pascal Lamy a éclairé certaines questions proposées par l'assistance dont celle se rapportant à la crise financière. Selon Monsieur Pascal Lamy, l'analyse la plus communément répondu à propos de la crise, c'est qu'elle a trouvé son origine aux Etats-Unis dans un secteur financier et précisément, dans une partie du secteur financier qui étaient les prêts hypothécaires. L'origine de la crise c'est un défaut de régulation appropriée d'un secteur de l'industrie financière qui est probablement la plus globalisée sur la planète. Plus les systèmes financiers sont sophistiqués plus ils sont contaminés estime t-il. L'origine de cette crise c'est un défaut de régulation nationale et internationale. Ce n'est pas l'ouverture des échanges qui est à l'origine de la crise. Il ne faut pas confondre ouverture des échanges, régulations et dérégulations précise monsieur Lamy. Comme exemple, il cite les Etats-Unis et le Canada qui sont deux pays totalement ouverts l'un à l'autre et en osmose complète sur le plan économique, commercial, y compris en matière de service financier. D'un côté de la frontière c'est l'explosion et de l'autre côté c'est le calme. Ce qui explique ces différences, c'est que d'un côté c'était proprement régulé et de l'autre côté ce n'était pas le cas. Il est probable que cette crise va conduire à boucher en partie ce trou béant qui existait dans la régulation internationale. Ne mettant pas sur le dos des ouvertures quelque chose qui est de l'ordre d'un défaut de régulation. Ouvrir c'est ouvrir, réguler c'est réguler. Si vous ouvrez, vous pouvez parfaitement réguler.