La Tunisie qui passe par une période difficile occasionnée par la transition démocratique n'a pas hésité à accueillir des milliers de réfugiés qui ont fui la Libye. Elle a ouvert ses frontières à tous ceux qui ont cherché refuge sans tenir compte de leurs nationalités. Elle leur a offert la possibilité de transiter via sont territoire afin de retrouver la sécurité et l'espoir de vivre avant de regagner leurs pays d'origine. Elle a monopolisé toutes ses potentialités humaines et matérielles pour leur éviter une catastrophe humanitaire. Les témoignages sont unanimes à travers le monde pour mettre en relief les efforts gigantesques, les sacrifices surhumains consentis par notre pays. En un mot elle a été à la hauteur de son appartenance maghrébine, africaine et méditerranéenne.
Les efforts et la solidarité de la Tunisie mal récompensés par ses amis européens et méditerranéens Malheureusement les efforts louables de la Tunisie ne semblent pas être appréciés à leur juste valeur par les pays européens et méditerranéens puisqu'un problème aigu perturbe sa sécurité: celui de la migration clandestine. Il est inconcevable qu'un pays voisin possédant des affinités avec la Tunisie demeure insensibles aux appels, aux souffrances d'une frange de jeunes migrants dont un grand nombre a laissé la vie dans les eaux profondes de la Méditerranée sans réaliser leur rêve d'atteindre les côtes italiennes symbole d'espoir. Ces jeunes rescapés encore en vie croyaient découvrir l'Eldorado ont déchanté dès leur arrivée en terre italienne. Ils furent sauvagement traités et soumis à un retour forcé vers leur pays d'origine. Contrairement à l'Italie, la Tunisie bien que dotée de moyens limités en cette période cruciale de son histoire n'a refusé à aucun rescapée de la révolution libyenne le droit de fouler son sol en leur offrant espoir, sécurité, bien-être et hospitalité.
La valse des ministres européens en Tunisie MM. Franco Frattini et Roberto Maroni, respectivement ministre des Affaires étrangères et de l'Intérieur italiens ont visité ce vendredi 25 mars 2011 la Tunisie où ils ont essayé d'endiguer le flot des migrants clandestins tunisiens qui ont tenté d'atteindre les côtes italiennes. Les deux ministres ont plaidé pour le renforcement de la coopération entre la Tunisie et l'Italie dans le domaine de la sécurité et de l'immigration. Ils ont apporté dans leurs valises une enveloppe de 80 millions d'euros pour lutter contre ce fléau, ainsi que des lignes de crédits supplémentaires d'un montant de 150 millions d'euros. M. Eric Besson, ministre français chargé de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique a tenu une conférence de presse à Tunis après avoir visité de nombreuses régions du pays. Il n'a pas été avare en bonnes paroles et a affirmé notamment que «la Tunisie n'est pas uniquement une source de main-d'œuvre»! Parallèlement, il a annoncé qu'une enveloppe de 150 millions d'euros sera investie dans le projet du gaz naturel dans l'Ouest du pays.
La grogne du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l'Homme Le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l'Homme a sévèrement condamné le contenu du communiqué publié par les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur italiens, le 25 mars 2001 à Tunis. Pour le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l'Homme, ce communiqué consiste à préférer les dictateurs aux migrants alors que l'Italie devrait en cette période transitoire suspendre toute mesure d'éloignement forcé à destination de la Tunisie. Une chose est sûre beaucoup de bonnes paroles et de promesses de la part des pays de l'Union Européenne mais rien de concret et de rassurant n'a filtré à propos du problème épineux de la migration clandestine tunisienne Wait and see?