En marge du 2ème Salon International des Services Bancaires et de la Monétique, la BCT et l'APTBEF ont organisé un séminaire sur le thème de «Tunis, place financière internationale: les conditions et les perspectives». Le 2ème panel de ce séminaire qui a porté sur les perspectives d'installation de la place financière régionale de Tunis, a été introduit par M. Haykel Ben Hassine, Directeur Général de CITT Bank Tunisie et Libye, qui a développé la notion d'avantages comparatifs de la Tunisie pour la mise en œuvre de cette place financière régionale. En effet, pour lui, la Tunisie est caractérisé par un climat propice au développement des affaires, et ce notamment en termes de stabilité politique et de climat de sécurité existant. De même, les indicateurs macro-économiques de notre pays sont des indicateurs solides et en constante amélioration. Ainsi, la Tunisie connait une croissance soutenue depuis plus d'une vingtaine d'années à un taux moyen de l'ordre de 5%. De plus, la Tunisie continue encore son renforcement de la convertibilité du dinar, tout en assouplissant les règlementations des changes. Un autre avantage comparatif dont dispose la Tunisie réside dans le fait que son système bancaire est, non seulement diversifié, mais aussi supervisé efficacement. La Tunisie compte 20 banques universelles, 8 banques off-shore, et 2 banques d'affaires. 1/3 des banques sont publiques, 1/3 sont des banques privées, et le dernier 1/3 est constitué de banques qui sont majoritairement détenues par des acteurs financiers internationaux majeurs. La Tunisie dispose aussi d'un secteur de leasing performant et en pleine expansion, représentant, en 2007, 11,4% de la formation brute du capital fixe privé. De même, le factoring est une niche qui attire davantage d'adhérents, avec une progression du produit net du factoring en 2007, de l'ordre de 16,1% et un montant total de 10,1 millions de dinars. Concernant les principaux facteurs de succès des places financières à travers le monde, M. Haykel Ben Hassine a signalé que le premier facteur de compétitivité, contrairement à ce que peuvent penser beaucoup d'observateurs, est le facteur humain, et la Tunisie dispose de compétences qui sont reconnues par leur expertise et leur savoir-faire, tant sur le plan national qu'international. Après M. Haykel Ben Hassine, c'est M. Ahmed El Karam, Directeur Général d'Amen Bank qui a pris la parole. Il a commencé par signaler que la crise financière internationale actuelle s'étant installée, cela permettra à la Tunisie de se repositionner sur la scène financière internationale, comme étant un lieu de stabilité et de rentabilité intéressant». En effet, les performances des banques tunisiennes en 2008 sont exceptionnelles, de même que la réduction de l'indice de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis est faible. M. Ahmed El Karam a ajouté le fait que l'espace maghrébin pourrait constituer un espace vital pour la réussite de la place financière régionale de Tunis, sans oublier l'arrivée en force des capitaux des pays du Golfe avec leurs mégaprojets, et la proximité de la Tunisie de l'espace méditerranéen. De plus, il a déclaré qu'il faudrait activer les fonds d'investissements nationaux, et ce afin d'assurer une stabilité nationale à la place financière de Tunis, en rappelant, dans ce cadre-ci, qu'aucune banque tunisienne n'est présente à l'étranger, et il faut donc avoir des représentations étrangères de nos banques tunisiennes, en vue d'avoir des éclaireurs aidant à attirer les capitaux étrangers. Pour Mme Saloua Ben Zaghou, Directrice Générale de l'Institut des Etudes Quantitatives, la Tunisie connait une croissance économique équilibrée, et ce dans la mesure où les principaux résultats réalisés en matière d'augmentation des exportations (en 2007, ils représentaient 55,8 du Produit intérieur Brut) et de croissance des Investissements Directs Etrangers (2078,8 millions de dinars en 2007), sont enregistrés avec un taux d'inflation relativement faible aux alentours de 3% en moyenne. Pour conclure, la Tunisie présente, certes, les prérequis techniques nécessaires à l'instauration d'une place financière régionale, mais cela n'empêche qu'elle devrait adopter une règlementation sage et prudente qui concilie la rigueur à la flexibilité.