Lundi 12 septembre 2011, c'est la date à partir de laquelle les spots publicitaires des partis politiques tunisiens, devraient disparaitre des médias et tout autre support publicitaire tout au long de la campagne électorale. Et pourtant, les campagnes publicitaires continuent à défiler. L'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a pris la décision d'interdire toute forme de publicité politique à partir du lundi 12 septembre 2011. Mais, ce jour même, sur le panneau publicitaire géant, tout en face de la gare de Tunis (Place Barcelone), se tient une affiche d'un parti politique bien connu au public, une affiche qui illustre une nouvelle compagne politique, plus précisément, celle de l'Union Patriotique Libre (UPL)!! On a constaté aussi la présence des liens sponsorisés sur le web (Google Ads) relatifs au parti « Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés » (FDTL) plus connu par « Ettakatol ». D'autre part, le Parti Démocrate Progressiste (PDP) a annoncé aujourd'hui lors d'une conférence de presse, qu'il refuse radicalement de s'incliner devant cette décision dont il conteste la valeur juridique et que pour préserver son droit, il est prêt de recourir à la justice!! Là, plusieurs questions se posent : Aussi arbitraire quelle soit, les partis politiques avaient ils le droit de ne pas appliquer cette directive qui émane de l'ISIE? Contester la valeur juridique de cette décision, ne revient t-il pas au même de contester la valeur juridique et la légitimité de cet organisme ? Choisir cette date du 12 septembre pour afficher sa nouvelle compagne publicitaire ou pour annoncer le refus de cette décision lors d'une conférence de presse, ne serait-t-il pas un défi lancé à cette Instance ? Selon le communiqué de l'ISIE concernant l'interdiction de la publicité politique, le non respect de cette décision engendrera des sanctions sous forme d'amendes au prix des spots publicitaires diffusés et qui seront multipliées par deux en cas de récidive. Alors si les sanctions sont purement financières, à quoi sert cette décision? De toute façon les partis concernés sont ceux qui ont prévu un budget colossal pour la communication et la publicité, et cela ne les empêchera pas d'investir d'avantage et de poursuivre leurs campagnes publicitaires. A mon humble avis, bien que son objectif était de garantir l'égalité des chances à tous les candidats, l'ISIE n'avait pas à intervenir sur ce point là, d'ailleurs l'interdiction de la publicité politique ne pourrait en aucun cas être du côté des partis qui manquent de moyens, ou de mettre tous les partis de la place sur le même pied d'égalité. Enfin, espérons que cette situation d' insurrection ne puisse se transformer en un conflit d'intérêts entre les partis politiques d'une part et l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections de l'autre part et que cela ne puisse être un nouveau prétexte pour reporter les élections ou de les remplacer par d'autres processus que certains désirent imposer.