L'administration américaine post éléction de Trump poursuit son démantèlement méthodique des politiques climatiques fédérales. Le lundi 12 mai 2025, Lee Zeldin, administrateur de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), a annoncé sur le réseau social X son intention de supprimer les incitations gouvernementales liées à l'installation de la technologie « Start and Stop » dans les véhicules neufs. Une décision qui s'inscrit dans la ligne dure adoptée par l'administration Trump contre les mesures écologiques instaurées sous Barack Obama et Joe Biden. « Votre voiture s'arrête à chaque feu rouge pour que les entreprises remportent un trophée de participation climatique », a ironisé Zeldin dans son message, critiquant l'efficacité et la popularité de ce système censé réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2. Il a qualifié la technologie de « largement impopulaire » et a annoncé que l'EPA allait "y remédier". Un système aux résultats pourtant documentés Le système Start and Stop, largement adopté depuis 2012, coupe automatiquement le moteur d'un véhicule à l'arrêt (notamment aux feux rouges), avant de le relancer dès que le conducteur relâche le frein. Il a été introduit pour améliorer l'efficacité énergétique, en particulier dans les zones urbaines à arrêts fréquents. L'EPA elle-même, dans une étude publiée en 2012, indiquait que cette technologie permettait de réduire les émissions de CO2 de 1,8 % à 2,4 %, selon la taille du véhicule. Mieux encore, l'agence précisait que la consommation de carburant pouvait être améliorée jusqu'à 5 %, selon le type de conduite. Résultat : la part des véhicules neufs équipés est passée de 1 % en 2012 à 45 % en 2021. Mais aujourd'hui, l'agence semble vouloir faire marche arrière, en réponse à une fronde populaire relayée sur les réseaux sociaux et certains médias conservateurs. Des critiques y dénoncent un système « peu efficace », « inconfortable » dans les climats chauds où la climatisation se coupe à l'arrêt, voire « dangereux » dans certaines situations de circulation. Des témoignages anecdotiques évoquent des économies dérisoires de carburant, comme celui d'un vendeur automobile affirmant avoir « économisé 76 ml d'essence en 1400 km ». Un geste symbolique dans une campagne plus vaste Cette annonce s'inscrit dans un programme plus large de déréglementation environnementale, conduit par Lee Zeldin depuis sa prise de fonction. Le 12 mars dernier, il avait déjà annoncé la suppression de 31 règlements environnementaux, la fermeture de plusieurs bureaux de l'EPA, et la réduction de 20 milliards de dollars de subventions climatiques. « Nous enfonçons un couteau dans le cœur de la religion du changement climatique », avait-il lancé à cette occasion, expliquant vouloir faire baisser le coût de la vie, libérer l'énergie américaine et ramener les emplois industriels dans le secteur automobile. Si l'EPA refuse pour l'instant de fournir des détails concrets sur le calendrier ou la nature exacte des mesures à venir concernant le Start and Stop, le signal envoyé est clair : les technologies d'efficacité énergétique ne bénéficieront plus du même soutien fédéral, même lorsque leur impact a été démontré. Cette posture américaine s'éloigne fortement des engagements pris au niveau international, à un moment où de nombreux pays renforcent leurs politiques de transition écologique. Pour les observateurs, la décision de l'EPA est à la fois idéologique et stratégique, tournée vers une reconquête électorale basée sur la promesse d'un retour à la croissance industrielle, au détriment de l'environnement. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!