Un malaise politique grandissant semble gagner les plus hautes sphères des relations américano-israéliennes. Selon plusieurs sources israéliennes citées par le quotidien Yediot Aharonot, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu se montre de plus en plus inquiet face aux récents changements opérés dans l'administration américaine de Donald Trump, qui ont touché des responsables réputés pour leur soutien historique à Israël. Parmi les personnalités écartées, une citoyenne israélo-américaine spécialisée dans le dossier iranien aurait été licenciée. Cette vague de limogeages, perçue comme rapide et stratégique, serait selon les observateurs israéliens le reflet d'un fossé croissant entre l'exécutif israélien et l'actuelle Maison Blanche. Les divergences concernent notamment deux dossiers sensibles : les négociations sur le nucléaire iranien et les discussions autour d'un cessez-le-feu à Gaza, que l'administration Trump tenterait de relancer malgré la position inflexible de Tel-Aviv. Ces désaccords interviennent alors que Netanyahu est visé par un mandat international de la Cour pénale pour crimes de guerre à Gaza. Le chef du gouvernement israélien redoute, selon les mêmes sources, une montée en puissance du courant isolationniste au sein de l'entourage de Trump, porté par des conseillers qui accusent Israël d'entraîner les Etats-Unis vers une guerre régionale. Si Netanyahu dément officiellement toute crise avec Washington, les signes d'un refroidissement sont multiples. « Trump m'a dit récemment : Bibi, tu peux compter sur mon engagement total envers toi et envers Israël », a-t-il affirmé pour rassurer l'opinion israélienne. De son côté, le vice-président J.D. Vance aurait tempéré les inquiétudes, qualifiant les rumeurs de désaccord d'« infos erronées ». Mais dans les coulisses, les doutes s'installent. Certains analystes estiment que les changements au sein du Conseil de sécurité nationale américain s'inscrivent dans la doctrine « America First » de Trump, et visent plus largement à réduire le pouvoir de l'appareil diplomatique plutôt qu'à cibler spécifiquement Israël. Ce contexte tendu survient alors qu'Israël a relancé son offensive sur Gaza depuis le 18 mars dernier, rompant un précédent accord de cessez-le-feu. Les conséquences humanitaires sont lourdes : plus de 3 500 Palestiniens tués et près de 9 900 blessés en quelques semaines, selon des sources palestiniennes. Depuis le 7 octobre 2023, l'inhumanisme israélien a causé plus de 175 000 victimes civiles (morts et blessés), dont une majorité de femmes et d'enfants, en plus de plus de 11 000 disparus et des centaines de milliers de déplacés. Malgré ce bilan humanitaire dramatique, les Etats-Unis poursuivent leur soutien politique et militaire à Israël, même si les voix critiques se multiplient dans l'entourage républicain. La question reste désormais de savoir si ces remous internes à Washington pourraient marquer un tournant dans l'alignement stratégique traditionnel entre les deux alliés, ou s'il ne s'agit que de turbulences passagères dans une relation historiquement étroite. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!