À 7h du matin, ce mardi 24 juin 2025, un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran est officiellement entré en vigueur, après 12 jours d'escalade militaire intense. L'annonce, faite par le président américain Donald Trump, évoque un accord initial de 12 heures pouvant mettre fin formellement au conflit. Pourtant, malgré cette trêve, les sirènes ont de nouveau retenti dans plusieurs villes israéliennes, dont Haïfa, alors que l'armée affirme avoir intercepté de nouveaux tirs iraniens. Haïfa et le Sud d'Israël de nouveau visés L'armée israélienne a déclaré être en état d'alerte maximal pour faire face à ce qu'elle qualifie de « sixième attaque iranienne » sur le territoire. Les sirènes ont retenti dans le nord et le sud du pays, notamment à Beersheba, théâtre d'un bombardement meurtrier. Selon le service israélien de secours, sept personnes ont trouvé la mort et plus d'une vingtaine autres ont été blessées dans cette attaque, dont certaines grièvement. Les secours poursuivent leurs recherches dans les décombres où des personnes seraient encore piégées. La chaîne israélienne Channel 12 a également signalé la fermeture de l'espace aérien jusqu'à nouvel ordre, tandis que la défense intérieure appelle la population du nord à rester proche des abris. Téhéran pilonnée malgré l'entrée en vigueur de la trêve Dans la nuit précédant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'aviation israélienne a mené une vaste campagne de frappes sur la capitale iranienne. Selon un haut responsable militaire, les frappes ont ciblé 12 points sensibles, dont des quartiers résidentiels, des installations du Corps des Gardiens de la révolution, des infrastructures militaires et des laboratoires nucléaires. Les autorités locales n'ont pas confirmé d'éventuelles pertes humaines, mais n'excluent pas la possibilité d'assassinats ciblés. Le ministre iranien de la Défense a affirmé à son homologue russe que « l'Iran punira fermement l'agresseur » et qu'il n'acceptera « aucun accord de paix imposé ». En riposte, l'Iran a lancé dans la matinée 15 missiles en direction d'Israël, visant notamment Haïfa et la base aérienne de Ramat David. La guerre semble ainsi continuer, malgré l'accord de cessez-le-feu annoncé. Le président américain Donald Trump a exhorté les deux parties à respecter la trêve, appelant à « ne pas violer la fenêtre diplomatique ». Le Qatar monte au créneau après l'attaque de la base d'Al-Udeid Le Qatar a vivement réagi à l'attaque iranienne sur la base militaire d'Al-Udeid, qui héberge des forces américaines. Dans une lettre adressée à l'ONU et au Conseil de sécurité, Doha a condamné « une violation flagrante de sa souveraineté et un danger pour la sécurité régionale ». Le Qatar a rappelé qu'il se réserve « le droit de riposter en conformité avec le droit international ». L'émir du Qatar a reçu un appel de Donald Trump condamnant également cette attaque, la qualifiant d'atteinte à la souveraineté qatarie. Une dynamique israélienne unifiée autour de la guerre Malgré les tensions persistantes, la guerre a soudé le paysage politique israélien. Selon le journaliste spécialisé en affaires israéliennes Hilmi Moussa, l'union sacrée entre les différents camps, y compris les opposants de Netanyahu comme Yair Lapid, Benny Gantz ou Avigdor Lieberman, s'est formée autour de la nécessité de neutraliser la menace iranienne. Selon des sondages récents, la popularité de Netanyahu aurait grimpé, bien que les divisions internes sur la finalité de cette guerre subsistent. Si 46 % des Israéliens soutiennent l'élimination du danger nucléaire uniquement, 43 % veulent un changement de régime en Iran. La situation régionale reste tendue mais évolue. Le ministère des Transports irakien a annoncé la réouverture partielle de l'espace aérien dans le sud du pays, en attendant un retour à la normale dans l'ensemble des aéroports du pays. Analyse : une paix précaire sur fond de guerre durable Le cessez-le-feu entré en vigueur n'est qu'un sursis technique. La profondeur stratégique de l'affrontement Israël-Iran réside dans des enjeux de souveraineté, d'hégémonie régionale et de dissuasion nucléaire. En frappant Téhéran et ses infrastructures sensibles, Israël a envoyé un signal fort quant à sa capacité d'atteindre le cœur du pouvoir iranien. Mais la réponse iranienne — ciblée, continue et directe — montre que la République islamique dispose d'un arsenal opérationnel et d'une volonté intacte de répondre. La base d'Al-Udeid, attaquée malgré la présence de troupes américaines, montre une escalade calculée mais extrêmement risquée, susceptible d'impliquer indirectement d'autres puissances. La situation géopolitique appelle donc à une redéfinition des lignes rouges. L'entrée des Etats-Unis dans un rôle de médiateur actif et subjectif puisqu'il a bombardé des sites nucléaires iraniens en synchronisation totale avec Israel, pourrait temporairement calmer les fronts. Mais comme l'a prévenu Avigdor Lieberman, une trêve sans désarmement nucléaire réel ni cadre politique clair pourrait simplement repousser une guerre plus violente dans deux à trois ans. À suivre sur Tunisienumerique.com : Nous poursuivrons la couverture des développements militaires et diplomatiques, avec un suivi en temps réel des réactions internationales et régionales. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!